Mosaïque, pressoir… Découverte d’un monastère byzantin impressionnant et inconnu
Grattez la terre et vous trouverez. C’est à se demander ce que serait l’archéologie en Terre Sainte sans les travaux d’infrastructure. Une fois n’est pas coutume, alors que des fouilles préventives étaient menées avant la construction d’un nouveau quartier de la ville de Kiryat Gat (sud d’Israël), les archéologues ont découvert un grand monastère de l’époque byzantine (Ve-VIe siècles).
Les fouilles ont révélé les vestiges d’au moins dix bâtiments, dont un pressoir et un grand entrepôt. « Les découvertes indiquent une succession de peuplement commençant au début de la période romaine (1er siècle) et jusqu’à la fin de la période byzantine (fin du 6e siècle) », expliquent Shira Lifshitz et Maayan Margulis, responsables des fouilles pour le compte de l’Autorité israélienne des antiquités dans un communiqué publié le 6 octobre.
Parmi les éléments marquants découverts par les chercheurs de l’Autorité des Antiquités d’Israël (AAI), ce grand sol en mosaïque colorée, agrémenté de motifs de croix, de lions, de colombes, d’amphores, de fleurs… Au centre, une inscription en grec a été retrouvée, intacte : « Béni sois-tu quand tu entreras, et béni sois-tu quand tu sortiras » (Deutéronome 28:6).
Richesse et importance de la communauté
Les archéologues ont également retrouvé une grande quantité de vaisselle importée, des pièces de monnaie, des éléments en marbre, des récipients en métal et en verre… Le pressoir à vin, qualifié de « très sophistiqué » par les archéologues, aurait été construit et réparé plusieurs fois au fil des ans.
« Tout cela témoigne de la richesse et de l’importance de la communauté qui y vivait. Il s’agit du site le plus important et le plus significatif découvert dans la région pour les périodes romaine et byzantine », soulignent les archéologues. Si les vestiges de la période romaine sont plus limités, ils présentent une richesse dans la variété et la qualité des découvertes, affirme le communiqué.
La période byzantine, qui a vu le christianisme s’épanouir en Terre Sainte, est marquée par la construction frénétique de monastères et de lieux de cultes, dont on retrouve les traces archéologiques au gré des travaux ou de l’érosion. Grâce à long travail de collecte, l’archéologue israélien Joseph Patrich a répertorié sur une carte l’emplacement de chacun : la région de Kiryat Gat était à ce jour vide d’édifice byzantin.
Avec la découverte de ce monastère, inconnu jusqu’à lors, les archéologues émettent des hypothèses : « Ce site était située sur un carrefour routier central reliant la région montagneuse à la plaine côtière. Il servait apparemment aux plus petites communautés de la région ainsi qu’aux voyageurs de passage », détaillent Shira Lifshitz et Maayan Margulis.
Alors que les travaux d’aménagement doivent se poursuivre, l’Autorité israélienne des antiquités a prévu de déplacer le sol en mosaïque dans une zone ouverte de la ville et de la rendre accessible au public.