Depuis la nomination de Mgr Joseph Spiteri (63 ans) en tant qu’ambassadeur du Saint-Siège au Mexique, le pays du Cèdre – en proie à une grave crise pluridimensionnelle – n’avait plus de nonce apostolique. Après trois mois de vacance de poste, un communiqué du Saint-Siège a annoncé samedi que le Pape avait nommé Mgr Paolo Borgia à cette charge.
Le diplomate italien, âgé de 56 ans, est ordonné prêtre le 10 avril 1999. Diplômé en droit canon, il entre au service diplomatique du Saint-Siège le 1er décembre 2001 puis est nommé attaché de nonciature en République centrafricaine. Le 1er décembre, il est promu secrétaire de deuxième classe, puis nommé à la nonciature de Mexico.
En 2007, il rejoint la nonciature d’Israël, puis il sert à partir de 2010 à la nonciature du Liban. En 2013, il retourne à Rome travailler à la « deuxième section » – section pour les relations avec les États – de la secrétairerie d’Etat, puis à partir du 29 octobre 2014 à la « première section » – celle dédiée aux Affaires générales chargée notamment de traiter les affaires courantes concernant le service quotidien du pape et tout ce qui concerne les ambassades près le Saint-Siège. Le 1er décembre suivant, il est nommé conseiller de première classe.
Le pape François le nomme assesseur des Affaires générales, le 4 mars 2016, c’est-à-dire qu’il devient le plus proche collaborateur du Substitut pour lesdites affaires, autrement dit de celui qui est à la tête de la « première section ». Le 3 septembre 2019, nommé nonce apostolique, il reçoit le titre d’archevêque titulaire de Milazzo (Sicile). Le 28 octobre suivant, il est nommé à la nonciature apostolique en Côte d’Ivoire.
En plus de l’italien, Mgr Paolo Borgia parle couramment l’espagnol, le français et l’anglais.
Préparation d’un voyage pontifical en vue ?
Le pays du cèdre est le seul pays du monde arabe à avoir un chef d’Etat chrétien. Près d’un tiers de sa population est chrétienne. Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec le Liban depuis 1947. Le pape François a d’ailleurs reçu le président libanais au Vatican le 22 mars dernier, à l’occasion du 75e anniversaire de ces relations. Quelques jours après, la présidence libanaise, avait annoncé unilatéralement, le 5 avril un voyage papal en juin 2022. Mais le Vatican n’a jamais officialisé. En revanche, Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, à propos d’un tel voyage, avait déclaré : « C’est une hypothèse à l’étude ». Suite à ce couac diplomatique, le ministre libanais du Tourisme avait annoncé le 9 mai que le Vatican reportait. Ce qui sous-entendait que le projet restait envisagé par le Vatican. Le nouveau nonce hérite donc du dossier. Le Pape n’ayant jamais caché son désir de se rendre au Liban. Un an après l’explosion dans le port de Beyrouth, lors d’une audience générale en 2021, il avait déclaré : « Mon désir de venir vous rendre visite est grand et je ne me lasse pas de prier pour vous afin que le Liban redevienne un message de fraternité, un message de paix pour tout le Moyen-Orient. » Et déjà, à son retour d’Irak, dans l’avion pour Rome, le 8 mars 2021, le pape avait révélé qu’il avait promis, dans une lettre au cardinal Béchara Boutros Raï, qu’il se rendrait au Liban.