Le président des Etats-Unis sera en Terre Sainte les 13 et 14 juillet. Le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises lui a écrit le 8 juillet pour qu’il entende la voix des Eglises de Terre Sainte et agisse.
« La riche diversité religieuse et sociale, le statu quo historique et le patrimoine de la ville sainte de Jérusalem sont en danger imminent ». Le révérend Dr Ioan Sauca, secrétaire général par intérim du Conseil œcuménique des Eglises (COE), une communauté de 352 Eglises de plus de 120 pays représentant quelque 580 millions de chrétiens dans le monde, a alerté Joe Biden dans une lettre envoyée le 8 juillet sur le sort des Eglises et des chrétiens en Terre Sainte.
Le président américain doit se rendre en Israël et Cisjordanie du 13 au 14 juillet, avant de décoller pour l’Arabie Saoudite où il restera deux jours. Il s’agit de son premier voyage au Moyen-Orient en tant que président des Etats-Unis.
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La lettre du secrétaire général par intérim du COE rappelle que la visite de Joe Biden intervient à un moment où la « dépossession » et le « déplacement » des familles et des communautés palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est et ailleurs en Cisjordanie se poursuivent et s’intensifient, ainsi que « l’expansion des colonies » israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.
Un contexte et des menaces pour les chrétiens
« Dans ce contexte, écrit le révérend Ioan Sauca, les Eglises et les communautés chrétiennes de Jérusalem ont également été confrontées à des menaces croissantes pour leur existence future sur la terre de la naissance du Christ et sur le lieu même de sa mort et de sa résurrection».
En témoignent, souligne-t-il, les sept déclarations des chefs des Eglises chrétiennes de Jérusalem en sept mois, mettant en garde contre ces menaces portant atteinte à la présence chrétienne en Terre Sainte et contre l’identité vivante du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem.
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« En plus de l’expropriation de propriétés, ces dernières années ont vu une augmentation marquée de la discrimination, des abus, du vandalisme, des incendies criminels et des crimes de haine contre les chrétiens, le clergé et les églises », déplore-t-il. Le dernier événement le plus marquant étant la décision de la Cour suprême d’Israël d’avoir autorisé le 8 juin dernier l’acquisition de bâtiments de l’Eglise grecque-orthodoxe près de la porte de Jaffa à Jérusalem, par Ateret Cohanim, une organisation ultra-nationaliste juivequi vise à judaïser la ville sainte via le rachat de maisons non-juives dans les quartiers chrétien, arménien et musulman de la vieille ville.
A cet égard, l’ensemble des actions précitées « menacent l’identité multireligieuse et multiculturelle de Jérusalem et sapent toute perspective restante d’une solution viable à deux Etats pour garantir la paix et la justice pour les Palestiniens comme pour les Israéliens », signe le secrétaire général du COE.
Œuvrer pour une paix inclusive
C’est ainsi que Ioan Sauca exhorte dans sa lettre le président américain à écouter et à répondre aux voix des Eglises de Terre Sainte. « Je vous appelle, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté qui reconnaissent Jérusalem comme sacrée pour trois religions et une ville pour deux peuples, à parler et à agir pour garantir cette vision et cet espoir, contre ceux qui cherchent à déplacer, exclure et marginaliser les autres ».
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Le secrétaire général du COE a aussi demandé à Joe Biden d’aider à « restaurer l’espoir d’une paix juste dans la région pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, pour les Israéliens et les Palestiniens, et pour tous ceux qui cherchent simplement à vivre en paix et dansune dignité humaine égale et des droits égaux ». Et de conclure : « Je prie pour que vous soyez inspiré par cette vision de paix inclusive au cours de votre visite, et que la sagesse et le courage vous soient accordés pour rechercher cette paix et la poursuivre ».
