Durant 26 heures, tout Israël est à l’arrêt. Yom Kippour est la fête religieuse chômée la plus observée de l’année, avec 44 activités proscrites contre 39 lors d’un shabbat ordinaire. Dans les rues, pas âme qui vive. Le quartier juif de la vieille ville résonne du chant des yeshivot.
Surgit parfois une ombre précipitée qui aussi tôt apparue disparaît dans une ruelle dérobée. Sur la rue de Jaffa, d’habitude si animée, règne une atmosphère presque désertique. Les boutiques de vêtements, les superettes autant que les divers restaurants qui peuplent l’artère principale de la ville sont tous fermés. Pour faire des emplettes, il faudra revenir un autre jour.
Une fête sous haute surveillance
Dès dimanche après-midi, les services de sécurité israéliens ont installé barrières et blocs de bétons sur la route reliant les quartiers arabes de l’agglomération à Jérusalem Ouest. Il s’agit de préserver l’atmosphère du jour tel que les juifs entendent le vivre. De nombreux Palestiniens, résidents des quartiers arabes, se rendent quotidiennement dans la vieille ville de Jérusalem où ils tiennent leur boutique.
C’est le cas de Yousef Sabat, dont la boutique de souvenir se trouve dans la rue de la porte de Sion, perpendiculaire au quartier arménien. Son magasin est d’habitude ouvert de 10h à 18h. Aujourd’hui, comme plus la moitié des échoppes de la rue, toutes tenues par des chrétiens, le rideau est baissé.
Jour de fête oblige, les points de passages vers la Cisjordanie et Gaza sont également fermés. Les Palestiniens des territoires devront attendre le lendemain pour entrer en Israël, pour ceux qui en ont la possibilité.
La voie est libre
En l’absence de circulation, les routes deviennent des nouveaux terrains de jeux pour les enfants. La route 60, qui passe en contrebas de la porte de Jaffa, est ainsi devenue le théâtre d’un jeu de quilles improvisés avec des bouteilles en plastique vides.
Si les voitures et les bus sont interdits, les vélos restent un moyen de locomotion autorisé. Les rails du tram se sont transformés en piste cyclable pour les locaux souhaitant se déplacer dans la ville.
La synagogue : lieu de l’absolution
Pour les juifs, la journée de Yom Kippour se déroule principalement à la synagogue. Elle est rythmée par cinq offices principaux, au cours desquels les péchés sont confessés collectivement. Il est fréquent de voir à cette occasion des croyants porter le kittel, une tunique blanche symbolisant à la fois un linceul, le vêtement des anges et la pureté de la rémission.
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Un record d’affluence
Samedi soir, ils étaient près de 100 000 Juifs rassemblés au Mur occidental pour la dernière prière des slihot avant Yom Kippour. Un chiffre qui rappelle la dimension fédératrice de ces cérémonies: « Ces prières sont un moment fort d’union pour le peuple juif, surtout en ce lieu symbolique », souligne la Fondation du Mur des Lamentations, qui précise que « pour éviter la suraffluence, 18 cérémonies ont été organisées. »
Cette année, plus de deux millions de fidèles ont pris part aux prières des slihots. Un nombre sans précédent.