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Des incendies criminels autour de la Tombe de Samuel ?

Christophe Lafontaine
2 juillet 2021
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Le Tombeau de Samuel, situé au sommet d'une montagne, à cinq kilomètres au nord-ouest de Jérusalem ©Mila Aviv/Flash90

Plusieurs incendies se sont déclarés le 2 juillet près du tombeau du prophète Samuel, situé au nord de Jérusalem, en Cisjordanie occupée. Ils ont été éteints hier soir, sans victime connue. Une origine criminelle est soupçonnée.


La police enquête sur des incendies de forêt déclarés hier près du lieu de sépulture du prophète Samuel, en territoires palestiniens occupés. Et parce qu’au moins sept départs de feux ont été repérés, leur origine volontaire et criminelle est supposée, ont rapporté les journaux locaux.

En raison des vents forts, les fidèles présents sur le site ont été invités à quitter les lieux pour leur sécurité. Selon les informations connues, il n’y a pas eu de victime à déplorer et le sanctuaire n’a pas été endommagé. Hier soir, les pompiers ont réussi à éteindre les feux, a fait savoir le Jerusalem Post.

Depuis la guerre des Six Jours de 1967, le site de la « tombe de Samuel » est sous occupation israélienne. Avant la guerre, 2000 personnes vivaient dans le village du même nom. La plupart a dû fuir. Une vingtaine de familles palestiniennes continuent de vivre aux alentours.

Un sanctuaire en « zone tampon »

Dans les années 1990, le sanctuaire a été désigné parc national israélien. Les vestiges d’anciennes maisons qui lui étaient adjacentes font partie d’un site archéologique dans le parc. Placée en zone C, le site est sous contrôle total d’Israël pour la sécurité et l’administration. Et depuis la construction du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie, le site dans son entier (sanctuaire, vestiges archéologiques et village) se trouve dans la « Seam Zone », une zone tampon située entre la « frontière officielle » entre Israël et la Cisjordanie – délimitée par la Ligne verte – et la paroi du mur qui s’élève dans les Territoires palestiniens.

Une tradition remontant à l’époque byzantine a placé le tombeau du prophète Samuel sur la colline qui désormais porte le nom du sanctuaire et qui se trouve à environ cinq kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. Le lieu saint est connu sous le nom de Kever Shmuel en hébreu et Nabi Samwil en arabe.

Cependant, selon la Bible, le prophète aurait été plutôt enterré dans sa ville natale, à Rama (1 Samuel 25, 1 ; 28, 3), à l’est de la colline.

Un site vénéré par les trois religions monothéistes

Quoi qu’il en soit, le sanctuaire de la « tombe de Samuel » que l’on voit aujourd’hui aux abords de Jérusalem est révéré par les juifs, chrétiens, et les musulmans. Une succession d’édifices s’est élevée. Ils ont changé plusieurs fois de mains au cours de l’histoire et furent pendant de longues périodes utilisés, soit exclusivement, soit en parallèle, comme lieux de culte pour les fidèles des trois religions monothéistes.

Les croisés appelèrent la colline de « la tombe de Samuel » qui culmine à une hauteur de 884 mètres au-dessus du niveau de la mer, « Mons gaudii », « Montjoie », c’est-à-dire la montagne de la joie, parce que c’est d’ici qu’ils virent pour la première fois, le 7 juillet 1099, la ville sainte de Jérusalem. Ils y bâtirent une forteresse pour protéger les voies d’accès à Jérusalem par le nord contre les troupes musulmanes. L’édifice actuel divisé en deux parties, une mosquée et une petite synagogue, est bâti sur le reste de la forteresse des Croisés qui abritait un monastère et qui a été conservé sur une hauteur de deux étages. Les deux lieux de prières sont aujourd’hui fréquentés par des fidèles musulmans et des juifs majoritairement ultra-orthodoxes.

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