En moins de 12 heures, hier soir et ce matin, deux tremblements de terre ont été ressentis dans le nord de la Terre Sainte. Le premier, d’une magnitude de 3,5 sur l’échelle de Richter, a vu son épicentre situé à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Beit She’an dans le nord-est d’Israël. Le second, d’une magnitude de 3,1, s’est produit ce matin. L’épicentre était situé dans la même zone et des secousses secondaires ont été ressenties – quoique légèrement – jusqu’à Haïfa, au nord-ouest du pays. Dans les deux cas, aucune victime n’a été à déplorer et aucun dégât matériel n’a été signalé. Selon le Centre sismologique euro-méditerranéen, des Jordaniens et des habitants des Territoires palestiniens ont aussi ressenti les secousses.
La Terre Sainte connaît une activité sismique soutenue ces dernières semaines. Deux tremblements de terre ont de fait eu lieu dans le nord du pays à 12 heures d’intervalle, les 22 et 23 janvier derniers, entraînant l’évacuation de plusieurs immeubles fragiles à Tibériade, d’une école à Afula et de la mairie de Beit She’an. Le premier d’une magnitude de 3,7 sur l’échelle de Richter a été ressenti dans tout le nord du pays. Le Service géologique d’Israël a déclaré que l’épicentre du séisme était à 16 km, au nord-est de Beit She’an. Le deuxième tremblement de terre, d’une magnitude de 3,5, a été ressenti au même endroit. Là déjà, ni blessés ni dommages n’ont été recensés.
Un risque important tous les 100 ans
Si ces tremblements de terre sont qualifiés de « mineurs » sur l’échelle de Richter, leur répétition en quelques semaines inquiète. Située dans la vallée du Grand Rift, une zone allant du nord de la Syrie à la Corne de l’Afrique caractérisée par une série de failles et d’activité tectonique, la Terre Sainte chevauche la faille syro-africaine. Or, les plaques africaine et arabe se déplacent plus ou moins dans la même direction, mais à des rythmes différents. La plaque arabe se déplace plus rapidement que la plaque africaine, ce qui expose fortement la Terre Sainte aux tremblements de terre, notamment autour de la mer Morte et de la vallée du Jourdain.
La Bible mentionne à plusieurs reprises d’importants tremblements de terre mémorables, et l’archéologie a retrouvé la trace de séismes importants tout au long de l’histoire de la Terre Sainte. A l’instar de la crue centennale à Paris, l’histoire a plusieurs fois montré qu’une fois tous les 100 ans, la Terre Sainte subissait un tremblement de terre de forte ampleur. Le dernier du genre, d’une magnitude de 6,2, s’est produit en 1927. L’épicentre se trouvait dans la région nord de la mer Morte, causant la mort d’environ un demi-millier de personnes et de nombreuses destructions. Le précédent, d’une magnitude de 6 à 7 sur l’échelle de Richter, s’était produit en 1837, dans la région de Safed.
Préparer la population
Israël a particulièrement conscience de la survenance certaine d’un séisme important. Si la date n’est pas connue, la prévention en revanche peut jouer un grand rôle. Surtout à l’heure où la construction de tours augmente partout dans le pays et où une grande part du parc immobilier a été construite dans les années 50-60 avant que les normes antisismiques ne deviennent obligatoires au début des années 1980. Ce qui fait qu’environ un million d’habitations présenteraient un risque d’effondrement en cas de tremblement de terre, a fait savoir la chaîne publique Kan le mois dernier suite aux deux tremblements de terre de fin janvier. Selon d’autres estimations, rapporte le Times of Israel, un tremblement de terre majeur pourrait entraîner 7 000 morts et 145 000 blessés ainsi que 170 000 sans-abris.
Preuve de la préoccupation du moment, le 7 février dernier, un important exercice de préparation à la prise en charge des tremblements de terre a été organisé par le Commandement du Front intérieur dans tout le pays. Les experts en tremblement de terre du Geological Survey of Israel en ont profité pour lancer officiellement un nouveau système national d’alerte aux tremblements de terre baptisé « Truaa » (coup de trompette, en hébreu). Il s’agit d’une technologie de pointe capable de détecter le premier signe d’un tremblement de terre et de faire en sorte que Commandement du Front intérieur envoie une alerte quelques secondes après la première secousse d’un fort tremblement de terre. « L’atout particulier d’Israël dans le cas d’une telle catastrophe est le rôle de l’armée, dont le commandement du front intérieur est entraîné pour alerter le public en cas d’urgence avec des sirènes et des SMS ciblés », n’a pas manqué de souligner i24News.
Si les sirènes n’ont pas retenti pour les tout récents séismes, car jugés de faible intensité, les sirènes – accompagnées du mot « tremblement de terre » répété par des haut-parleurs, retentiront désormais en Israël en cas de détection de tremblement de terre de forte magnitude grâce à un réseau national de 120 stations de surveillance sismique placées aux endroits critiques dans tout le pays, qui somme toute est petit et fait que l’ensemble de la population est directement concerné. Au son des sirènes, les habitants seront appelés à se rendre de toute urgence dans une zone ouverte. Si Truaa est un système qui ne peut pas prévenir la survenance, le lieu ou l’intensité d’un séisme, il sert à avertir qu’un séisme est en train de se produire. Alors, à moins d’être pile au-dessus de l’épicentre, les habitants pourront ainsi gagner un nombre précieux de secondes pour quitter leur logement, sachant que généralement, les bâtiments ne s’effondrent pas dans les premières secondes d’un séisme. Des secondes qui pourront alors faire toute la différence : sauver des vies.