📺Comment on devient franciscain de la Custodie ? Témoignage de frère Diego
Je cherchais quelque chose de grand sans savoir où aller. Je l’ai cherché à travers mes expériences, disons « mes aventures ». J’étais un jeune homme mondain, qui aimait faire la fête et profiter de la vie. Les jeunes qui allaient à l’église, je les considérais comme des personnes de deuxième catégorie. Je n’allais pas à la messe, précisément parce que mes parents ne m’avaient pas appris à y aller.
Cependant, tout s’est arrêté lorsque j’ai fait mon service militaire, à l’âge de 19-20 ans. J’ai été parachutiste en Somalie, pendant la guerre. Là de grandes questions ont émergé, auxquelles je n’ai pas trouvé de réponses immédiates. La réponse je l’ai trouvée en saint François, en accompagnant à Assise, un ami qui traversait une crise. Mais, en revenant, j’étais moi-même en crise, car l’histoire de Saint François résonnait tellement avec la mienne, que je me suis senti rencontré par lui. C’est là , à ce moment précis disons, que j’ai découvert ma vocation franciscaine. C’était le 1er janvier 1996, à 10h30. Pour la première fois de ma vie, j’étais à genoux, dans la Portioncule, pour demander d’être éclairé.
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En revenant, mon ami, me voyant un peu « ébloui », m’a dit : « Je te verrais bien frère ! » Et je lui ai répondu : « Mais tu es fou ? » Parce que j’avais encore mon amie, mon travail, le sport. Mais peu à peu, toutes ces choses se sont estompées. L’expérience de Saint François a commencé à devenir importante pour moi. J’allais à la messe chez les franciscains, car dans mon village, se trouve la célèbre grotte de Lourdes. Là , j’ai rencontré des frères qui m’ont dit qu’il y aurait une expérience estivale à Saint François du Désert, à Venise. Et c’est ainsi que cela s’est passé : j’ai commencé à fréquenter les frères et, petit à petit, j’ai découvert ma vocation franciscaine.
J’ai fait toute ma formation en Italie, dans le nord du pays. Cependant, étape après étape, l’attrait pour l’autre, pour la différence, pour une autre culture, pour le monde musulman, se fit à nouveau sentir. Je me souviens qu’en 2005, Pierbattista Pizzaballa, qui était le Custode de Terre Sainte à l’époque, vint inaugurer l’année académique. Son récit me fascina profondément. À la fin, un peu à l’écart, je lui ai demandé : « Dites-moi, pour venir en Terre Sainte, faut-il être prêtre ou est-ce suffisant d’être simplement frère ? » Et il m’a donné une belle réponse en me disant : « Dans tous les cas, tu es le bienvenu. Si plus tard tu deviens prêtre, car je n’avais pas encore décidé, tu auras des avantages, car les gens te demanderont soit de célébrer la messe, soit d’accompagner un groupe, soit de les guider vers le sacrement de la réconciliation. » Et c’est ainsi que cela s’est passé ! Je suis venu pour trois ans d’essai, mais dès la deuxième année, j’avais compris que le Seigneur m’appelait ici.
La première année, je l’ai passée comme une année de formation et d’introduction pour connaître le contexte de la Terre Sainte. J’ai été au couvent de Saint Sauveur et j’ai fréquenté le Studium Biblicum Franciscanum, où j’ai obtenu mon diplôme biblique. Cela m’a permis de mieux connaître la réalité des lieux saints et de les étudier plus en profondeur à travers certains cours. Puis Pierbattista Pizzaballa m’a demandé de venir ici à l’Ermitage car il manquait un frère, et il m’a dit : « Va là -bas, de manière provisoire. » Je suis arrivé provisoirement, et actuellement, je commence ma quatorzième année.
Jésus-Christ ne peut être comparé à aucune autre richesse, Jésus-Christ est tout ! Si j’avais une autre vie, une autre possibilité, je ferais ce choix à nouveau ; en fait, je choisirais même avant tout de me consacrer entièrement à Jésus-Christ. Car Jésus est tout.
