Le chef de l’’Eglise grecque-orthodoxe de Chypre, Chrysostomos II (1941-2022), est mort le 7 novembre, des suites d’une longue maladie. La question turco-chypriote a occupé ses dernières pensées.
« Sa préoccupation quotidienne a été le soin du peuple chypriote et de l’Eglise ». C’est l’hommage qu’a rendu l’Eglise grecque-orthodoxe autocéphale de Chypre à son primat, Chrysostomos II dans un communiqué annonçant son décès ce matin à l’âge de 81 ans à Nicosie, d’un cancer de l’intestin.
Il y a 16 ans, le 5 novembre 2006, Chrysostomos II avait été élu archevêque de Chypre. Il était depuis le 25 février 1978 métropolite (évêque) de Paphos – le premier siège de l’île après l’archevêché -, et avait été ordonné prêtre en 1963.
Chrysostomos II est connu pour avoir renforcé les finances de son Eglise, ses structures internes et pour avoir pris grand soinde l’éducation des prêtres et des jeunes chypriotes. Redouté pour sa franchise, il a souvent tenudes positions conservatrices sur les questions sociétales et sur l’immigration.
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Pour autant, sa contribution à la restauration et à l’édification de nombreuses églises et chapelles de l’île a été, de nombreuses fois, saluée. Le dernier grand exemple a été la construction de la nouvelle cathédrale Saint-Barnabé, à Nicosie.
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Dans la crise qui déchire le monde orthodoxe, Chrysostome II a pris parti en reconnaissant en octobre 2020 la nouvelle Eglise orthodoxe d’Ukraine. Le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a alors constaté l’impossibilité de la communion eucharistique avec lui et son Eglise.
Sur le plan politique, l’archevêqueavait confié dans une récente interview au Cyprus Mail, qu’il voulait un successeur qui ait « une opinion » sur la question chypriote. « Parce que sinon je crains que nous perdions Chypre », avait-il ajouté. Chrysostomos II a régulièrement condamné l’annexion turque de la partie nord de l’île et reproché aux Turcs d’avoir saccagé et pillé des œuvres d’art, estimant qu’ils cherchaient à faire disparaître la culture grecque et chrétienne du nord de Chypre.
Un ami des papes
Un sujet qui, en plus du dialogue œcuménique auquel il était profondément attaché et de la question de la sécurité des chrétiens au Moyen-Orient, a été abordé plusieurs fois avec Benoît XVI et François auprès desquels il a demandé le soutien du Saint-Siège.
Chrysostomos II a été reçu lors d’une audience privée historique avec le pape Benoît XVI au Vatican, le 16 juin 2007. Ils s’étaient de nouveau rencontrés en juin 2010 lors du voyage de Benoît XVI sur l’île et s’étaient revus à Rome le 28 mars 2011. Le pape François a rencontré Chrysostmos II lors de son voyage à Chypre en décembre 2021.
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Ces dernières semaines beaucoup de responsables politiques et prélats sont venus lui dire adieu après des alertes sur son état de santé. Le président chypriote, quatre jours après avoir rencontré le pape François au Vatican, s’est rendu à son chevet. En réponse à une question de « In Cyprusphilenews », le président chypriote a déclaré que l’archevêque n’avait posé de questions que sur les perspectives d’une solution à Chypre.
« Je l’ai informé qu’en novembre je rencontrerai à la fois le président français et le chancelier allemand, avec une proposition d’initiative de l’Union européenne », a déclaré NicosAnastasiades. Outre, le ministre chypriote de la Santé, le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem Théophilos III et le patriarche orthodoxe Jean X d’Antioche en Syrielui ont notamment rendu visite.S.B. Pizzaballa, dont le diocèse a aussi juridiction à Chypre pour les catholiques latins, a exprimé aujourd’huipar communiqué les condoléances et les prièresdu Patriarcat latin de Jérusalem
