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La France double son soutien aux écoles chrétiennes d’Orient

Christophe Lafontaine
3 février 2022
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Les fonds destinés à soutenir les écoles chrétiennes au Moyen-Orient vont être doublés, a annoncé le Président de la République française à Paris, le 1er février.© HadasParush/Flash90

Emmanuel Macron a annoncé le 1er février que l'Etat français et l'Œuvre d'Orient allaient doubler leur contribution au fonds pour les écoles chrétiennes au Moyen-Orient. L'an passé, le fonds a aidé 174 établissements.


« Soutenir les chrétiens d’Orient est un engagement séculaire de la France, une mission historique ». Le chef de l’Etat français s’exprimait mardi soir dernier devant un parterre de 150 personnes au palais de l’Elysée à Paris. Toutes invitées en tant que membres et représentants d’associations et de groupes impliquésdans la protection des droits, des écoles et du patrimoine des chrétiens d’Orient. Minorité menacée par les conflits et les attaques jihadistes.

Pour joindre l’acte à la parole, et pour confirmer les actions de la France en faveur des chrétiens d’Orient, Emmanuel Macron, a indiqué que l’Etat français et l’Œuvre d’Orient, association catholique française, placée sous la protection de l’Archevêque de Paris, et dédiée au soutien des chrétiens d’Orient depuis 1856, sur laquelle l’Etat français s’appuie grâce à ses contacts directs avec les autorités religieuses des pays, allaient doubler l’aide financière accordée au Fonds aux écoles d’Orient (FEO). Jusqu’à présent abondé de 2 millions d’euros, un million de la part de chaque partenaire, ce fonds de soutien public-privé aux écoles chrétiennes francophones au Moyen-Orient, sera alimenté de quatre millions d’euros en 2022.

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Le Président de la République française a vivement souhaité que les entreprises, les collectivités et les fondations les rejoignent. Pour lui, cela « répond à la nécessité de ne jamais abandonner le combat pour la culture, l’éducation, le dialogue dans cette région troublée » et « cette mission ne doit jamais nous diviser, mais nous unir », a-t-il ajouté. Autrement dit, la question doit dépasser les clivages droite-gauche, comme depuis ses débuts. Sans oublier qu’il en va aussi de l’avenir de la francophonie dans cette région du monde.

Une grande majorité d’écoles soutenues au Liban

La création du FEO, en janvier 2020, est intervenue après la remise en 2019 du rapport de Charles Personnaz, chargé de mission bénévole à l’Œuvre d’Orient, actuel directeur de l’Institut national du patrimoine, à l’époque rapporteur extérieur à la Cour des comptes. Le rapport avait étécommandé par le Président de la République sur le renforcement de l’action de la France dans la protection du patrimoine du Moyen-Orient et le soutien au réseau éducatif des communautés chrétiennes de la région.

« Grâce au FEO, nous avons pu aider au plus près du terrain », a affirmé mardi soir à l’Elysée Charles Personnaz. Le fonds a de fait soutenu, en 2021, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Egypte, sept en Israël, 13 dans les Territoires palestiniens et trois en Jordanie. Et ce, pour la formation des professeurs et des cadres administratifs, l’accès des élèves à un environnement culturel francophone, le soutien aux programmes d’enseignement, et l’accueil de volontaires dans les structures scolaires.

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Au Liban, gérer « une école tient aujourd’hui du miracle » en raison de « l’extrême gravité de la crise qui s’est abattue » sur le pays, a témoigné sœur Mariam An-Nour, directrice du collège Saint-Joseph de Beyrouth. « L’avenir de la jeunesse de toute la région dépend de la pérennité de nos écoles », a-t-elle aussi souligné.

Emmanuel Macron, qui s’est rendu au Liban en septembre 2020, à Jérusalem en janvier 2020 où il a d’ailleurs annoncé la création du FEO et dernièrement en Irak en août 2021, où il réaffirmé le rôle de la France auprès des chrétiens d’Irak, a par ailleurs fait savoir mardi dernier que la France allait renouveler sa contribution de 30 millions de dollars à l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph),  basée à Genève et créée en 2017 avec les Emirats arabes unis. Aliphsoutientactuellement 150 lieux culturels endommagés ou menacés par les conflits en Syrie, en Irak ou en Afghanistan ou par l’explosion du port de Beyrouth en 2020.

Le directeur général de l’œuvre d’Orient, chevalier de la Légion d’honneur

Lors de la soirée élyséenne, Emmanuel Macron a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient depuis 2010. L’association qui agit dans plus de 20 pays d’Orient, et qui a envoyé en mission sur le terrain plus de 600 volontaires français (VSI), en quatre ans, articule prioritairement son action autour de l’éducation, de l’aide sociale et de l’action culturelle et de la vie des diocèses (bourses d’études, formations, bibliothèques, traduction de livres…).

Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient depuis 2010 © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

Faisant référence au verset d’Isaïe 58,12 « Tu rebâtiras les ruines anciennes, tu restaureras les fondations séculaires. On t’appellera : ‘‘Celui qui répare les brèches’’, ‘‘Celui qui remet en service les chemins’’ », Emmanuel Macron s’adressant à celui qui est aussi le vicaire général de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France depuis 2014 et chorévêque du diocèse catholique-syriaque de Beyrouth depuis 2015 lui a lancé : « Monseigneur il y a une phrase qui vous correspond ‘‘on vous appellera le réparateur des brèches, celui qui répare les chemins’’ ».  Et ce, au service des chrétiens d’Orient, du dialogue inter-communautés et de la paix.

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Dans un communiqué publié sur Facebook, l’Œuvre d’Orient explique, outre la création du FEO, « avoir accentué ces dernières années sous son impulsion sa collaboration avec les institutions publiques françaises » à travers l’organisation de quatre colloques sur la francophonie, la création d’un prix littéraire qui encourage la recherche et la littérature d’œuvres sur les chrétiens d’Orient, la sauvegarde du patrimoine, avec la restauration d’œuvres et de monuments chrétiens, soutenu dans certains cas par la fondation ALIPH,la promotion de la culture du christianisme oriental « avec un partenariat très fort » avec l’Institut du monde arabe marqué notamment par l’exposition Chrétiens d’Orient en 2017 et la création de l’Institut chrétiens d’Orient, en partenariat avec différentes universités, ainsi que la création d’un service auprès des réfugiés.

Un nouveau département au musée du Louvre

Au cours de la cérémonie, la nouvelle présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, a annoncé l’ouvertureà l’horizon 2024-2025 d’un neuvième département du musée consacré à l’art byzantin et au christianisme oriental. Il regroupera quelque 12 000 œuvres, « parmi les plus remarquables au monde », a-t-elle précisé. A ce jour, elles sont dispersées dans plusieurs collections du Louvre.Le but est de rattacher Byzance à son héritage romain et paléochrétien mais également à son rayonnement dans tout l’Orient chrétien et à sa postérité jusqu’au XVIIe siècle en Grèce, dans les Balkans et en Russie.

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