Les mariés rivalisent avec les studios de photographie pour faire des séances de photos de mariage des images uniques. Espérons que pour tous les couples qui s’engagent, le jour J soit bien “le plus beau jour de sa vie”. Il y a de grandes chances en tous les cas pour que ces photos soient les plus belles de leurs vies. Voitures de collection, décors de rêve, attitudes romantiques. Tout y est. La photo doit être la plus belle possible. Elle est destinée ensuite à orner les murs du salon d’à peu près toute la famille.
En cela, les usages des couples palestiniens ne sont pas différents de ceux de nombreux couples français. Et puis il y a des photos qui nous apparaissent un peu plus folkloriques, car ici les traditions du mariage sont encore puissamment enracinées dans le terroir.
C’est une des différences notables avec l’Europe où le nivellement des cultures a plus rudement laminé les aspects traditionnels même s’il y a encore quelques poches de résistance.
Le mariage marque l’entrée dans la vie d’adulte des jeunes gens et font d’eux des membres à part entière du corps social de la communauté chrétienne. Il reste pourtant une étape décisive : avoir des enfants.
Hélas pour le corps tout entier, les chrétiens de Terre Sainte, tant en Israël que dans les Territoires palestiniens ou à Jérusalem, sont les couples qui ont le moins d’enfants. Comme les musulmans, ils se sont endettés pour se marier et ont commencé à vivre à crédit. Mais à la différence de nombreux musulmans, ils ne sont pas décidés à se priver de tout, toute la vie. Un, voire deux enfants, peut-être trois pour les plus audacieux. Les familles nombreuses sont rares. Trop rares.
En Israël et à Jérusalem, là où se concentrent, et dans les meilleures conditions, les 4/5e de la communauté chrétienne autochtone, il y a eu en 2020 un total de 2 497 nouvelles naissances dans les familles chrétiennes. Tandis que le nombre moyen d’enfants jusqu’à l’âge de dix-sept ans dans une famille chrétienne était de 1,93, le nombre moyen d’enfants dans les familles juives est de 2,43 et dans les familles musulmanes de 2,60. D’après les statistiques, les chrétiens sont la composante ayant le niveau d’éducation moyen le plus élevé, en particulier parmi les femmes, mais de loin la natalité la plus basse. Il y a quelques semaines Mgr Pizzaballa blaguait avec de jeunes célibataires du patriarcat, les incitant à se marier et à faire des enfants. Beaucoup… prime à l’appui !
Les incertitudes de l’avenir, le coût très élevé de la vie, le désir d’en profiter un peu plus que leurs parents malgré les tensions géopolitiques voire religieuses ont raison de la natalité.
Il n’en reste pas moins paradoxal, pour protéger ses enfants et leur garantir un avenir, de leur faire courir le risque de ne pas en avoir ici. Courage, prions !
En attendant merci à tous les couples qui ont autorisé la reproduction de leurs photos de mariage et merci à leurs photographes : Nadim Asfour, Jeries Mansour et Elias Halabi.♦
Dernière mise à jour: 24/04/2024 14:47