L'an prochain à Jérusalem ? Est-ce possible sans aller à Jérusalem ?
Vous je ne sais pas, mais moi, je suis bien décidée à être de bonne humeur cette année. Au moins le plus souvent. En tous les cas au moins profondément, à l’intime, au-delà de toutes les contingences, les bobos, les coups de pompes, les gens qui nous pompent l’air.
Ce lieu de la bonne humeur fondamentale je le connais et cette année je m’y rendrai. J’irai donc… roulement de tambour… à Jérusalem !
Ah direz-vous, mais ne vit-elle pas déjà à Jérusalem ? Rassurez-vous, c’est bien le cas. Même si les bureaux de Terre Sainte Magazine ont déménagé en dehors de la Vieille ville – hélas, un milliard de fois hélas – je suis toujours à Jérusalem.
Rassurez-vous encore, je ne suis pas partante pour la Jérusalem céleste. Ça, ça dépend du Seigneur, ce sera quand il voudra. Ce n’est pas que je me sens prête mais je suis plutôt confiante.
Non, non, la Jérusalem à laquelle je pense, c’est celle que vous connaissez vous aussi, celle qui est au fond de votre cœur. La preuve en est, vous lisez cette revue. C’est celle qui est là, comme une petite flamme, inextinguible, qui tient chaud et qui picote.
Figurez-vous qu’un hebdomadaire catholique m’a demandé d’écrire un commentaire de l’Évangile dit “de la femme adultère” en mille signes. Temps de lecture : 1 minute et 10 secondes. C’est court. Je l’ai lu et relu (l’Évangile) jusqu’à ce que finalement un détail me frappe, la scène se passe sur l’esplanade du Temple, le lieu où dans la foi juive repose – jusqu’à aujourd’hui – la Présence de Dieu.
C’est ça être à Jérusalem, c’est se mettre en présence de Dieu et c’est un sacré pèlerinage, une vache de marche ! Ça monte et ça descend ! L’avantage de cette Jérusalem, c’est qu’elle se moque pas mal des frontières, des gestes protecteurs et de distanciation physique. C’est câlin à gogo dans le sein de la Trinité.
Il n’y a rien de plus reposant, consolant, ressourçant, littéralement enthousiasmant que cette mise en présence de Dieu, et pas seulement dans l’oraison, mais dans les gestes de la vie ordinaire, en cuisinant, en travaillant, en rendant visite aux malades, en dansant, en votant, en donnant aux pauvres, en regardant les informations, en faisant les courses, en regardant ses voisins dans les transports en commun. Vivre dans cette Jérusalem, c’est au quotidien se réjouir de sa présence, de son amour, de sa miséricorde et s’en réjouir c’est vouloir en vivre et le distribuer, c’est se mettre en l’état où nous a mis un pèlerinage : un peu fatigués mais revivifiés.
Alors ? Ça vous dit à vous aussi ? Cette année à Jérusalem ?