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Appel islamo-chrétien pour la protection des lieux de culte

Christophe Lafontaine
12 novembre 2021
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Vue aérienne de la vieille ville de Jérusalem avec, à droite le Dôme du Rocher en arrière-plan, et à gauche l'abbaye de la Dormition au premier plan et le dôme blanc de la synagogue Hurva en second plan © Nati Shohat/Flash90

Plus de 40 chrétiens et musulmans ont adhéré à l’initiative menée par le prince Hassan ben Talal de Jordanie appelant à protéger contre toute violence les lieux de culte et leurs fidèles, ainsi que les sites culturels.



Créer un réseau mondial dédié à la protection des lieux de culte, des lieux saints, des lieux culturels et de ceux qui les fréquentent. C’est l’objectif, rapporte Fides, de l’appel islamo-chrétien lancé début novembre par le prince Hassan ben Talal de Jordanie, président du Forum de la pensée arabe et du Conseil de l’Institut royal d’études religieuses. Ce réseau contribuerait au développement d’une « civilisation humaine commune » dont l’appel est la première étape pour « exhorter tous les peuples à rejeter toutes les formes d’extrémisme, de haine et de pratiques douloureuses contre l’esprit de foi et la dignité humaine » qui touchent les différentes communautés de croyants.

Ils sont plus de 40 à avoir signé ce texte. Universitaires arabes et internationaux, penseurs et personnalités religieuses, musulmanes et chrétiennes. Pour n’en citer que quelques-uns du Moyen-Orient, on compte : le professeur Ali Muhyiddin Al-Qura Daghi, secrétaire général de l’Union internationale des savants musulmans (Qatar), le professeur Hassan Mohamed Wajih Hassan, de Université Al-Azhar en Egypte, Mgr Atallah Hanna, archevêque grec-orthodoxe de Sebastia en Palestine, Mgr Joseph Gebara, archevêque grec-catholique à Amman en Jordanie, Mgr Selim Sayegh, ancien vicaire patriarcal latin de Jérusalem pour la Jordanie, le père Rifat Bader, directeur du Centre catholique d’études et de médias en Jordanie, le pasteur Mitri Raheb, Président de l’Université Dar Al-Kalima en Palestine, ou encore  l’universitaire libanaise Nayla Tabbara, cofondatrice de la Fondation Adyan.

L’abus des religions comme prétexte à la violence

Les signataires dénoncent dans leur appel « les incitations à la haine et les oppositions qui justifient l’effusion de sang » constatant amèrement qu’elles « ne cessent d’augmenter, accompagnées de l’utilisation abusive des religions et des croyances comme prétexte à la violence, à l’exclusion et à la discrimination ». Et tous de souligner que l’attaque des lieux de culte à l’heure où les fidèles accomplissent leurs prières est le « summum de ces atrocités ».

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Le nouvel appel, qui s’inscrit dans l’esprit du Document sur la fraternité humaine, signé le 4 février 2019 à Abu Dhabi par le pape François et le cheikh sunnite Ahmed al Tayyeb, grand imam d’al Azhar, insiste tout logiquement sur la nécessité de favoriser un dialogue qui valorise « la raison humaine et les valeurs communes » entre les différentes identités confessionnelles et culturelles.

Pas d’affaiblissement des spécificités confessionnelles

Toutefois, les auteurs font acte de prévention et assurent qu’on peut promouvoir « le concept de valeurs humaines communes », en faisant l’expérience que « contrairement à ce que certains pourraient penser », cette notion, « dans son sens le plus profond, n’affaiblit pas les spécificités inhérentes aux différentes croyances religieuses », et « n’entre pas en conflit avec les identités culturelles ou nationales ».

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Car pour eux, les sites religieux sont des lieux « symboles de notre humanité, de notre histoire et des traditions partagées par les peuples du monde entier ». D’ailleurs, les sites historiques et archéologiques et le patrimoine architectural, y compris les musées, les bibliothèques et les manuscrits, sont également au cœur de l’appel. Les auteurs déplorant l’intention manifeste d’« effacer la mémoire qui préserve de l’extinction les civilisations des peuples et leurs valeurs fondamentales ».

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