Trouver un sujet de bonne humeur, quelque chose qui ne soit pas plombant… Oy va voy comme on dit en yiddish « Ô malheur ! »… « Je pense que dans toutes les langues, il faut parler yiddish. Ne vous y méprenez pas, ce n’est pas la langue des juifs. C’est celle des hommes qui perçoivent, des profondeurs du désespoir, que leur humanité chancelante demande à être sauvée. » Ainsi s’exprime la rabbin Delphine Horvilleur dans son livre Comment ça va pas ? Sous-titré Conversation après le 7 octobre.
Oy va voy, les nouvelles continuent d’empirer… chercher un peu de bonne humeur…
Je remercie les chats qui ont élu domicile autour de la maison, dont Asmar, qui a le bon goût de me laisser croire qu’il me porte une tendresse infinie. Amis de la ronronthérapie… !
Chercher de la bonne humeur… C’est difficile et pourtant, au quotidien j’apparais rarement accablée. Je ne le suis pas du reste. Je ne sais pas comment s’opère le numéro de passe-passe. Tous les voyants sont au rouge, l’horreur a dépassé les normes du soutenable et malgré tout, je me réveille chaque matin avec l’envie de croire, avec l’espérance que l’on peut relever les ruines et construire quelque chose de mieux, de plus beau, de plus fidèle au projet de Dieu.
Je ne suis pas une indécrottable optimiste. Je suis même assez pessimiste pour l’avenir. L’espérance – le moteur de tout – est au-delà des contingences. Il n’est pas exclu qu’il me manque des cases. J’ai de la chance, je n’ai pas celle de la haine. Ça me préserve de tellement de maux.
L’excellente nouvelle, c’est que je ne suis pas seule. Voir tous les sourires croisés à la fête de Notre-Dame de Palestine à Deir Rafat, le 26 octobre, a été une source de joie intense. Nous sommes nombreux, chrétiens vivant en Terre Sainte, qui ne voulons ou ne pouvons pas nous résoudre à la haine et la violence qui nous entourent. Nous étions quelque 1500.
C’est en acte ce que le pape écrit dans l’encyclique Dilexit Nos : « Le Cœur du Christ est extase, il est sortie, il est don, il est rencontre. En Lui, nous devenons capables de relations saines et heureuses les uns avec les autres et de construire le Royaume de l’amour et de la justice dans ce monde. Notre cœur uni à celui du Christ est capable de ce miracle social. » Plus loin le pape nous invite à « rendre le monde amoureux ! » « Ah mais trop bien » comme dirait Cécile L. !