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Benyamin Netanyahou : 28 jours pour former un nouveau gouvernement

Cécile Lemoine
6 avril 2021
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Les partisans de Netanyahu manifestent devant le tribunal de district de Jérusalem, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu arrive à son procès. 5 avril 2021. Photo d'Olivier Fitoussi / Flash90

Le président israélien a demandé au premier ministre sortant de former un gouvernement. Une tâche compliquée par l’absence de majorité claire. Dans le même temps, son procès pour corruption se poursuit à Jérusalem.


Il le fait à « contrecœur », et faute d’alternatives. Le président Reuven Rivlin a demandé au Premier ministre sortant, Benjamin Netanyahu, de former un gouvernement ce mardi 6 avril, au lendemain de consultations qu’il a tenu avec les partis élus aux législatives du 23 mars, les quatrièmes en moins de deux ans.

« J’ai pris ma décision sur la base des recommandations des partis qui indiquent que le député Benyamin Netanyahou a une plus grande possibilité de former un gouvernement », a déclaré le président lors d’une allocution télévisée. « C’est pourquoi j’ai décidé de le charger de former un gouvernement. »

Pas une décision facile

Habituellement, le président désigne le candidat ayant reçu le soutien de 61 députés de la Knesset. Cette fois-ci, « aucun candidat n’a de chance réaliste » de parvenir à ce seuil, a estimé Reuven Rivlin. Lundi, seuls 52 députés ont soutenu Benyamin Netanyahou. Le Likoud a obtenu le plus grand nombre de sièges au Parlement (30 sur 120) aux élections, et reçu le soutien des partis ultraorthodoxes et, à l’extrême droite, du Sionisme religieux. Dans le camp adverse, déterminé à chasser du pouvoir le premier ministre à la plus grande longévité de l’histoire d’Israël, 45 députés avaient soutenu le centriste Yaïr Lapid, chef du parti Yesh Atid.

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« Ce n’est pas une décision facile pour moi, tant moralement qu’éthiquement », a insisté le président Israélien, ancien membre du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahou, en soulignant la gravité des accusations criminelles dont fait l’objet le Premier ministre, dont le procès pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires a repris lundi à Jérusalem. Dans l’immédiat, ces tribulations judiciaires ne représentent pas une menace pour les ambitions de Benyamin Netanyahou.  La loi ne prévoit sa démission qu’en cas de condamnation définitive, et la fin de tous les recours pourrait prendre des années.

Paysage politique éclaté

En réponse à la décision de Rivlin, le chef de l’opposition, Yair Lapid, a reconnu sur Twitter que le président « avait rempli son devoir et qu’il n’avait pas d’autre choix que de donner le mandat à Netanyahu », mais a fustigé « un signe honteux qui jette la honte sur notre statut d’État respectueux des lois ».

La tâche du premier ministre s’annonce complexe tant le pays est divisé : le paysage politique est éclaté, avec 13 partis se partageant les 120 sièges au Parlement. ll dispose de 28 jours pour former un gouvernement, délai qui peut être allongé de 14 jours. En cas d’échec, de nouvelles élections pourraient être convoquées, prolongeant la crise en Israël.

Lors de la séance d’ouverture de la 24e Knesset qui se tient ce mardi 6 mars, le président Reuven Rivlin a exhorté les politiciens israéliens de faire preuve de leadership, à combler les divisions idéologiques et à donner aux Israéliens un gouvernement stable, après plus de deux ans de troubles politiques.

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