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Noël ou faire briller la présence chrétienne en Terre Sainte

Christophe Lafontaine
13 décembre 2021
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Illumination du sapin de Noël à l’Imperial Hotel, dans la vieille ville de Jérusalem © Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem

Jeudi dernier, en vieille ville de Jérusalem, lors d’une fête en vue de Noël, Theophilos III devant les Eglises chrétiennes a rappelé le rôle des chrétiens en Terre Sainte et l’identité du quartier chrétien à protéger.


Il y a 100 ans, les chrétiens représentaient 12% de la population en Terre Sainte, contre 1% aujourd’hui. « Le nombre de chrétiens en Terre Sainte est tombé à des niveaux historiquement bas, chassés de chez eux par de multiples facteurs – difficultés économiques, manque d’opportunités, défis bureaucratiques, violence et vandalisme de biens ». C’est ce qu’a rappelé le Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem vendredi dernier, dans un communiqué, au lendemain d’une célébration qui a voulu marquer les esprits en soulignant la présence chrétienne dans la Ville Sainte ainsi que « le caractère particulier de Jérusalem avec les différentes confessions qui y sont présentes ». 

De fait, pour cette opération de sensibilisation à l’initiative du patriarche grec-orthodoxe Theophilos III, accompagnés d’une délégation de son Eglise, les chefs des Eglises chrétiennes de Terre Sainte se sont retrouvés à l’Imperial Hotel le 9 décembre au soir, autour de l’illumination d’un sapin de Noël, placé sur l’un des balcons du bâtiment donnant sur la place de la Porte de Jaffa, l’un des accès au quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem. On comptait la présence des consuls généraux des pays européens à Jérusalem, dont ceux de la Grèce, de la France, du Royaume-Uni et de la Belgique

En contrebas depuis la place, des fidèles de la communauté chrétienne de la vieille ville, certains avec bonnets de Noël sur le chef, ont assisté à l’événement.

Protéger le quartier chrétien

L’occasion a donc été donnée « pour célébrer l’impact positif et de grande envergure des chrétiens en Terre Sainte » mais aussi « pour appeler à la protection du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem », résume le communiqué du patriarcat orthodoxe.

Le choix du quartier n’avait rien d’innocent. En effet, l’Imperial Hotel et le Petra Hotel, son voisin, sont au centre d’une bataille juridique depuis deux décennies où un groupe de colons radical, Ateret Cohanim, revendique la propriété au détriment de l’Eglise grecque-orthodoxe.

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Cette dernière est plusieurs fois montée au créneau pour dénoncer de tels agissements et encore jeudi dernier, son patriarche, a déclaré dans son discours que « les radicaux sont la véritable menace, car entre leurs mains, la communauté chrétienne de Jérusalem souffre de crimes haineux ainsi que de tactiques sournoises, d’intimidation et de tentatives systématiques visant à diminuer la capacité des chrétiens à rester dans leurs maisons et quartiers historiques ».

« Un message clair au monde » : résister

Theophilos III a ainsi expliqué que la cérémonie de l’arbre de Noël à l’Imperial Hotel permettait d’« envoyer un message clair au monde ». A savoir : « que le Patriarcat [grec-orthodoxe, ndlr] ne renoncera pas ou ne reculera pas à exercer le droit que Dieu lui a donné de défendre ses propriétés, et montrer que la bataille pour défendre les propriétés de la porte de Jaffa est un enjeu existentiel pour le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem ». Le Patriarche assurant posséder le soutien de « toutes les Églises de Terre Sainte ». 

Jérusalem est bien sûr concernée. Les exemples sont multiples mais la ville sainte n’est pas la seule. Le Patriarcat grec-orthodoxe a encore levé la voix le 19 novembre dernier au sujet d’attaques nuisibles menées « par un groupe de radicaux israéliens, sous la protection de l’armée israélienne, sur des terres appartenant au monastère de Saint Sabas », dans le sud de la Cisjordanie à mi-chemin entre la vieille ville de Jérusalem et la mer Morte, dans le gouvernorat de Bethléem.

Comme l’a alerté le Patriarche jeudi dernier autour de l’arbre de Noël, le problème ne concerne pas seulement la communauté chrétienne ; il porte aussi atteinte à « la stabilité et la santé de toute notre société ».

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