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Au Liban, la démission de Hariri ne fait pas taire la rue

Giuseppe Caffulli
31 octobre 2019
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Contesté par la rue, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission.

Le 29 octobre 2019, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission, car il se sentait dans une impasse. Mais les pour les manifestants, cela ne suffit pas. Et la violence serpente dans les rues.


Après deux semaines de manifestations, dans les rues, la crise libanaise semble entrer dans une nouvelle phase. Ce qui pourrait toutefois réserver encore plus d’incertitude au pays. Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé le 29 octobre sa démission, ce qui semble être pour beaucoup une capitulation dans un pays paralysé par des crises politiques constantes.

L’annonce du Premier ministre est arrivée après que, dans les dernières heures, la manifestation se soit engagée sur une voie violente, caractérisée par le pillage et le vandalisme des rues du centre de Beyrouth. Saad Hariri, qui a tenté ces dernières semaines de faire face aux manifestations dans les rues en lançant une série de réformes et de coupes dans les dépenses, a déclaré que, par son geste, il avait l’intention de donner un choc positif au Liban.

Les manifestations de ces derniers jours ont encore aggravé la crise dans le pays, au bord d’un effondrement économique qui pourrait paralyser la vie civile et le système bancaire, avec des conséquences inimaginables.

Impasse

Selon de nombreux observateurs, toutefois, la profondeur de la crise libanaise reste avant tout dans le système politique : cette « démocratie accommodée » qui assure depuis des années la représentation des différentes composantes religieuses du pays, mais qui a finalement favorisé une forme de compromis et alimenté la corruption.

La décision de Hariri de démissionner a pour principaux opposants les représentants chiites de la milice Amal et du mouvement Hezbollah. Le dirigeant de ce dernier, Hassan Nasrallah – la personnalité la plus puissante du Liban, bien qu’il n’ait aucun rôle institutionnel – a averti les représentants d’autres forces politiques des risques auxquels le pays est exposé si les équilibres internes ne sont pas respectés. Même les partisans de Hariri ont des doutes quant à la décision du Premier ministre, qui pourrait s’être écarté pour garantir que le système de partage du pouvoir ne soit pas démantelé.

Quelle pourrait être l’alternative à Hariri ? Ce qui est certain, c’est que le « sacrifice » du Premier ministre pourrait ne pas suffire. Comme les manifestants le répètent avec insistance, l’objectif est l’ensemble du système. « Hariri a fait le premier pas, expliquent-ils sur les réseaux sociaux à l’origine des manifestations. Les autres politiciens devraient avoir la dignité de faire la même chose ».

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