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Au Saint-Sépulcre, les pavés en dévoilent d’autres

Rédaction
16 janvier 2023
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Découverte de reste de pavement réalisé selon la technique de l’opus sectile (assemblage de plaquette de marbre pour créer des formes géométriques) ©La Sapienza/Custodie de Terre Sainte

Les fouilles archéologiques se poursuivent dans la basilique, avec la mise au jour de la roche mère de la colline de Jérusalem arrasée par l’empereur Constantin afin d’isoler le tombeau de Jésus au centre d’un espace circulaire, pour en favoriser la vénération.


Cela fait désormais un peu plus de 9 mois que les travaux de rénovation du sol du Saint-Sépulcre ont débuté. Prêt de 1 000 mètres carrés de pavés usés par le temps et le passage, sont enlevés par phase successive, rendant accessible le sous-sol de la basilique à la fouille. Les chefs des Eglises Grecque-orthodoxe, Latine et Arménienne apostolique, responsables du lieu saint, suivent scrupuleusement le dossier grâce à des visites régulières dont la dernière remonte au 11 janvier.

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Après avoir fouillé la zone de l’Arche de la Vierge ainsi que la partie nord et intermédiaire de la Rotonde, les archéologues du Département des Antiquités de l’Université Sapienza de Rome se concentrent désormais sur sa moitié sud, obligeant les Coptes à déplacer le contenu de leur chapelle, rendue inaccessible, dans un préfabriqué.

Et sous les dalles, c’est la roche mère de la carrière de pierre utilisée pour les crucifixions publiques qui se découvre : « Les traces des coins et des coupes utilisés pour détacher les pierres, souvent très grandes, sont clairement visibles », explique la professeure Francesca Romana Stasolla dans un communiqué publié par la Custodie de Terre Sainte, le 15 janvier.

 

Résultat, ces découpes créent de larges trous : « La profondeur de la carrière varie de quelques centimètres à plus de deux mètres par endroit », poursuit l’archéologue. Un véritable émental, sur lequel l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.) a fait construire un temple, dont les fondations se dévoilent une fois les pavés enlevés. Rien de nouveau sous le soleil, la plupart de ces structures romaines ont été découvertes lors de fouilles menées en 1974 par Charles Couasnon et documentées par le franciscain Virgilio Corbo. « Explorer à nouveau cette zone nous permet de mettre à jour la documentation et de mieux la connecter aux nouvelles données archéologiques », détaille Francesca Romana Stasolla.

Les restes d’un sol Constantinien

Les fouilles actuelles mettent aussi en lumière l’évolution du lieu. Dans les premières décénnies du IVe siècle, sous l’impulsion de l’empereur Constantin, converti au christianisme, le temple d’Hadrien est détruit et la zone arrasée : « La roche a été taillée jusqu’à la base de la tombe identifiée comme celle du Christ et creusée dans la colline, pour créer une zone plane. Des restes du premier monument construit autour de la tombe ont été trouvés sous l’actuel édicule : il s’agit d’un sol circulaire en marbre de réemploi, soigneusement travaillé, dont la circonférence inclut toute la surface de la tombe », expose la spécialiste avant d’insister : « Même les représentations les plus anciennes de la tombe montrent un monument circulaire. »

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Des restes de deux pavements, réalisés selon la technique de l’opus sectile (assemblage de plaquette de marbre pour créer des formes géométriques) ont été mis au jour. Le plus ancien utilise des dalles de marbre blanc et gris, posé à même la roche. Charles Couasnon en a déjà retrouvé une partie dans les années 1970. L’autre, plus récent, a été réalisé à partir de marbre réutilisé.

Les analyses et les recherches se poursuivront sur une durée totale de 26 mois. Dix zones seront fouillées successivement afin de permettre l’exécution régulière des liturgies par les différentes confessions et le flux normal des pèlerins.

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