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Quand les grecs-orthodoxes mettent Noël à la mode orientale

Alberto Elli
5 décembre 2022
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Les grecs-orthodoxes célèbrent Noël le 7 janvier dans la grotte de la Nativité à Bethléem ©Elias Halabi/Montage TSM

Tandis qu’en Grèce on célèbre Noël le 25 décembre, à Jérusalem, le patriarcat grec-orthodoxe hellène a choisi de suivre le calendrier julien à l’unisson des autres Églises orientales orthodoxes.


Chez les chrétiens de Terre Sainte, Noël se fête à trois dates différentes : 25 décembre, 7 janvier et 18 janvier. Pendant l’Avent, Terre Sainte Magazine vous invite à comprendre la disparité de ces dates et découvrir comment se célèbrent ces autres Noël dans les Églises orientales à Bethléem. Les articles sont extraits du dossier du numéro 664 (Novembre-Décembre 2019).


C’est une exception comme il en existe tant en Terre Sainte. Bien que l’Église grecque-orthodoxe ait adopté le calendrier grégorien et fête donc Noël le 25 décembre comme l’Église catholique, à Jérusalem en revanche, le patriarcat grec-orthodoxe suit le calendrier julien (pour respecter le statu quo en vigueur dans les lieux saints depuis 1852) et célèbre Noël le 7 janvier avec les autres Églises orthodoxes, comme les Églises copte, syriaque et éthiopienne.

L’Église grecque-orthodoxe de Jérusalem, qui compte quelque 65 000 fidèles en Terre Sainte, porte le titre d’Église-mère des Églises chrétiennes de Jérusalem. Son patriarche est en effet considéré comme étant le successeur direct de Jacques le Juste, le premier évêque de Jérusalem mentionné dans les Actes des Apôtres.

Le patriarcat de Jérusalem se sépare de celui d’Antioche au Ve siècle lors du Concile de Chalcédoine (451). Il est déclaré patriarcat autonome. Au cours des deux siècles suivants, l’Église de Jérusalem connait une période florissante, avant que les invasions Perses en 614, et Arabes en 636,ne la précipite dans une ère de ruines et de persécutions.

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En 1099, lorsque Jérusalem est libérée par les Croisés, les chrétiens jouissent à nouveau d’une pleine liberté. Le patriarcat grec, supplanté par le patriarcat latin, doit se retirer à Constantinople avant de regagner son siège après la reconquête arabe de Jérusalem en 1187.

Hiérarchie grecque vs. hiérarchie arabe

En 1517 la Palestine est conquise par les Turcs ottomans : le patriarcat de Jérusalem cesse dès lors d’être une Église autonome et quatre siècles durant, il fut entièrement soumis à la hiérarchie grecque de Constantinople.

C’est pendant cette période qu’une hiérarchie grecque est établie, supplantant la hiérarchie arabe locale. La confrontation entre l’élite ecclésiastique grecque, le clergé et les fidèles arabes a souvent dégénéré en d’âpres disputes et, dans certains cas, en une lutte ouverte.

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À l’occasion des festivités de Noël les responsables des communautés orthodoxes se réunissent habituellement pour l’échange mutuel de vœux. Les franciscains de Terre Sainte – ayant accueilli en décembre les responsables des Églises orthodoxes pour les vœux à l’occasion des célébrations du Noël catholique – se rendent également en délégation au patriarcat grec-orthodoxe afin de présenter leurs vœux.

Une journée, quatre processions

L’arrivée de la procession des frères est annoncée par le son des bâtons des kawas, les gardes d’honneur de la custodie, qui ouvrent la délégation franciscaine chaque fois que les frères se rendent en visite officielle. La visite, dans une atmosphère d’amitié et de gestes fraternels, est une expérience unique de partage, d’union entre chrétiens, en dépit des nombreuses différences.

Le point culminant des festivités est la procession vers la basilique de la Nativité à Bethléem (théoriquement, pour le Noël orthodoxe, quatre processions distinctes sont organisées pour chacun des patriarches, à différents moments de la journée), qui a lieu la veille de Noël (donc le 6 janvier, jour la fête de l’Épiphanie chez les latins).

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Tandis que les prêtres se dirigent en procession vers leur propre chapelle, la basilique s’emplit de prières, de chants et d’hymnes, et du parfum intense de l’encens. La divine liturgie y est ensuite célébrée, à laquelle assistent souvent des hommes politiques musulmans comme le président de l’Autorité palestinienne. Le jour de Noël, une procession similaire a lieu à la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, la basilique la plus sainte de toute la chrétienté.


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