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Herzog aux chefs des Eglises: « Vous faites partie intégrante de la mosaïque vibrante de l’État d’Israël »

Rédaction
30 décembre 2021
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Le président Isaac Herzog et la ministre de l'Intérieur Ayelet Shaked (au centre) posent pour une photo avec les chefs des Églises à Jérusalem, le 29 décembre 2021. ©Kobi Gideon/GPO

Après plusieurs semaines de tensions entre les Eglises et l’Etat d’Israël, les déclarations réciproques, lors de la rencontre qui a pris place à la résidence d’Isaac Herzog, semblent être de nature à apaiser les esprits.


(mab) – C’est à l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux de nouvel an du Président israélien aux chefs des Eglises que les deux parties ont paru clore le récent chapitre des tensions entre les autorités israéliennes et les responsables des Eglises.

« Les diverses communautés chrétiennes que vous dirigez, avec lesquelles Israël a été béni, ont été un cadeau pour le peuple de l’État d’Israël » a commencé le président Herzog continuant : « Chaque communauté fait partie intégrante de la mosaïque vibrante qui constitue l’État d’Israël, et vous avez véritablement enrichi notre nation et notre terre, comme l’ont fait nos nombreux amis chrétiens dans le monde. »

Et le Président de s’engager personnellement : « En tant que président de l’État d’Israël, je m’engage de tout cœur à préserver la liberté absolue de religion et de culte pour les membres de toutes les confessions sur cette Terre sainte. Je sais que la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked se joint à moi pour vous assurer que nous nous opposerons fermement à toute forme de racisme, de discrimination ou d’extrémisme, et que nous rejetterons toute agression ou menace à l’encontre des communautés religieuses, des dirigeants ou des lieux de culte. »

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A ces mots, le patriarche grec-orthodoxe Theophilos III a répondu au nom des différents responsables de la mosaïque de dénominations chrétiennes : « Nous apprécions particulièrement votre engagement indéfectible en faveur de l’intégrité de la nature multiculturelle, multiethnique et multireligieuse de notre région et votre défense des droits de tous ceux qui considèrent la Terre Sainte comme leur foyer. Nous, chefs des églises de Jérusalem, restons reconnaissants de l’engagement déclaré du gouvernement israélien à maintenir un foyer sûr et sécurisé pour les chrétiens en Terre Sainte et à préserver les communautés chrétiennes comme partie intégrante de la tapisserie de la communauté moderne. »

Ces échanges prennent place après que, dans un climat de fatigue généralisée par deux années de crise sanitaire, à l’occasion une décision israélienne mal relayée, certains chrétiens aient pu croire qu’une discrimination été faite contre le tourisme chrétien quand le tourisme juif serait permis.

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Au même moment, la sortie d’un site internet consacré à la protection des Chrétiens de Terre Sainte et un communiqué, tous deux issus du patriarcat grec-orthodoxe et en apparence signé par tous les responsables des autres dénominations chrétiennes (mais pas relayés par tous), affirmaient que les engagements israéliens à « maintenir un foyer sûr et sécurisé pour les chrétiens en Terre Sainte » étaient trahis. « Il est très préoccupant de constater que cet engagement national est trahi par l’incapacité des politiciens locaux, des fonctionnaires et des forces de l’ordre à mettre un frein aux activités des groupes radicaux qui intimident régulièrement les chrétiens locaux, agressent les prêtres et le clergé, et profanent les lieux saints et les propriétés des églises. »

Après d’autres propos sur des « groupes radicaux » faisant vivre les chrétiens « sous la menace de la violence ou de l’intimidation », une escalade dans les commentaires de part et d’autre prit le relais.

La communauté chrétienne de Terre Sainte répartie entre l’Etat d’Israël et les Territoires palestiniens est particulièrement touchée par la fermeture des frontières depuis bientôt deux ans en raison de la crise sanitaire. Traditionnellement très investie dans l’industrie du tourisme et des pèlerinages, la mise à l’arrêt de cette activité a des conséquences dramatiques. Si dans l’Etat d’Israël les gouvernements successifs de ces deux dernières années ont pu accompagner – au moins pour partie – les acteurs de ce secteur d’activité, il n’en a rien été dans les Territoires où l’Autorité palestinienne est exsangue de longue date.

Habituellement, les institutions et communautés religieuses apportent leur soutien de toute sorte de manière à la vie de la communauté chrétienne locale, offrant des emplois, des bourses d’études, du soutien financier etc. Mais cette fois-ci elles aussi sont mises en difficulté en l’absence des pèlerins dont l’accueil les fait vivre.

Les chrétiens en Israël et Palestine font le gros dos en attendant que l’orage ne passe, mais dans cette situation difficile, les sensibilités sont exacerbées. Les échanges de voeux sont un temps pour panser des plaies fragiles.


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