Les chefs des Eglises de Terre Sainte partagent leurs préoccupations aux diplomates
Activité diplomatique intense pour les Chefs des Églises de Terre Sainte ce vendredi 14 février. Après un communiqué sur Gaza, ils publient celui sur leur rencontre annuelle avec les Consuls généraux et chefs de missions accrédités à Jérusalem et auprès de l’Autorité palestinienne auxquels ils ont fait part des atteintes à la présence chrétienne dans le durcissement du conflit.
Le vendredi 14 février 2025 a marqué une journée d’intense activité diplomatique pour les chefs des Églises de Jérusalem, témoignant de leur rôle central dans les efforts visant à préserver la stabilité et la coexistence en Terre Sainte. En l’espace de quelques heures, ils ont successivement publié un communiqué dénonçant le déplacement forcé des populations de Gaza, puis rencontré des diplomates étrangers pour aborder les conséquences dramatiques de la guerre sur les communautés chrétiennes locales.
Une réunion clé avec les représentants diplomatiques
Lors de cette rencontre annuelle, les Patriarches et chefs des Églises de Jérusalem ont échangé avec les Consuls généraux et chefs de missions accrédités à Jérusalem et auprès de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’avec des représentants du Quartet et de l’UNSCO. L’objectif principal était d’alerter la communauté internationale sur les pressions grandissantes exercées sur les communautés chrétiennes de la région, alors que le conflit à Gaza continue d’avoir des répercussions profondes.
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Le Patriarche grec-orthodoxe Théophile III, hôte de la rencontre, a ouvert la séance en insistant sur l’importance de maintenir et renforcer le cessez-le-feu en cours, tout en engageant les différentes parties à reconstruire les lieux de culte et les institutions ecclésiastiques touchés par la guerre. Il a également souligné le rôle essentiel des Églises comme partenaires dans la recherche d’une paix durable et inclusive en Terre Sainte.
Parmi les principaux sujets de préoccupation soulevés par les responsables religieux figurent :
- L’augmentation des violences ciblées contre les chrétiens et les lieux saints ;
- L’impact économique de la guerre, qui a fragilisé les institutions chrétiennes et réduit les flux de pèlerins essentiels à leur maintien ;
- La question fiscale de l’arnona, qui menace la viabilité financière des institutions ecclésiastiques ;
- Les restrictions à la liberté de culte et les attaques répétées contre le patrimoine religieux.
En réponse, les diplomates ont réaffirmé leur engagement à défendre le respect du statu quo dans la Vieille Ville de Jérusalem et à soutenir les efforts humanitaires des Églises. Un appel a également été lancé pour faciliter le retour des pèlerins, dont l’absence prolongée affecte non seulement la communauté chrétienne locale, mais aussi l’économie plus large de la région.
Un cri d’alarme face au déplacement forcé à Gaza
Quelques heures avant cette réunion diplomatique, les chefs des Églises avaient publié un communiqué fort dénonçant le projet de déplacement forcé des populations de Gaza. Se référant aux enseignements bibliques sur la justice et la dignité humaine, ils ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour empêcher ce qu’ils considèrent comme une violation grave des droits humains.
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Ils ont également salué les positions de la Jordanie et de l’Égypte, qui se sont fermement opposées à tout projet de déplacement forcé des habitants de Gaza. En parallèle, ils ont plaidé pour la libération des otages et des prisonniers des deux camps, réaffirmant leur attachement à une solution pacifique et juste pour tous.
Une diplomatie ecclésiastique sous pression
Cette activité diplomatique intense s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu pour les Églises de Terre Sainte, confrontées à une double menace : la montée des violences et des pressions fiscales. Alors que la Cisjordanie est devenue une véritable prison à ciel ouvert avec la multiplication des barrages et des opérations militaires, les Églises se battent également contre de nouvelles taxes qui remettent en question leur statut historique d’exemption fiscale.
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Face à ces défis, les responsables religieux entendent continuer à mobiliser la communauté internationale et les gouvernements concernés. La diplomatie ecclésiastique reste plus que jamais un levier crucial pour préserver la présence chrétienne en Terre Sainte et assurer une coexistence pacifique entre toutes les communautés.
En cette période de crise, le message des Églises est clair : elles refusent de rester spectatrices de la souffrance des populations locales et demandent un engagement accru des acteurs internationaux pour défendre les valeurs de justice, de paix et de dignité humaine.