Aidez-nous à numériser Terre Sainte Magazine
La rédaction ouvre une campagne de Credofunding pour financer la numérisation des 100 ans d’archives de la revue La Terre Sainte. L’opération, qui nécessite entre 12 000 et 15 000 euros, permettra de rendre accessible gratuitement, sur le portail Gallica, une mine d’informations trop longtemps restées cachées.
Après 100 ans d’existence, il est temps de faire entrer Terre Sainte Magazine dans le XXIe siècle. Adieu les archives qui prennent la poussière sur les étagères, et bonjour la consultation gratuite en ligne. La rédaction française de la revue de la Custodie de Terre Sainte se lance dans la numérisation de ses 15 tomes, soit la bagatelle de 25 000 pages.
“Ce projet, j’y pense depuis plus de 10 ans. Lorsque j’ai travaillé sur le numéro des 90 ans de la revue, je me suis plongée dans ses archives. Je ne les avais jamais vraiment prises en main, et ce que j’y ai découvert m’a donné l’envie de partager ce patrimoine le plus largement possible”, se souvient Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef du magazine depuis 2005.
Remisé par manque de temps et de moyens humains, le projet a refait surface en 2021, à l’occasion du centenaire de la revue, et à la faveur de la signature d’une convention entre la Custodie et la Bibliothèque nationale de France (BnF). “La revue a obtenu la possibilité d’intégrer Gallica et de figurer sur le portail Bibliothèques d’Orient. Mais parce que ce n’est pas la priorité de la BnF et que la numérisation se fera en France, les frais sont à notre charge”, pointe Marie-Armelle Beaulieu.
Une étude réalisée par cinq étudiants de l’École nationale supérieure des sciences de l’information (Enssib, Lyon) a chiffré qu’une numérisation des revues publiés entre 1921 et 2009 (avec un arrêt de la parution de 15 ans entre 1940 et 1955) avec reconnaissance optique de caractères, nécessiterait entre 12 000 et 15 000 euros.
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Cette somme permettra de payer un consultant en numérisation qui réalisera l’état de la collection, un cahier des charges et accompagnera le travail réalisé par une tierce entreprise. Il s’agit de numériser en très haute définition 75 volumes, soit 25 000 pages de textes et de photos (un défi technique dans certains cas).
La somme est importante. Pour ne pas la faire peser uniquement sur la Custodie, dont les œuvres sociales auprès des plus pauvres nécessitent aussi de l’argent, la rédaction ouvre une campagne de financement participatif avec la plateforme chrétienne CredoFunding. Au-delà de faire entrer la revue dans la modernité, la démarche vise à rendre accessible à tous et gratuitement, une mémoire chrétienne de la Terre Sainte.
Pourquoi numériser la revue ?
Parce qu’elle couvre, depuis 1921, l’actualité d’une terre aux enjeux aussi riches que multiples ; la revue fourmille de trésors oubliés, d’anecdotes et de reportages inédits. Archéologie, peuples et cultures, vie de l’Église, dialogue interreligieux, pèlerinages… Les sujets traités offrent une diversité d’entrées pour comprendre l’évolution de la région et de ses habitants. Depuis le début la revue aime et veut faire aimer la Terre Sainte.
La rubrique “Chronique de Palestine”, devenue “Ex Presse”, est à elle seule, une petite anthologie substantielle de l’air du temps dans la revue. Une photographie à l’instant T qui en dit beaucoup sur l’évolution des idées et de l’état d’esprit selon les époques.
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Cachés dans des volumes dont on ne tourne plus les pages, ces histoires et ces articles, sont, d’avis de chercheurs, une mine d’informations bien utile : “C’est une source documentaire originale, tant pour l’historien que pour l’anthropologue », expliquait Maria Chiara Rioli, historienne italienne spécialiste de l’Orient chrétien, lors de son intervention au colloque des 100 ans de Terre Sainte Magazine au collège des Bernardins.
« Comme la plupart des revues missionnaires, la revue La Terre Sainte se situe à mi-chemin entre les recherches les plus érudites et les croyances les plus folkloriques, entre le spectre d’une éternité fictive et la pression de l’actualité. Elle est le témoin de l’histoire plurielle de cette région multiculturelle”, poursuit la chercheuse.
C’est parce qu’il entend partager ces richesses à tous les passionnés tout autant que nourrir les recherches sur la Terre Sainte que le projet de numérisation fait sens aujourd’hui. Alors, d’avance, un grand merci pour cette aide financière précieuse, qui nous permettra peut-être de ne pas repousser ce projet 10 ans de plus !
