Ministre général aux Franciscains de Terre Sainte : « S’il vous plaît, mes frères, restez ici ! »

Fr. Massimo Fusarelli, Ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, ofm

« Je suis venu ici précisément pour exprimer proximité et écoute. Je crois que dans mon service, il est important de venir en Terre Sainte pas simplement parce qu’il le faut, mais aussi pour être aux côtés de mes frères, pour accompagner leur présence si importante pour nous. Je suis très reconnaissant au Seigneur de pouvoir être ici, je suis reconnaissant que l’avion ait pu décoller, que j’ai pu venir malgré les évènements. Je ne peux rien faire, je ne peux rien résoudre, mais je peux être là, et c’est très important. »

La communauté franciscaine de Terre Sainte est totalement impliquée dans la vie des gens et dans les divers aspects de leur mission. Le matin du 16, le Fr. Fusarelli – aux côtés du Fr. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, du Vicaire général, le Fr. Ignacio Ceja Jiménez, du Visiteur général, le Fr. Alojzy Warot, et du Visiteur adjoint, le Fr. Marcello Ghirlando, qui l’ont accompagné tout au long du voyage – a entamé la visite des sanctuaires situés autour du lac de Tibériade : Magdala, Tabga et Capharnaüm. L’après-midi, les Franciscains de Galilée se sont tous retrouvés pour la célébration de la messe dans la Basilique de la Transfiguration, à l’occasion du 100e anniversaire de sa construction.

« J’ai aimé rappeler l’expérience de saint François ici même, dans cette basilique envahie par la lumière, dont nous commémorons le 100e anniversaire », a déclaré le Fr. Fusarelli. « En descendant de cette montagne, je vous invite à poursuivre ce chemin de lumière à travers les ténèbres de l’histoire, en gardant en mémoire que le Seigneur ressuscité a vaincu nos ténèbres et que Sa lumière se fraie toujours un chemin parmi les hommes et dans le monde ».

À cette occasion, le Ministre général a également inauguré l’exposition Luxtenebra pour le 100e anniversaire de la construction de la basilique, conçue par Antonio Barluzzi.

Après le séjour en Galilée, il a également rendu visite aux frères au Saint-Sépulcre, où il a présidé une messe devant le sanctuaire de la Résurrection. La dernière fois qu’il était venu ici, c’était en 2021.

Le ministre s’est ensuite rendu au monastère de la Flagellation, où il a visité la section archéologique du musée Terra Sancta, sous la conduite des Fr. Eugenio Alliata et Amedeo Ricco. Il a ainsi pu admirer les artefacts et les objets précieux conservés dans le musée, qui possède un patrimoine archéologique et artistique rare : un trésor préservé par les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte depuis plus de 800 ans.

À la fin de la visite, avec les professeurs et les étudiants du Studium Biblicum Franciscanum, le Fr. Fusarelli a célébré la messe dans l’église de la Flagellation, au cours de laquelle a été commémoré le centenaire de sa fondation.

« Merci pour votre mission », a alors déclaré le Ministre général. « Accueillir la Parole de l’Évangile, la vivre, lui donner chair par notre vie et la faire aimer, telle est notre vocation de Frères Mineurs. »

Cette année marque non seulement le centenaire du Studium Biblicum Franciscanum, mais aussi celui d’un autre sanctuaire, la Basilique de l’Agonie à Gethsémani, où le Fr. Fusarelli a présidé la messe et inauguré l’exposition portant sur le lieu.

Il a exprimé sa gratitude pour le langage de l’art et pour cette grâce de garder les lieux saints.

Fr. Massimo Fusarelli, Ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, ofm

« Saint François utilise souvent le verbe « garder », en particulier avec les frères : « Gardez la parole de Jésus », « Gardez le don que vous avez reçu »… « Garder » est aussi un verbe marial. Marie – nous dit Luc – « a gardé dans son cœur » ce qui lui était arrivé et l’a emporté avec elle. Pour nous, garder les Lieux Saints signifie être dans ces lieux de manière dynamique, avant tout par la prière continue, par l’intercession continue. Garder signifie aussi permettre à ces lieux de s’exprimer aujourd’hui, y compris dans le langage de l’art »

Le mercredi 17 avril après-midi, le Ministre a participé, avec le Fr. Ibrahim Faltas, directeur des écoles Terra Sancta, et les autorités religieuses et civiles, à l’inauguration du théâtre de l’école Terra Sancta à Jérusalem.

« Prendre soin de l’éducation, c’est prendre soin de l’avenir d’un peuple ». Le Fr. Fusarelli a exprimé ses espoirs que le théâtre devienne « un instrument de croissance, de résurrection, de vie nouvelle, de formation culturelle et de rencontre pour les gens de cette ville sainte. »

Une étape particulière de la visite a certainement été Bethléem. Premier arrêt, la Maison de l’Enfant, qui accueille depuis 17 ans des enfants chrétiens issus de familles en difficulté.

Le groupe s’est ensuite arrêté au champ des bergers. Ici, l’annonce de la naissance de Jésus faite par l’ange aux bergers de Bethléem est commémorée par des chapelles d’origines différentes.

Cette visite s’est ensuivie de celle de l’école Terra Sancta de Bethléem, la plus ancienne des écoles de la Custodie, fondée en 1598. Le Ministre général et le Vicaire général ont pu en apprendre davantage sur les difficultés des habitants de Bethléem à l’heure actuelle.

Le groupe s’est ensuite rendu au Centre Michele Piccirillo, qui emploie des jeunes handicapés afin de produire des objets d’artisanat et d’art, qui sont ensuite proposés à la vente.

Enfin, à midi, tout le monde a participé à la procession quotidienne des frères vers la Grotte de la Nativité, où les Franciscains se sont arrêtés afin de prier à l’endroit où Jésus est né.

Au milieu de toutes les rencontres avec les frères et la communauté chrétienne de Terre Sainte, le Fr. Fusarelli a également pu célébrer avec la communauté des Clarisses de Jérusalem. Il a aussi donné son point de vue sur la communauté franciscaine en Terre Sainte.

Fr. Massimo Fusarelli, Ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, ofm

« J’ai trouvé les frères en meilleure forme que je ne le pensais : blessés par ce qui se passe, mais aussi déterminés à rester sur place. La première parole que je souhaite leur adresser est donc la suivante : « S’il vous plaît, mes frères, restez ici. Ne restez pas enfermés, mais restez avec les gens, à leur côté, autant que vous le pouvez. Continuez à être des intercesseurs, du latin intercedere ; marchez entre Dieu et les hommes, au milieu du champ de bataille. Car nous sommes sur un champ de bataille. Et il nous faut continuer à être de ceux qui marchent entre les deux camps, en rappelant à Dieu que tous constituent Son peuple. Enfin, mes frères, « regardez déjà vers l’avenir ». Pensez aux enfants, pensez à la manière de continuer à donner de l’espoir et de la confiance à cette terre. Alors que nous sommes coincés dans cette guerre, regardez vers l’avenir. »

Le Fr. Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, s’est aussi exprimé sur cette visite, avec gratitude.

Fr. Francesco Patton, ofm, Custode de Terre Sainte

« La visite du ministre général était très importante pour nous car elle nous a vraiment offert un signe concret de proximité. C’est une période difficile pour toute la Terre Sainte, pour tout le Moyen-Orient. Beaucoup ne viennent pas. Beaucoup ont peur de venir. Au lieu de cela, le ministre et le vicaire général ont choisi d’être proches de nous, de venir nous rendre visite pour constater la situation réelle, pour nous encourager et je dirais aussi pour ces deux belles célébrations que nous avons eues sur le Mont Thabor et à Gethsémani, l’une sur la lumière et l’autre sur le lieu de l’obscurité. »

Le Custode de Terre Sainte le rappelle : le ministre a écouté les jeunes frères, les frères qui vivent et servent dans les sanctuaires de Galilée et de Palestine. Il a ensuite proféré encouragements et espoirs.

Fr. Francesco Patton, ofm, Custode de Terre Sainte

« Je suis très reconnaissant à notre Ministre général, parce qu’il nous a encouragés à continuer à avancer avec sérénité. Nous savons qu’au cours des siècles, il n’a jamais été facile de vivre en tant que frères mineurs en Terre Sainte. Il nous faut donc rester ici avec la conscience que l’Évangile nous suggère également ce dimanche, qui est précisément la conscience de ceux qui n’ont pas peur de donner leur vie. Cette visite a donc été très importante et significative pour moi. »