Le Custode de Terre Sainte a inauguré le 10 mars 2019 deux chapelles sur le mont Nébo (Ouest de la Jordanie). Une réponse à l’affluence croissante des pèlerins au sanctuaire du mémorial de Moïse.
Unique sanctuaire de la Custodie en Jordanie, le mont Nébo est le deuxième site le plus visité de Jordanie. Il est aussi le seul sanctuaire qui, aux portes de la Terre du Salut, est un lieu saint de l’Ancien Testament. En 2018, 444 000 visiteurs se sont rendus là où la tradition chrétienne situe la sépulture de Moïse, interdit d’entrer sur la Terre promise. Le nombre de pèlerins ayant augmenté, il était nécessaire de leur fournir de nouveaux espaces pour leurs célébrations et temps de prière. Dans cette perspective, dimanche dernier, rapporte abouna.org le site arabe d’informations chrétiennes, le Custode de Terre Sainte, frère Francesco Patton, a inauguré deux chapelles qui viennent d’être récemment construites et qui peuvent chacune accueillir environ 65 personnes.
La première est dédiée au prophète Elie. Le mont Nébo se trouve en Jordanie sur la rive orientale du Jourdain, et offre une vue panoramique au loin sur les collines de Jérusalem, ainsi que, plus proche sur la mer Morte, la vallée du Jourdain et Jéricho. C’est de cette ville biblique qu’Elie fut envoyé au Jourdain, qu’il traversa à pied sec le fleuve en frappant les eaux de son manteau avant d’être enlevé au ciel dans un ouragan. (2 Rois 2, 1-25)
La seconde chapelle commémore la Transfiguration du Seigneur (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9, Lc 9,28-36). Episode au cours duquel trois disciples (Pierre, Jacques et Jean) virent Jésus changer d’apparence et parler avec Moïse et Elie. La Transfiguration du Seigneur évoque les manifestations de Dieu dans l’Ancien Testament. La nuée, la voix du ciel, la montagne haute. Moïse, l’homme du Sinaï et de la Première Alliance est là. L’homme de l’Horeb, le prophète au cœur de feu, est aussi présent, c’est Elie. La présence des deux figures de l’Ancien Testament montre Jésus comme l’accomplissement de la Loi (Moïse) et des prophètes (Elie).
Le site actuel du Mont Nébo qui se visite est le ras Siyagha, qui se traduit de l’araméen d’origine par « colline du monastère » Du IVème au IXème siècle, une communauté de moines s’y établit. Les vestiges les plus anciens de ce sanctuaire datent de la fin du IVème siècle.
C’est au cours du XXème siècle que les archéologues de la Custodie de Terre Sainte, qui en 1932 achetèrent aux Bédouins qui occupaient le sommet, mirent au jour l’ancien monastère, la basilique (issue de la première église agrandie au Vème et VIème siècle pour devenir une grande basilique) et les mosaïques byzantines qu’elle contient. Depuis lors, de nombreuses fouilles archéologiques entreprises sous la direction d’archéologues du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem y ont été menées. Des frères franciscains ont été envoyés sur les lieux en 2006 pour renouveler la vie de prière dans le sanctuaire et accueillir les pèlerins.
Pendant quelques années, le sanctuaire du mont Nébo a été en rénovation afin de couvrir et sécuriser le site archéologique mais aussi de permettre d’admirer ces mosaïques réalisées par les moines au fil de l’histoire. Un nouveau bâtiment a été construit et a été inauguré le 15 octobre 2016.
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