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Saint-Sépulcre : sous les dalles, les premières trouvailles

Cécile Lemoine
12 juillet 2022
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A droite de l'édicule, les pierres du dallage ont été retirées, découvrant la roche-mère de la carrière de pierre. Un chantier gardé à l'abri des yeux du public par de grandes palissades, 6 juin 2022 ©MAB/TSM

Des informations concernant la construction de la première basilique au IVe siècle et la découverte d'un tunnel ont été partagées le 12 juillet par les archéologues de l'Université Sapienza, en charge des fouilles à l'occasion des travaux de restauration du sol du Saint-Sépulcre.


Que trouve-t-on sous le sol du Saint-Sépulcre ? Débutés en mars 2022, les travaux de restauration du dallage de la basilique de la Résurrection, qui nécessitent le retrait, la réparation ou le remplacement de 1 000 mètres carrés de pavés usés par le temps et le passage, rendent accessible le sous-sol de la basilique à la fouille par zones successives.

Les premières découvertes, réalisées dans les deux premières zones excavées, celles de l’Arche de la Vierge et du côté droit de l’édicule, ont été publiées à l’occasion de la fête de la dédicace du Saint-Sépulcre, le 15 juillet prochain, dans un communiqué daté du 12 juillet et rédigé par les archéologues de l’Université Sapienza à Rome, en charge des fouilles.

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Soulever les dalles, c’est en fait accéder à toute la stratigraphie du lieu. Comprendre : ses différentes couches archéologiques, témoins précieux des évolutions historiques et architecturales de la basilique. Ainsi, dans la zone de la nef nord, dite des Arcs de la Vierge, « une séquence stratigraphique très intéressante a été identifiée, permettant d’acquérir des données entièrement nouvelles« , affirme la professeure Francesca Romana Stasolla, de l’Université Sapienza dans le communiqué.

Sous Constantin : remblayer le dénivelé de la carrière de pierre

« Les plus intéressantes sont celles relatives au chantier de l’époque constantinienne, portant sur la construction du complexe religieux à l’intérieur d’une zone de carrière, poursuit l’archéologue. Les couches rocheuses de la carrière ont été retrouvées. Elles présentent des différences de hauteur dues à des coupes profondes et irrégulières, qui descendent aussi très profondément, comme on le voit dans d’autres zones de la basilique. »

 

On le savait déjà, mais on le comprend encore mieux désormais : au IVe siècle, l’empereur Constantin a fait aménager la première basilique à même la roche de la carrière de pierre qui servait aux crucifixions publiques, et auparavant situé à l’extérieur des murs de la vieille ville. Son œuvre a nécessité une importante modification de la zone géologique.

Vidéo >> Le Saint-Sépulcre, un voyage dans le temps (Les cinq étapes qui ont jalonné l’histoire de la basilique de la Résurrection)

« Les opérations du chantier constantinien avaient pour exigence première de combler les dénivellations propres à la carrière afin de créer une surface plane, unitaire et homogène pour construire les structures de l’église et de ses annexes, explique le communiqué. Cela s’est fait par des remplissages progressifs, en utilisant des couches de terre riches en matériau céramique pour drainer l’eau et niveler les zones plus profondes. »

Un mystérieux tunnel

La basilique constantinienne se composait d’un triportique qui reposait sur de grandes dalles de pierre. L’action préparatoire à la pose de ce sol a pu être identifié, révèle le communiqué. « Il y a eu un travail de décapage volontaire et de compensation par une couche de terre présentant d’intenses traces de circulation. Parmi les nombreux matériaux découverts, on note la présence de carreaux de mosaïque relatifs à des pavements de sol« , relate Francesca Romana Stasolla.

 

Autre découverte, cette fois-ci réalisée dans la partie nord-ouest de la rotonde : celle d’un tunnel, creusé à même la roche-mère. « Il descend verticalement à côté de l’édicule sur une profondeur de 2,80 mètres et se prolonge horizontalement vers le nord« , détaille le communiqué. Un moyen d’accéder au tombeau ? Les archéologues parlent plutôt d’un lien éventuel avec le « système d’écoulement des eaux« .

Les analyses et les recherches se poursuivront sur une durée totale de 26 mois. Dix zones seront fouillées successivement afin de permettre l’exécution régulière des liturgies par les différentes confessions et le flux normal des pèlerins.


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