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De Jérusalem, les chefs des Églises: «Assez de guerre! Écoutez nos appels à la paix»

Terrasanta.net
27 août 2024
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Des mineurs palestiniens font la queue pour un peu de nourriture distribuée par des travailleurs humanitaires à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 18 août 2024. © Abed Rahim Khatib/Flash90

Le 26 août 2024, les patriarches et les chefs des Églises de Jérusalem ont diffusé une nouvelle déclaration sur la détérioration de la guerre en cours à Gaza et en Terre Sainte. Ils demandent avec insistance un cessez-le-feu.


Un verset de l’Évangile de Matthieu ouvre la déclaration diffusée hier, 26 août 2024, par les patriarches et les chefs des Églises de Jérusalem sur la détérioration de la guerre à Gaza : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5,9).

Le thème central choisi par les leaders religieux chrétiens est un appel, inlassable et pressant, adressé à toutes les parties impliquées – sans exception – afin de mettre fin à la souffrance des populations.

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« Alors que nous serons bientôt au douzième mois de la guerre dévastatrice que nous connaissons – commence le texte –, nous, patriarches et chefs des Églises de Jérusalem, nous sentons obligés d’exprimer une fois de plus nos graves préoccupations concernant son déroulement désastreux. Malgré nos appels répétés à la désescalade de la violence et ceux de la communauté internationale, la situation dans notre chère Terre Sainte n’a fait qu’empirer. »

Une détérioration qui se traduit par un flot d’histoires personnelles douloureuses, certaines relatées par les médias, beaucoup d’autres totalement ignorées mais facilement imaginables si l’on s’arrête un instant sur les faits : « Des millions de réfugiés restent déplacés, leurs maisons sont inaccessibles, détruites ou irréparables. Chaque semaine, des centaines d’innocents sont tués ou gravement blessés par des attaques aveugles. D’innombrables autres continuent à souffrir de la faim, de la soif et de maladies infectieuses. Parmi eux se trouvent ceux qui croupissent en captivité dans tous les camps et qui risquent en outre d’être maltraités par leurs ravisseurs. D’autres encore, loin des champs de bataille, ont subi des attaques incontrôlées contre leurs villages, leurs pâturages et leurs terres agricoles.»

Amer constat de ceux qui, obstinément, ne veulent pas baisser le drapeau de la paix. « Face à tout cela, les négociations pour un cessez-le-feu s’éternisent, les dirigeants des parties en guerre semblant plus préoccupés par des considérations politiques que par la fin de la quête de mort et de destruction. Ces retards répétés, ainsi que d’autres actes provocateurs, n’ont fait qu’augmenter les tensions jusqu’au point où nous nous trouvons : au bord d’une véritable guerre régionale. »

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« Face à ces développements alarmants, nous, patriarches et chefs des Églises de Jérusalem, implorons une fois de plus les dirigeants des parties en conflit d’écouter nos appels et ceux de la communauté internationale (Résolution 2735 du Conseil de Sécurité des Nations Unies) pour parvenir à un accord rapide pour un cessez-le-feu qui mette fin à la guerre, permette la libération de tous les prisonniers, le retour des déplacés, la prise en charge des malades et des blessés, le soulagement de ceux qui ont faim et soif et la reconstruction de toutes les structures civiles publiques et privées qui ont été détruites. » Mais ce n’est pas tout. Il faudra aussi que les dirigeants de ces peuples, « en concert avec la communauté internationale, entament sans délai des discussions diplomatiques qui abordent leurs griefs de longue date, conduisant à des mesures concrètes qui favorisent une paix juste et durable dans notre région à travers l’adoption d’une solution à deux États légitime au niveau international. »

« Tout en lançant ces appels dans l’intérêt de tous les habitants de la région – ajoutent les ecclésiastiques catholiques, orthodoxes et protestants –, nous exprimons notre préoccupation particulière pour les communautés chrétiennes sous notre responsabilité pastorale. Celles-ci incluent ceux qui se sont réfugiés à Gaza dans l’église orthodoxe de Saint-Porphyre et dans l’église catholique de la Sainte-Famille, ainsi que le personnel courageux de l’hôpital anglican al-Ahli et les patients sous ses soins. À tous, nous assurons nos prières continues et notre soutien tant maintenant qu’à la fin de la guerre, lorsque nous travaillerons ensemble pour reconstruire et renforcer la présence chrétienne à Gaza, ainsi que dans toute la Terre Sainte. »

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La Déclaration se conclut par une invitation adressée à tous les partisans de la paix, trop souvent ignorés mais non moins tenaces et perspicaces que les bellicistes : « Enfin, nous en appelons aux chrétiens et aux personnes de bonne volonté dans le monde entier afin qu’ils promeuvent une vision de vie et de paix dans toute notre région, dévastée par la guerre, en se rappelant les paroles du Christ, citées au début : “Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu” (Matthieu 5,9). En ce moment de crise extrême, engageons-nous tous à travailler et prier ensemble dans l’espoir que, par la grâce du Tout-Puissant, nous puissions commencer à réaliser cette vision sacrée de paix entre tous les enfants de Dieu. » (g.s.)

Cliquez ici pour le texte intégral de la Déclaration en anglais (format pdf).

 

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