Quête du Vendredi saint : « Rester unis et solidaires de nos frères et sœurs qui continuent là-bas à témoigner de l’Évangile »

Dans ses lettres, l’apôtre des Nations, saint Paul, mentionne à plusieurs reprises la générosité des différentes communautés chrétiennes en faveur de l’Église Mère : « c’est une grâce de venir en aide aux fidèles de Jérusalem » (2 Cor 8,3-4). La Collecte du Vendredi saint se situe dans ce sillage.

Dès le XVIIe siècle, le Saint-Siège recommande aux fidèles d’offrir une aumône en faveur des chrétiens de Palestine et des Lieux saints. Cette aumône sera confiée aux Franciscains – alors seule présence catholique latine tolérée en Terre Sainte – à qui Rome a officiellement confié la Garde des Lieux saints en 1342 (Bulle Gratias Agimus).

Sur place, hier comme aujourd’hui, les fils de saint François remplissent une triple mission :  assurer une prière constante sur la soixantaine de sanctuaires où ils demeurent au Proche-Orient, tout mettre en œuvre pour accueillir les pèlerins de l’Église universelle et prendre soin des communautés chrétiennes locales dont ils sont devenus les pasteurs.

Les Papes successifs vont renouveler la confiance qu’ils accordent aux frères et leur donner les moyens de réaliser leurs missions. Le soutien est spirituel, diplomatique mais aussi social et économique. La « Collecta pro Locis Sanctis » fut instaurée à cette intention et rendue obligatoire dans toutes les paroisses de la catholicité par le Pape Léon XIII (Lettre Salvatoris ac Domini nostri Jesu Christi, 26 décembre 1887). Quant au choix du Vendredi saint, c’est le Pape et Bienheureux Paul VI, qui demanda dans son exhortation apostolique Nobis in animo (25 mars 1974) que « dans toutes les églises et oratoires, appartenant aussi bien au clergé diocésain qu’au clergé religieux, une fois par an — le Vendredi Saint ou un autre jour désigné par l’Ordinaire du lieu — outre des prières particulières pour nos frères de l’Eglise de Terre Sainte, on fasse une collecte en leur faveur ».

Mgr Claudio Gugerotti, Préfet pour la Congrégation pour les Églises orientales, en est l’éminent ambassadeur depuis novembre 2022. « Regardez le rocher dans lequel vous avez été taillés » (Is 51, 1) rappelle-t-il dans sa lettre de soutien à la quête du Vendredi saint adressée aux évêques du monde entier. Il poursuit : « L’Église s’est diffusée dans le monde par la prédication des Apôtres, et chacun de nous par le Baptême est devenu la pierre appelée à rester unie au fondement qu’est le Christ, pour pouvoir construire un édifice spirituel. À Jérusalem, ce sont nos sources, et nous voulons rester unis et solidaires de nos frères et sœurs qui continuent là-bas à témoigner de l’Évangile ».

Ce rocher matriciel ce n’est autre que le Tombeau vide du Ressuscité, au cœur de la Basilique du Saint-Sépulcre. L’Église de Terre Sainte à laquelle se joindront de nombreux pèlerins y sera rassemblée en prière durant toute la Semaine sainte. Frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, sera des leurs. « Ici, à Jérusalem, le Seigneur est mort et ressuscité pour nous. C’est devant son tombeau vide que nous sentons notre foi renforcée et notre espérance renouvelée. En tant que Frères Mineurs de la Custodie de Terre Sainte, il nous appartient de donner à chacun la possibilité de voir et de toucher les lieux où Jésus a vécu, est mort et est ressuscité pour nous. Précisément de prendre soin des pierres bénies et sacrées que sont les sanctuaires et en même temps des « pierres vivantes » que sont les chrétiens locaux et les pèlerins. » Message du Vendredi saint 2023.

Et la liste des différents engagements en faveur de la communauté chrétienne locale de la Custodie de Terre Sainte a de quoi inspirer les fidèles qui se demandent, à juste titre, à quoi sert l’argent du Vendredi saint : fonctionnement des écoles et des lycées, foyers, bourses d’études, paroisses, logements sociaux, pastorale des jeunes, aide aux jeunes mariés, sans compter tout le volet humanitaire déployé à chaque catastrophe, comme le récent séisme, et autres guerres (aide matérielle pour la reconstruction, aide alimentaire, sanitaire et sociale…).

Dans un climat où les communautés chrétiennes de Terre Sainte sont de plus en plus prise à parti et en proie à l’émigration, les  300 frères de la Custodie de Terre Sainte font figure de rempart. « Nous sommes aussi au service d’une Église blessée […] et tout cela, bien sûr, a un coût. Une grande partie de ce coût est couverte chaque année par la quête du Vendredi saint et par la générosité des fidèles du monde entier, par votre générosité. En cette occasion, nous, frères de la Custodie de Terre Sainte, nous nous faisons mendiants pour que le Vendredi saint soit un jour de solidarité universelle, un jour où les chrétiens du monde entier s’occupent concrètement de l’Église Mère de Jérusalem » exhorte Frère Francesco Patton. Puisse son appel être entendu et descendre dans toutes les paroisses de la catholicité, les commissaires de Terre Sainte, délégués du Custode un peu partout dans le monde, s’y emploient avec ardeur depuis de longs mois.

Pour la France:
Découvrez comment organiser la collecte
sur le site du Commissariat de Terre Sainte

Pour le Canada:
Les informations sur la collecte sont aussi
sur le site du Commissariat de Terre Sainte