L’explosion d’un volcan, c’est l’image qu’a utilisée le Cardinal Pizzaballa, patriarche des Latins de Jérusalem, pour évoquer l’irruption soudaine d’une nouvelle guerre entre Israël et le Hamas.
Les événements de la journée d’hier 7 octobre sont sans précédent et les mots manquent dans la sidération qui a saisi l’ensemble des habitants en Israël et Palestine et dans le monde entier à la vue des images et à l’énonciation des faits.
Samedi, jour de shabbat et fête de Sim’hat Torah dans le calendrier hébraïque, le Hamas, le parti nationaliste religieux islamiste qui règne sur Gaza, a lancé, à 6h30 du matin, une opération de grande envergure. Quelque 2000 roquettes ont été lancées en direction du territoire israélien, obligeant des dizaines de milliers de civils sur le pourtour de la bande de Gaza et aussi jusqu’à Tel Aviv et Jérusalem, à se précipiter aux abris. En parallèle et contre toute attente, la branche armée du Hamas réussissait une infiltration d’un nombre indéterminé de combattants sur le sol israélien, par une brèche créée dans la barrière de sécurité, à proximité des villages les plus proches. Sur le sol israélien, les combattants palestiniens ont semé l’horreur et l’effroi, tirant à vue sur tous les passants qu’ils croisaient et s’introduisant dans des demeures pour tuer ou prendre en otages des civils ou des militaires.
Le bilan humain en une seule journée fait état de 600 morts israéliens – la plupart dans les massacres. Les services hospitaliers font également état de plus de 2000 blessés, tandis qu’après 36 heures, ce sont plus de 5000 roquettes qui ont été tirées.
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Depuis l’Italie, où il se trouvait encore, après son élévation au rang de cardinal le 30 septembre dernier, le patriarche des Latins Sa Béatitude Mgr Pizzaballa a déclaré au TG3 de la Raï : « C’est déjà la guerre en raison de l’immensité des opérations. Le fait que des dizaines d’Israéliens aient déjà été kidnappés n’est pas une simple opération militaire, mais malheureusement quelque chose de beaucoup plus vaste, de plus vaste, même dans le temps. »
Samedi après-midi, Mgr Pizzaballa, dont on a parlé comme pouvant être « une voix pour Jérusalem et la Terre Sainte » était à Bergame, sa ville de naissance. « Je suis un peu mal à l’aise d’être là, confiait-il au début de son homélie devant une église comble. Non pas parce que je ne veux pas être ici, mais parce que mon cœur est naturellement à Jérusalem, où, en ce moment même tout le monde traverse une période très difficile. »
En attendant de réussir à rejoindre Jérusalem alors que la plupart des compagnies aériennes ont annulé leurs vols dès hier en fin d’après-midi, le patriarche lançait un appel par voie de communiqué publié en ligne : « Le cycle de violence qui a tué de nombreux Palestiniens et Israéliens ces derniers mois a explosé ce matin. Nous avons assisté à une soudaine explosion de violence très préoccupante par son extension et son intensité. L’opération lancée depuis Gaza et la réaction de l’armée israélienne nous ramènent aux périodes de notre histoire récente. Les trop nombreux morts et tragédies auxquelles les familles palestiniennes et israéliennes doivent faire face vont créer encore plus de haine et de division et détruiront davantage toute perspective de stabilité.
Nous appelons la communauté Internationale et les leaders religieux à tout faire pour aider à la désescalade, restaurer le calme et travailler pour garantir les droits fondamentaux des peuples de la région. »
Le patriarche a assuré que le Saint-Père était tenu informé de la situation qu’il a d’ailleurs évoquée lors de l’Angelus de ce dimanche. « Je suis avec appréhension et douleur ce qui se passe en Israël (…) J’exprime ma solidarité aux familles des victimes », a-t-il déclaré place Saint-Pierre. « Que les attaques et les armes cessent, je vous en prie! » a-t-il lancé face à la foule des fidèles. « Et que l’on comprenne que le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution. La guerre est une défaite : Prions ensemble pour la paix en Israël et en Palestine ! »