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Musée de la Tour de David : “Touchez et lisez”

Par Marie-Armelle Beaulieu
30 juillet 2023
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Le 1er juin, le musée de la Tour de David, Porte de Jaffa, a rouvert ses portes après 4 années de travaux. Le sujet de l’exposition du musée demeure
le même : une histoire de Jérusalem. Mais l’exposition elle-même
et la muséologie ont été entièrement repensées pour un musée
qui entre de plain-pied dans le XXIe siècle.


↗ Rénovation et accessibilité

C’est dans un écrin restauré que la nouvelle exposition permanente du musée de la Tour de David a été installée. Dans ce livre ouvert sur l’histoire de Jérusalem, où se succèdent les époques hasmonéenne, hérodienne, romaine, croisée, mamelouke et ottomane, on embrasse 2000 ans d’Histoire. Au titre du gros œuvre, il a fallu consolider la tour de Phasaël (à gauche sur la photo) construite par Hérode et le minaret de 500 ans qui devrait résister au prochain tremblement de terre. Toutes les restaurations comme les nouvelles structures architecturales intégrées ont été pensées dans un esprit éco-responsable et durable. Et le musée a apporté un soin particulier à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.

 

↗ La technologie à la fête

À la différence du Musée d’Israël qui expose une multitude d’objets, le musée de la Tour de David
a misé sur le numérique. Il faut 4 bonnes heures au visiteur pour parcourir l’exposition en lisant tout. La durée de visite, pour aller d’une salle à l’autre en prenant le temps de lire ici et admirer là, est estimée à 2 heures. Le numérique est partout présent à dessein : “Nous voulons que l’apprentissage de l’Histoire soit amusant.
Notre devise est donc atypique dans les musées : touchez, s’il vous plaît !” explique la conservatrice Tal Kobo.

 

↗ Religions oniriques

La place consacrée à l’islam a été rognée (par rapport à l’ancienne exposition) au profit d’une salle dite immersive. Des photos sont projetées au plafond, tandis qu’une bande-son évoque la prière des différentes traditions religieuses de la ville. Le temps qu’on y passe est agréable, mais les passionnés d’Histoire pourraient rester sur leur faim.

 

↗ Interactivité

Sur un même fond montrant le relief de Jérusalem et des montagnes qui l’entourent, la ville s’affiche, à différentes époques en projection. Ici, comme dans la plupart des salles, les maquettes sont à une hauteur qui les rend accessibles même aux personnes en fauteuil.

 

↗ Une salle par monothéisme

L’exposition compte au total 10 salles. Chacun des monothéismes a la sienne. La salle du judaïsme présente en son centre une très grande maquette du mont du Temple. Celle du christianisme, une maquette du Saint-Sépulcre byzantin et la projection de plans de la basilique en 3D (mais peut-être pas compréhensibles pour tout le monde). Dans cette salle, on trouve aussi une reproduction de la carte dite de Madaba (en Jordanie) qui présente la Décapole et Jérusalem à la fin du VIe siècle. Des projections présentent succinctement la dernière semaine de Jésus à Jérusalem et comment distinguer les religieux des différentes communautés chrétiennes.

 

↗ Pièce maîtresse

La maquette de la ville de Jérusalem au 1/500e, construite par l’Austro-Hongrois Stephan Illes en 1872 pour le pavillon ottoman de l’Exposition universelle de Vienne, est une des pièces maîtresses du musée. C’est en elle-même un joyau, mais l’animation par les éclairages des monuments principaux (sur commande des visiteurs), les tablettes explicatives disposées autour, la rendent particulièrement attractive et intéressante.

 

Dernière mise à jour: 21/05/2024 14:30

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