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Un juif israélien sur trois sera ultra-orthodoxe d’ici 2050

Christophe Lafontaine
6 décembre 2021
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Une famille juive ultra-orthodoxe de neuf enfants en Israël, le 20 avril 2017 © FLASH90

L’Etat hébreu devrait passer à près de 16 millions d’habitants d'ici 2050. Les juifs représenteront encore environ 80% de la population. Parmi eux, un tiers sera haredi, c’est-à-dire un quart de la population du pays.


Actuellement, la population israélienne compte 9,2 millions de personnes. Le Conseil économique national d’Israël estime qu’elle devrait augmenter de 70% et passer à 15,68 millions d’ici trente ans. Les personnes âgées de 0 à 19 ans représenteront plus d’un tiers de la population.

Selon les projections, la population arabe passera à 3,24 millions et elle représentera à peu près comme aujourd’hui environ 21% de la population totale. La population juive israélienne continuera quant à elle de représenter environ 80% de la population du pays.

L’étude du Conseil économique israélien a réactualisé un rapport qui avait été diffusé en 2017. Elle a été publiée en août dernier et c’est le quotidien israélien Haaretz qui s’en est fait tout récemment l’écho, le 22 novembre, repris par la presse israélienne.

Actuellement, les juifs ultra-orthodoxes – les haredim (craignant-Dieu) – , représentent en Israël 12,6% de la population. D’ici 2050, ce chiffre devrait passer à 24%, autrement dit près d’un quart de la population d’Israël. Les haredim devraient en effet être au nombre 3,8 millions. Et ils représenteront un peu moins du tiers de la population juive du pays.

Cette croissance s’explique essentiellement par le taux de natalité de la communauté ultra-orthodoxe qui restera fort quoiqu’en légère baisse. Il passera de 6,7 enfants par femmeaujourd’hui à 6,2 en 2040-2050.

Augmentation de la population dans le sud

L’étude du Conseil économique national d’Israël « qui est censée guider désormais toute planification gouvernementale » est aussi « la première estimation qui ventile la croissance démographique attendue par région », explique Haaretz.

Ainsi, selon les projections, lesjuifs ultra-orthodoxes d’Israël devraient rester majoritairement concentrés à Jérusalem et dans ses environs ainsi que dans la ville de Beit Shemesh. Mais la populationharedi devrait également augmenter dans le sud d’Israël où elle devrait presque quintupler, passant de 139 000 habitants en 2021 à 616 000 en 2050.

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En plus du projet d’une nouvelle ville ultra-orthodoxe dans le Néguev, Kasif, en cours de planification, la région du sud devrait continuerà être attractive « grâce aux investissements dans les transports publics ces dernières années, aux allègements fiscaux accordés pour attirer les entreprises dans la région et à la décision du gouvernement de transférer les principales bases militaires du centre du pays vers le sud », fait savoir Haaretz. Pour sa part, la population bédouine du sud devrait plus que doubler, passant de 294 000 à 717 000.

Au nord, la population ultra-orthodoxe devrait également augmenter, mais dans une moindre mesure que celle du sud.Le nord restera la région avec la plus grande population arabe, soit 1,13 million en 2050, contre 801 000 actuellement. Mais la population arabe de Haïfa, la plus grande ville mixte arabo-juive d’Israël, ne devrait pas beaucoup augmenter. La majeure partie de la croissance démographique aura lieu dans la région d’Acre et la vallée de Jezreel.

Pression sur les logements et les transports

Tel-Aviv et ses villes et banlieues continueront d’être la zone la plus peuplée du pays avec 37% de la population d’Israël en 2050. Cette zone connaîtra également une augmentation importante du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans qui devrait à peu près doubler et grimper à 1 million de personnes.

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La croissance démographique du pays dans tous les secteurs exercera une grande pression sur le parc immobilier du pays, déjà considéré comme insuffisant pour les besoins de la population actuelle, ainsi que sur les routes avec de nombreux embouteillages, une sururbanisation aux abords de Jérusalem. La tension démographique nécessitera une réorganisation des systèmes éducatifs et une amélioration des moyens de transport, en intégrant notamment un système de métro à Tel Aviv, ont déclaré des responsables du ministère des Finances, selonHaaretz.

Enfin, la population ultra-orthodoxe pèsera encore plus fortement de tout son poids démographique sur les questions religieuses en Israël, même si pour l’heure les députés haredim se trouvent dans les rangs de l’opposition, au parlement.

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