Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

S’enraciner dans l’espérance

Par Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef
30 juillet 2023
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Pas de jour férié pour troubler le calendrier au moment où ce numéro sera imprimé et expédié. Vous devriez donc le recevoir [en France métropolitaine] entre la fête de sainte Marie-Madeleine, le 22 juillet, et celle de saint Ignace de Loyola, le 31.
Un numéro largement inspiré par le rythme liturgique qui nous fait unir deux saints qui ont en commun la Terre Sainte.

Pour Marie, originaire du village de Magdala en Galilée, on s’en doute. Pour Ignace de Loyola, beaucoup découvriront dans nos pages qu’il espérait s’établir définitivement à Jérusalem. Mais, il y a 500 ans, les franciscains le mettaient dehors, manu militari ! Pour autant, la terre de l’Incarnation marquera toute sa vie. Au point aussi que les évocations sont nombreuses dans ses fameux exercices. “Ici, il consistera à considérer le chemin de Béthanie à Jérusalem, écrit-il par exemple. Est-il large ou étroit ? Uni ou raboteux ? De même, le lieu de la Cène. Est-il vaste ou resserré ? Disposé de telle ou de toute autre manière ?” (Exercice, 192).

À propos de Béthanie, nous irons dans le
Venez & Voyez. La question de savoir par quelle Marie est faite l’onction, deux jours avant la Pâque, ne sera pas tranchée par Terre Sainte Magazine. Il nous semble en effet que ce n’est pas si important. L’essentiel, c’est l’amour de toutes les Marie pour Jésus, leur façon de l’exprimer et l’exemple qu’elles sont pour nous à ce seul titre. Marie est, en français, l’anagramme d’aimer. Tout un programme.

À propos d’aimer. Il y a l’amour particulier que nous portons pour les chrétiens locaux. Leurs évêques et patriarches ainsi que de nombreux représentants des communautés religieuses et des laïcs investis dans l’Église, ont vécu des temps forts cette année. Nous revenons sur les perspectives qui s’ouvrent pour cette chrétienté à laquelle sont proposés bien des défis à relever.
Même les chrétiens qui vivent ici ont besoin d’apprendre à être présents à la Terre Sainte.
Car le paradoxe c’est qu’on puisse être chrétien sans venir en Terre Sainte, mais qu’on ne puisse pas être chrétien sans la Terre Sainte. Sans l’Incarnation, sans la prédication de Jésus autour du Lac, sans l’adhésion des apôtres, sans la montagne du Calvaire, sans le jardin de la Résurrection.

Le défi est le même pour les chrétiens de la région. Qu’ils y vivent, qu’ils en émigrent, ils sont invités, comme nous, à s’enraciner dans l’espérance qui s’est faite chair précisément sur cette terre.♦

Dernière mise à jour: 20/05/2024 10:54

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