đź“ş Saint-SĂ©pulcre, des premiers pèlerins jusqu’aux fouilles archĂ©ologiques – 1
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Chaque annĂ©e, la cĂ©lĂ©bration du dimanche des Rameaux attire les chrĂ©tiens locaux et les pèlerins du monde entier pour ce qui constitue l’une des cĂ©lĂ©brations les plus passionnantes du sanctuaire du Saint-SĂ©pulcre.C’est ici que le pèlerinage des apĂ´tres et des femmes a commencĂ©, Ă l’aube du jour de la rĂ©surrection.
Le lieu saint le plus important pour le monde chrĂ©tien accueille chaque jour des millions de pèlerins du monde entier qui viennent vĂ©nĂ©rer le tombeau vide, lieu de la rĂ©surrection de JĂ©sus. Un lieu vĂ©nĂ©rĂ© par les rois et les papes, dont l’histoire est Ă la fois très ancienne et bien documentĂ©e.
Dans ce court reportage, nous essaierons de suivre les textes bibliques, ainsi que les signes laissés par les premiers pèlerins, en parcourant les vestiges archéologiques qui témoignent du passage des siècles.
Le sous-sol, les rochers taillĂ©s, les moignons de murs enfoncĂ©s sous le niveau constantinien, rappellent avec prĂ©cision la topographie de ce lieu tĂ©moin du salut de l’Homme. Avec le frère Eugenio Alliata, nous Ă©tudions une partie de ce rocher, qui se trouve encore aujourd’hui dans la chapelle du Calvaire et qui descend vers la chapelle d’Adam, la chapelle de Sainte-HĂ©lène et d’autres parties de la basilique.
Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Ce rocher est très intĂ©ressant, car il tĂ©moigne de tout cet environnement, qui s’est avĂ©rĂ© ĂŞtre une grande carrière de pierre, une carrière de pierre utilisĂ©e dans l’antiquitĂ©, peut-ĂŞtre Ă plusieurs reprises. »
Ce type de rocher est appelĂ© Malaki, ce qui signifie royal em langue locale. Selon les Évangiles, le Calvaire se trouvait Ă l’extĂ©rieur de la ville. Or, Ă la pĂ©riode de l’Ancien Testament, la ville de JĂ©rusalem ne s’étendait justement pas jusqu’Ă cet endroit.
Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Ă€ cette Ă©poque, cet endroit se trouvait en dehors de la ville de JĂ©rusalem – mĂŞme si ses murs et les maisons de la ville elle-mĂŞme n’Ă©taient pas loin. C’Ă©tait donc l’endroit idĂ©al pour extraire des pierres de construction, parce qu’il Ă©tait proche de la ville, proche des bâtiments. Cette carrière est d’ailleurs omniprĂ©sente ici, mĂŞme en dehors de la zone de la basilique. Plus tard, elle est devenue une simple zone en dehors de la ville, utilisĂ©e pour la culture. Puis, elle fut utilisĂ©e comme un genre de cimetière : le tombeau du Christ semble faire partie des funĂ©railles qui s’y dĂ©roulaient alors. »
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Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Ă€ cette Ă©poque, cet endroit se trouvait en dehors de la ville de JĂ©rusalem – mĂŞme si ses murs et les maisons de la ville elle-mĂŞme n’Ă©taient pas loin. C’Ă©tait donc l’endroit idĂ©al pour extraire des pierres de construction, parce qu’il Ă©tait proche de la ville, proche des bâtiments. Cette carrière est d’ailleurs omniprĂ©sente ici, mĂŞme en dehors de la zone de la basilique. Plus tard, elle est devenue une simple zone en dehors de la ville, utilisĂ©e pour la culture. Puis, elle fut utilisĂ©e comme un genre de cimetière : le tombeau du Christ semble faire partie des funĂ©railles qui s’y dĂ©roulaient alors. »
Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Nous voici maintenant au Calvaire, c’est-Ă -dire sur la partie du roc qui s’Ă©lève Ă plus de quatre mètres au-dessus du niveau du sol. On dirait un rocher, un rocher en saillie, et c’est ainsi qu’on l’appelle dans les sources. »
Le frère Alliata cite des sources telles que saint Jérôme, qui mentionne de ce rocher. La pèlerine Egeria raconte quant à elle en détail les célébrations auxquelles elle a participé.
Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Ce que vous voyez aujourd’hui dans cette chapelle, connue sous le nom de chapelle d’Adam, et qui se trouve sous la chapelle du Calvaire, tĂ©moigne de ce rĂ©cit. »
Du Calvaire, nous marchons jusqu’à la grotte de Sainte-HĂ©lène, oĂą fut trouvĂ©e la Croix de JĂ©sus. C’est lĂ qu’étaient jetĂ©es les croix des crucifiĂ©s du Calvaire.
Fr. Eugenio Alliata, ofm, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Nous nous trouvons dans l’un des endroits les plus profonds de la carrière, Ă douze mètres au-dessous du rocher de la Crucifixion. C’est Ă©galement l’un des endroits qui a Ă©tĂ© fouillĂ©, examinĂ© et Ă©tudiĂ© par Virgilio Corbo, parce que la zone appartient aux Franciscains et que, avec l’autorisation de ses supĂ©rieurs, il a eu la libertĂ© de procĂ©der Ă des recherches archĂ©ologiques. »
Ă€ l’époque de l’empereur Hadrien, qui souhaitait effacer la mĂ©moire juive et chrĂ©tienne de la ville, JĂ©rusalem est reconstruite et rebaptisĂ©e Aelia Capitolina. Le site du Golgotha et du SĂ©pulcre disparaissent alors sous la masse d’un nouveau temple, dĂ©diĂ© Ă VĂ©nus.
Fr. Amedeo Ricco, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« En 325, Constantin dĂ©cide de dĂ©manteler ces constructions, ces temples, ces ouvrages publics de la ville Aelia Capitolina, et de construire Ă la place un grand sanctuaire glorifiant le lieu de la mort, de l’enterrement et de la rĂ©surrection de JĂ©sus. Les fouilles qui s’ensuivent ont Ă©tĂ© importantes et longues, et il a fallu dix ans pour construire la basilique dans laquelle nous nous trouvons. »
Fr. Amedeo Ricco, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Ici, nous nous trouvons dans l’Ă©glise de Sainte-HĂ©lène ou chapelle Sainte-HĂ©lène, qui est la propriĂ©tĂ© de l’Église armĂ©nienne et l’endroit oĂą les grands travaux de construction de la basilique de Constantin ont commencĂ© après le concile de NicĂ©e, après 325. Nous pouvons clairement voir des entailles dans la roche de l’ancienne carrière abandonnĂ©e et une construction avec de grands blocs de pierre, certains issus de l’Ă©poque romaine antĂ©rieure.
Ce que nous voyons ici, c’est donc prĂ©cisĂ©ment la nef de cette grande basilique. Ces murs soutenaient la colonnade de la nef, large de plus de 13 mètres. Nous sommes ici dans les fondations, très profondes. Au moins Ă six ou sept mètres sous le niveau du sol de la grande basilique de Constantin. Elle a Ă©tĂ© construite entre 325 et 335 336, soit pendant une bonne dizaine d’annĂ©es. »
Les murs anciens portent les traces du passage de nombreux pèlerins au cours des siècles.
Fr. Amedeo Ricco, Archéologue du Studium Biblicum Franciscanum
« Regardons un peu les murs mĂ©diĂ©vaux de cette crypte, cette Ă©glise souterraine qui commĂ©more la dĂ©couverte de la Sainte Croix. Nous voyons toutes sortes de croix graffitĂ©es. Certaines se ressemblent, tandis que d’autres sont très diffĂ©rentes. Toutes tĂ©moignent du passage de tous ces pèlerins, tous ces chrĂ©tiens qui, au fil des siècles, sont venus ici portĂ©s par leur foi pour visiter la basilique du Saint-SĂ©pulcre. »