« La plus ancienne école du Moyen-Orient est l’école Terra Sancta de Bethléem, fondée en 1598″, explique le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte et directeur des écoles Terre Sancta.
Responsable de ces écoles, la Custodie de Terre Sainte s’efforce de les gérer en tenant compte de l’évolution des sciences de l’éducation, en maintenant des normes de qualité très élevées, en répondant aux besoins éducatifs des élèves, et en restant à la pointe de la pédagogie, malgré les défis croissants de l’éducation. « Nous avons 18 écoles en Terre Sainte, en Jordanie, à Chypre et en Argentine. Grâce à Dieu, elles sont parmi les meilleures de la région », poursuit le frère Ibrahim Faltas.
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Des rénovations des écoles sont actuellement en cours, et comprennent la restauration complète des écoles de Nazareth et d’Acre et de leurs infrastructures, l’ouverture d’un centre culturel et sportif unique et d’un théâtre à l’école de Jérusalem … Bref, la liste est longue. « Dans notre école, nous avons essayé d’agrandir la classe de primaire, et nous en ouvrons bientôt une nouvelle », détaille le père Abdel Masih Fahim, secrétaire général des écoles chrétiennes en Israël et directeur de l’école de Ramle.
Excellence
Les rénovations concernent également les écoles franciscaines réservées aux personnes en situation de handicap. « Il y a deux écoles dans la région de Beit Hanina, dont l’une pour les malvoyants. Et nous avons récemment ouvert une nouvelle branche pour les étudiants malentendants », explique le père Faltas.
⬆︎ À voir, le reportage du CMC sur le sujet
Les écoles Terra Sancta s’engagent à être inclusives, en accueillant dans leurs classes des élèves musulmans comme chrétiens, tandis que l’école de musique Magnificat accueille également des élèves et des enseignants juifs, afin de propager le principe de respect et d’ éliminer les germes du racisme au sein de cette société diversifiée. Ces écoles sont réputées pour leurs normes éthiques et éducatives élevées.
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« Même le ministère de l’éducation reconnaît le niveau de nos écoles et l’excellence de nos étudiants et de nos centres », souligne le frère Abdel Masih. Ce vaste projet de la Custodie de Terre Sainte, qui gère, entretient, rénove et équipe 18 écoles, avec plus de 1 300 employés, apportant ainsi d’énormes bénéfices à la communauté locale, nécessite un investissement très important : « Rien qu’à Bethléem, le coût de nos deux écoles s’élève à environ 150 000 dollars par mois », indique le vicaire de la Custodie.
« L’agrandissement d’une école coûte des millions de dollars, et plus elle s’agrandit, plus nous avons besoin d’installations et d’entretien », abonde le frère Abdel Masih, qui estime que le ministère de l’éducation devrait couvrir 75 % des coûts de l’éducation, tandis que les parents devraient payer les 25 % restants.
Réduction des allocations
La réalité est différente : « En fait, nous constatons que le ministère a progressivement réduit ces allocations jusqu’à ce que, selon les statistiques officielles, elles ne couvrent plus que 34 % des coûts. Qui prend en charge le reste ? Et qui paie les coûts de construction des bâtiments ? Et qui paie les coûts des installations et des services scolaires ? Le ministère ne couvre pas ces coûts et nous avons donc besoin de soutien. »
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Il ne s’agit là que d’une petite partie des coûts énormes que la Custodie de Terre Sainte doit prendre en charge pour faire fonctionner ses écoles, alors que la guerre vide les caisses : « Nous sommes dans une situation difficile, car la suspension du tourisme et l’absence de pèlerins ont un impact énorme sur le réseau des écoles Terra Sainte. Leur présence et leur visite apportent l’argent nécessaire à la continuité de leur fonctionnnement, souligne le frère Ibrahim Faltas. Opérer dans les circonstances actuelles n’est pas du tout facile. C’est le message que nous voulons faire passer aux autorités. »
Le P. Abdel Masih Fahim a déclaré que pour obtenir le soutien total du gouvernement israélien, il fallait leur céder le contrôle des écoles, en déléguant notamment la gestion de la propriété, ou le droit de nommer les directeurs et le personnel. Ce qui est impossible, car les écoles proposent également des services religieux : « Nous n’abandonnerons jamais nos écoles, malgré la crise, car l’éducation est notre objectif principal et notre fondement, lance le père Abdel Masih. Nous avons besoin d’une aide extérieure pour nous développer et nous profitons de cette occasion pour remercier tous ceux qui nous soutiennent ! »
Cet article est issu d’un reportage réalisé par le Christian Media Center