Terre Sainte Magazine s’était fait l’écho du scepticisme avec lequel l’Eglise de Terre Sainte et les Palestiniens regardaient le projet du pape François de rencontrer le patriarche russe Kirill à Jérusalem en juin. La diplomatie vaticane est arrivée à la même conclusion et l’annule annonce le pape lui-même.
Quand le projet du pape François de se rendre à Jérusalem en juin pour rencontrer le patriarche russe Kirill fut éventé par une dépêche du bureau romain de l’agence Reuters, l’équipe de Terre Sainte Magazine expliquait pourquoi l’idée, vue de Jérusalem, ne semblait pas si bonne.
Il faut croire que la diplomatie vaticane est arrivée eux-mêmes conclusions puisque le pape, dans une interview publiée hier dans le quotidien argentin La Nacion, annonce y renoncer. L’information est relayée ce vendredi par l’agence vaticaniste i.média qui avait déjà alerté la rédaction depuis Rome.
Dans une interview où il s’entretient longuement sur l’Ukraine et les efforts qu’il consacre en vue de trouver une solution pacifique, le pape revient sur ses rapports avec le patriarche russe Kirill en les qualifiant de « très bons ». Puis il enchaîne : « Je regrette que le Vatican ait dû annuler une deuxième rencontre avec le patriarche Kirill, que nous avions prévue en juin à Jérusalem. » D’après le pape, ce sont ses services diplomatiques qui « ont compris qu’une rencontre entre les deux en ce moment pourrait mener à beaucoup de confusion. »
Il éclaire ce choix qu’il faisait porter sur Jérusalem à la lumière de son expérience en Argentine : « J’ai toujours encouragé le dialogue interreligieux. Lorsque j’étais archevêque de Buenos Aires, j’ai réuni chrétiens, juifs et musulmans dans un dialogue fructueux. C’est l’une des initiatives dont je suis le plus fier. C’est la même politique que je promeus au Vatican. »
Mais si le pape ajoute : « Pour moi, l’accord est supérieur au conflit », il n’en allait pas de même pour les Palestiniens qui depuis 74 ans souffrent du conflit qui continue de les opposer aux Israéliens.
Par ailleurs, la résurgence de tensions violentes à Jérusalem sur fond de collusion des calendriers des fêtes de des Pâques juive et chrétienne et du Ramadan, sont de nature à dissuader quiconque de venir parler de paix dans la ville sainte.
Les habitants d’Israël et de Palestine subissent par contrecoup le conflit qui opposent les Ukrainiens aux Russes. Ici comme dans de nombreux pays, les conséquences économiques ne se sont pas fait attendre et on assiste à une hausse des prix vertigineuses.
Dans les rues de Jérusalem aujourd’hui 22 avril, les Eglises orthodoxes célèbrent le Vendredi saint qui commémore le jugement de Jésus, sa crucufixion, sa mort et sa mise au tombeau. La prière pour la Russie et l’Ukraine ne quitte pas la pensée des fidèles et parmi eux celle des pèlerins slaves, soucieux aussi de l’unité orthodoxe.
En ce jour, le glas, qui à intervales réguliers glace les rues de Jérusalem, sonne aussi pour les morts de tous les conflits.