Des clés pour comprendre l’actualité du Moyen-Orient

Adieu pape François, et merci

Rédaction
21 avril 2025
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Célébration de la messe devant la basilique de la Nativité à Bethléem. ©Sliman Khader/Flash90

Ce matin, à 7h35, le pape François est décédé à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Hier encore, en la solennité de Pâques, il avait offert sa dernière rencontre aux fidèles, évoqué Gaza et donné la bénédiction Urbi et Orbi sur la place Saint-Pierre.


En ce lundi de Pâques, 21 avril 2025, s’est achevée la vie terrestre du pape François, premier pontife de l’Église catholique issu des Amériques. Un nouveau chapitre s’ouvre pour lui, dans la vie du Christ ressuscité et rédempteur.

L’Église tout entière, ainsi qu’innombrables hommes et femmes à travers le monde, rendent hommage à Jorge Mario Bergoglio, né à Buenos Aires le 17 décembre 1936 dans une famille d’émigrés italiens, élu évêque de Rome et pape il y a douze ans, le 13 mars 2013.

Beaucoup a déjà été dit et écrit sur son pontificat, et bien des paroles suivront encore, plus ou moins mesurées.

À chaud, nous voulons ici le rappeler comme un homme de paix, ferme et convaincu opposant à toute guerre, dans la continuité du magistère de ses prédécesseurs sur la chaire de Pierre au XXe siècle et dans celui présent. Nous avons tous en mémoire ses appels incessants à la fin des hostilités à Gaza, en Ukraine, au Myanmar…

Arrivée du pape sur la place de la Mangeoire à Bethléem le 25 mai 2014 ©CTS

Un pèlerin de paix en Terre Sainte

Lors de son pèlerinage en Terre Sainte, du 24 au 26 mai 2014 – l’un de ses premiers voyages hors d’Italie –, le thème de la paix était omniprésent. Et comment pourrait-il en être autrement dans une région en quête vitale de nouveaux chemins fondés sur le respect mutuel ?

Souvenons-nous de quelques passages de ses discours de l’époque : « Le Moyen-Orient vit depuis des décennies les conséquences dramatiques d’un conflit prolongé qui a causé tant de blessures difficiles à guérir. Même quand la violence ne flambe pas, l’incertitude et l’incompréhension entre les parties engendrent insécurité, droits niés, isolement, exil de communautés entières, divisions, pénuries et souffrances de toute sorte. »

Un arrêt silencieux et imprévu au mur de séparation israélien qui entoure Bethléem. ©Nour Shamaly/Flash90

« J’exprime ma proximité à ceux qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit. Du fond du cœur, je veux dire qu’il est temps de mettre fin à cette situation de plus en plus inacceptable, pour le bien de tous. Que les efforts se redoublent pour établir les conditions d’une paix stable, fondée sur la justice, la reconnaissance des droits de chacun et la sécurité réciproque. Il est temps pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien, le courage de la paix, fondée sur la reconnaissance mutuelle du droit de deux États à exister et à vivre en paix dans des frontières reconnues internationalement. »

« Je souhaite vivement que tous évitent les actions qui contredisent la volonté déclarée d’arriver à un véritable accord, et que personne ne se lasse de poursuivre la paix avec détermination. »

(Discours aux autorités palestiniennes – Bethléem, 25 mai 2014)

Le signe de l’Enfant

« L’Enfant Jésus, né à Bethléem, est le signe donné par Dieu à ceux qui attendaient le salut, et demeure pour toujours le signe de la tendresse de Dieu et de sa présence dans le monde. »

« Aujourd’hui encore, les enfants sont un signe : de vie, d’espérance, mais aussi un “signe diagnostique” de la santé d’une famille, d’une société, du monde. Quand les enfants sont accueillis, aimés, protégés, la famille est saine, la société s’améliore, le monde devient plus humain. »

« Pourtant, dans ce monde technologiquement avancé, tant d’enfants vivent dans des conditions inhumaines, dans des périphéries, exploités, maltraités, esclavagisés, victimes de violences, de trafics. Trop d’enfants sont réfugiés, parfois engloutis par les mers, notamment la Méditerranée. De tout cela, nous avons honte aujourd’hui devant Dieu fait Enfant. »

« Et nous nous demandons : qui sommes-nous devant l’Enfant Jésus ? Sommes-nous comme Marie et Joseph, qui le protègent ? Comme Hérode, qui veut le tuer ? Comme les bergers qui accourent l’adorer ? Ou bien sommes-nous indifférents ? »

(Homélie sur la place de la Mangeoire – Bethléem, 25 mai 2014)

Au Mur des Lamentations, ce qui reste du mur occidental du temple juif à Jérusalem. ©Photo CTS

Jérusalem, ville de paix

« Dans les pas de mes prédécesseurs, je viens en pèlerin en Terre Sainte, où se sont déroulés des événements fondateurs pour le judaïsme, le christianisme et l’islam. Terre bénie qui doit rester exempte de toute instrumentalisation religieuse et de toute violence. »

« Je visiterai plusieurs lieux de Jérusalem, ville au nom universel : “ville de paix”. Telle que Dieu la veut. Pourtant, cette ville continue de souffrir. Tous connaissent l’urgence de la paix, pour Israël comme pour toute la région. Il faut déployer tous les efforts pour une solution juste et durable aux conflits. »

Le pape François recevant des familles d’otages israéliens au Vatican ©Bring Them Home

« Je renouvelle ici l’appel de Benoît XVI : que soit universellement reconnu le droit d’Israël à exister et à vivre en paix et en sécurité dans des frontières reconnues. Que soit aussi reconnu le droit du peuple palestinien à une patrie souveraine, à la dignité, à la liberté de mouvement. Que la “solution à deux États” devienne réalité. »

« Moment particulièrement émouvant : ma visite au mémorial de Yad Vashem, en mémoire des six millions de juifs victimes de la Shoah, tragédie symbole de ce à quoi conduit la haine idéologique. Que cela ne se reproduise jamais. Promouvons une éducation fondée non sur l’exclusion mais sur la rencontre, sans antisémitisme ni aucune intolérance envers quiconque. »

(Discours de bienvenue à l’aéroport Ben-Gourion – Tel-Aviv, 25 mai 2014)

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