Dimanche 27 novembre, à l’issue de la prière de l’Angélus à l’occasion du premier jour de l’Avent, le Pape François s’est dit préoccupé par la situation en Terre Sainte. « Je suis avec inquiétude la recrudescence de la violence et des affrontements qui se produisent depuis des mois dans l’Etat de Palestine et dans celui d’Israël », a-t-il déclaré depuis le Palais apostolique face aux pèlerins réunis place Saint-Pierre au Vatican.
Le souverain pontife a particulièrement réagi sur l’actualité de la semaine dernière en citant les « deux lâches attentats [ndlr : non-revendiqués] à Jérusalem » qui se sont produits près de deux arrêts de bus, le 23 novembre dernier, et fait deux morts – un adolescent israélo-canadien et un juif éthiopien de 50 ans qui a succombé à ses blessures samedi – ainsi que plus de 20 blessés. Des attentats de ce type n’étaient pas arrivés depuis 2016 dans la ville sainte.
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Le Saint-Père a aussi fait référence aux affrontements armés à Naplouse en Cisjordanie occupée où un jeune palestinien de 16 ans est mort, tué par les forces israéliennes selon des responsables palestiniens, tard dans la nuit précédant les attentats à la bombe. Un deuxième jeune palestinien de 22 ans a été grièvement blessé par balle pendant ces mêmes heurts et il n’a finalement pas survécu.
Depuis le printemps de cette année, plus de 2 000 incursions israéliennes en territoire palestinien ont causé la mort de 125 Palestiniens, soit, selon l’Onu, le bilan le plus lourd depuis sept ans.
« La violence tue l’avenir »
A l’aune de ce regain de tensions, le pape a voulu rendre hommage aux victimes des violences meurtrières, de part et d’autre. « Prions pour ces jeunes qui sont morts et pour leurs familles, en particulier pour leurs mères », a-t-il lancé après avoir déploré que « la violence tu[ait] l’avenir, bris[ait] la vie des plus jeunes et affaibli[ssait] les espoirs de paix ».
C’est pourquoi il a partagé l’espoir que rapidement « les autorités israéliennes et palestiniennes mettront davantage l’accent sur la recherche du dialogue, la construction de la confiance mutuelle ». Comprendre : une reprise des pourparlers.
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Pour le Pape, clairement, il n’y a pas d’alternative à une reprise du dialogue politique entre les Israéliens et les Palestiniens. Sans quoi « il n’y aura jamais de solution pacifique en Terre Sainte », a-t-il encore averti.
La semaine dernière, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, les Etats-Unis, le Service européen d’action extérieure (bras diplomatique de l’Union européenne), la France, la Turquie – pour ne citer qu’eux – ont condamné les attentats et comme le Pape exprimé leurs vives préoccupations concernant l’augmentation de la violence en Terre Sainte.
Une paix juste en Israël et en Palestine
Aussi, dans un communiqué publié le jour même des attentats, le révérend Dr Ioan Sauca, le secrétaire général par intérim du Conseil œcuménique des Eglises (COE), une communauté de 352 Eglises chrétiennes de plus de 120 pays représentant quelque 580 millions de chrétiens dans le monde, a dénoncé les attentats à Jérusalem et rappelé l’importance que « toutes les autorités responsables – notamment les autorités civiles, religieuses et les forces de l’ordre – prennent des mesures proactives pour empêcher toute représailles de la part de groupes extrémistes ».
Et d’ajouter que « les tensions et les tragédies de cette ville – sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans – rappellent à la fois la nécessité pour toutes les parties de continuer à travailler intensément pour une paix juste en Israël et en Palestine, et le lieu vital que Jérusalem elle-même joue dans cette paix tant désirée ».