La nouvelle présidente parle l’arabe, l’hébreu, l’anglais et l’italien. Elle est diplômée en judaïsme de l’Université hébraïque de Los Angeles (États-Unis) et a occupé divers postes de responsabilité pour les Focolari à Los Angeles et à Jérusalem. Dans son pays, elle a collaboré avec divers organismes de promotion du dialogue interreligieux entre juifs, chrétiens et musulmans, tels que la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux de l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte et le Conseil de coordination interreligieux en Israël (Icci).
Promotrice du dialogue
En 2013, elle a reçu le prix du Mont Sion pour la réconciliation, qui lui a été remis avec Yisca Harani, juive israélienne chercheuse et consultante spécialisée en matière de christianisme. En 2016, elle a reçu le prix international Santa Rita pour avoir encouragé le dialogue entre chrétiens, juifs, musulmans, Israéliens et Palestiniens, à partir de la vie quotidienne. Un engagement qui découle de la spiritualité de l’unité, typique des focolari, et qui trouve également son expression à Jérusalem et dans d’autres régions du Moyen-Orient.
Avant de déménager à Rocca di Papa (Rome) au Centre international des Focolari, Margaret Karram a travaillé pendant 14 ans au consulat général d’Italie à Jérusalem. Au sein du gouvernement central du Mouvement, elle est, depuis 2014, conseillère pour l’Italie et l’Albanie et co-responsable du dialogue entre les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés catholiques.
La joie des Focolari en Terre Sainte
Nous avons contacté Claudio Maina, l’un des Focolari qui vivent en Terre Sainte, à Jérusalem pour lui demander un entretien. Nous lui avons tout d’abord demandé si l’élection était une surprise. Il a répondu : « Nos proches savaient que Margaret Karram était candidate à la présidence du Mouvement. Ce fut également un moment de grande émotion d’apprendre que l’Assemblée avait opté pour elle à une large majorité. Il règne une grande joie, même en dehors du Mouvement. Nous recevons les félicitations de nombreuses personnes ».
« Notre joie profonde – poursuit Claudio – vient du constat que l’esprit de Chiara Lubich a pris racine ici aussi, au point d’exprimer un fruit que toute la famille des Focolari dans le monde peut désormais reconnaître comme guide. Le choix de Margaret nous encourage certainement dans notre engagement à témoigner du charisme de l’unité pour le bien de l’Église et de la société dans laquelle nous vivons. Qui sait, peut-être des portes s’ouvriront-elles, des possibilités d’un impact plus fort, de nouvelles voies de dialogue… Nous verrons bien ! »
Margaret, nous explique Maina, n’est pas la seule de sa famille à avoir été touchée par le message de Chiara Lubich : « Les Karrams ont été parmi les premières familles à accueillir l’esprit des Focolari en Terre Sainte. A Haïfa, depuis les années 70, leur maison est le point de référence de la communauté naissante. Aujourd’hui, les parents ne sont plus là. Les frères ont pris des chemins différents : Anna Maria, très engagée dans le Mouvement, est directrice d’une école catholique à Haïfa ; Eliana a choisi la vie religieuse et est actuellement supérieure générale des Carmélites de Sainte Thérèse à Florence ; leur frère Tony est un médecin réputé, médecin-chef de l’hôpital Rambam à Haïfa ».
Le coprésident sortant réélu
La nouvelle présidente succède à Maria Voce, qui a pris la direction de l’Œuvre de Marie en 2008, après le décès de la fondatrice Chiara Lubich. Elle sera en fonction pendant les six prochaines années et sera accompagnée d’un prêtre coprésident. Le 1er février, le coprésident sortant Jesús Morán (64 ans) a été confirmé dans ce ministère.
Les statuts de l’Œuvre de Marie prévoient que la présidence revienne toujours à une femme choisie parmi les « focolarines » (des femmes consacrées, ayant prononcé leurs vœux perpétuels). Celle-ci est élue par l’Assemblée générale, l’organe directeur du Mouvement, qui se réunit tous les six ans. La présente nomination était prévue pour septembre 2020, mais a été reportée à 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. L’espoir de temps meilleurs qui permettraient aux délégués de se rencontrer physiquement n’a pas tenu, et il a fallu se rabattre sur une assemblée virtuelle. Les travaux en ligne ont débuté le 24 janvier et se termineront le 7 février. Il s’agit de la troisième Assemblée générale convoquée depuis la mort de Chiara Lubich et 359 délégués de divers horizons géographiques, culturels et religieux du Mouvement y participent.