Quand on creuse, restaure ou déplace des pierres à Jérusalem, les surprises ne sont jamais loin. Dernier exemple en date : la découverte d’une pièce rare parmi d’autres objets anciens contenus dans une boîte probablement oubliée lors de précédentes fouilles, et remise au jour lors des travaux de consolidation de la tour de Phasael au sein du complexe de la Tour de David.
Il s’agit d’un « shekel de Tyr », une pièce de monnaie en argent datant de la période du Second Temple (entre 125 et 66 avant notre ère), reconnaissable par les inscriptions qui y sont gravées. L’avers est orné d’une représentation de Baal, la divinité principale de la ville phénicienne de Tyr ; et le revers d’un aigle de style égyptien avec sa serre droite posée sur le gouvernail d’un navire (en référence au port de la ville).
Taxe du Temple de Jérusalem
Composés d’argent à 95%, leur pureté a fait des shekels de Tyr les seules pièces acceptées pour l’acquittement de la taxe du Temple de Jérusalem. Chaque homme juif de plus de 20 ans était tenu de la payer afin d’entretenir le monument, relatent les sources talmudiques. Leur usage était uniquement religieux. Les Juifs utilisaient des pièces de monnaie romaines pour leurs affaires quotidiennes.
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Même si elles sont largement évoquées dans les sources bibliques et anciennes, ces pièces sont rares : seulement quelques-unes ont été retrouvées. Elles se vendent à prix d’or lors de ventes aux enchères. La pièce sera présentée dans le cadre de la nouvelle exposition permanente du musée l’année prochaine, assure The Times of Israël, qui s’est fait relais de la découverte.
Le musée de la Tour de David s’est lancé, depuis novembre 2020, dans de vastes travaux de conservation et d’aménagement estimés à 40 millions de dollars. L’un des chantiers principaux est la consolidation de la tour de Phasael, vieille de 2 000 ans et traversée par une longue fissure qui la fragilise sur toute sa hauteur.
Réaménagement et agrandissement
Comme le mur Occidental, la tour a reçu des injections de mortiers et de chaux pour combler les interstices. « La Tour de David est l’une des structures les plus importantes d’Israël, en raison de son histoire et de sa localisation. Le dernier projet de préservation avait été mené dans les années 1980. Depuis, la Citadelle a désespérément besoin d’être conservée », a commenté le directeur technique des travaux, Yotam Carmel.
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Les travaux doivent aussi permettre le réaménagement et l’agrandissement du musée, dédié à l’histoire de Jérusalem. Sa surface doit ainsi doubler pour accueillir un café, sept nouvelles galeries et des espaces d’expositions. Le musée souhaite également embrasser les nouvelles technologies et promet des parcours multisensoriels. La fin des travaux est prévue pour 2022. En attendant, le musée reste ouvert, dans la limite des restrictions sanitaires.