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Le ministre des Affaires Étrangères refuse d’entrer à l’Éléona en présence de policiers israéliens

Antoine Cothier
8 novembre 2024
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Jeudi 7 novembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot a refusé d’entrer à l’Éléona après une confrontation avec des policiers israéliens sur un domaine national français. L’incident a entraîné une protestation diplomatique.


Jean-Noël Barrot, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France, a refusé d’entrer à l’Éléona, un domaine national français alors qu’il s’apprêtait à y effectuer une visite diplomatique, le jeudi 7 novembre. Ce refus faisait suite à la présence de policiers israéliens armés sur le site.

Une source diplomatique a expliqué à Terre Sainte Magazine que, 40 minutes avant l’arrivée du ministre, une délégation du Consulat de France, comprenant des gendarmes en civil, est arrivée sur les lieux pour le sécuriser. Des policiers israéliens ont prétendu, à deux reprises, vouloir assurer la sécurité. Le personnel diplomatique sur place a fait valoir que la propriété était privée et sous contrôle. La police israélienne a alors forcé l’entrée.

En signe de protestation, Jean-Noël Barrot a refusé de pénétrer sur site, déclarant à la presse : « Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine sous responsabilité française fragilise les liens que je venais renforcer avec Israël ».

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Après le départ du ministre, deux gendarmes français, qui s’étaient opposés à l’entrée des policiers, ont été arrêtés par les agents israéliens au motif qu’ils auraient refusé de décliner leur identité.

Selon la même source diplomatique, à chaque tentative d’entrer dans le sanctuaire, l’équipe du Consulat de France a expliqué aux policiers israéliens leur statut et que la sécurité du lieu était assurée par la France.

Les gendarmes ont été libérés après intervention du ministre français. Le Quai d’Orsay a annoncé convoquer l’ambassadeur israélien en France prochainement.

Pas d’extraterritorialité pour les domaines français

Les quatre domaines nationaux français à Jérusalem appartiennent à l’État français depuis le XIXᵉ siècle. Leur statut repose sur les accords de Mytilène (1901), Constantinople (1913) et Fischer-Chauvel (1948), bien que ce dernier n’ait pas été ratifié par la Knesset.

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Gérés par le Consulat de France, ces sites sont soumis aux lois locales et ne bénéficient pas d’extraterritorialité, mais symbolisent une présence culturelle et religieuse française reconnue par les autorités israéliennes et palestiniennes.

Cet incident diplomatique semble moins lié au statut juridique de l’Éléona, connue aussi sous le nom de Carmel du Pater, qu’au comportement des autorités israéliennes à l’égard de la France et à leur tendance actuelle à ignorer les normes et réglementations internationales.

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