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Projet de reconversion d’une citerne byzantine à Jérusalem

Christophe Lafontaine
13 février 2019
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Une citerne qui daterait de l’époque byzantine, découverte sous un terrain de jeu en 2005 à Jérusalem pourrait bien devenir la prochaine attraction touristique de la ville sainte. Des discussions sont en cours.


Le danger se trouvait à quelques centimètres sous les pieds des enfants : la terre avalait le sable. En 2005, des habitants du Vieux Katamon (quartier du centre-sud de Jérusalem) ont remarqué que le bac à sable de l’aire de jeu pour les enfants du quartier s’engloutissait mystérieusement dans le sol dans ce qui apparaissait être un trou. Prévenue, l’Autorité des antiquités israéliennes (AAI) avait alors dépêché un de ses archéologues, Yuval Baruch. Le bac à sable du terrain de jeu avait été en réalité installé sur une ancienne citerne d’eau, très bien conservée et encore pleine d’eau, utilisée il y a 1500 ans pour collecter et stocker de l’eau.

Yuval Baruch plongea pour explorer le réservoir d’eau, en dressa des relevés archéologiques et cartographiques. Son étude rapporta alors que la citerne était visiblement reliée à un site byzantin (VIème siècle ap.J.-C.) – ce qui indiquerait sa datation – situé dans le sous-sol de la synagogue Ramban. Sa taille s’étend sur 34 mètres de long. Plus grande qu’un demi bassin de piscine olympique, elle couvre une superficie d’environ 225 mètres carrés et a une capacité de stockage de 1 123 mètres cubes.

Après ces investigations, le site avait été scellé. Près de 15 années ont passé et à l’heure où la municipalité de Jérusalem entreprend de rénover le jardin d’enfants, elle a demandé à l’AAI un examen de la stabilité physique de la citerne pour s’assurer que celle-ci ne présentait aucun danger pour les enfants.

Mais lors de ce réexamen, l’idée de faire de la citerne une attraction archéologique a été mise sur le dessus de la table. L’AAI et la municipalité sont effectivement en discussion, a rapporté la presse israélienne fin janvier. Dans un communiqué de presse, Yuval Baruch, qui dirige désormais le bureau de l’Autorité des antiquités israéliennes pour la région de Jérusalem a déclaré que l’institution était disposée à offrir toute aide éventuellement nécessaire à la municipalité pour ouvrir le site au public et l’inviter à glisser dans le temps.

D’anciens ouvrages hydrauliques ont déjà connu pareille destinée attirant les touristes. Tel est le cas de la Piscine souterraine des Arches à Ramla (centre d’Israël), aussi connue dans la tradition chrétienne sous le nom du bassin de Sainte Hélène, construit pendant le règne du calife Haroun al-Rashid en 789 après J.-C. (début de la période islamique) pour fournir à Ramla (fondée par les omeyyades au VIIème siècle) un approvisionnement constant en eau. Ce bassin se déploie sur une superficie de 400 mètres carrés. Les visiteurs accèdent à la piscine par une série d’escaliers et peuvent se promener dans la piscine en barque. La visite offre un fascinant aperçu des anciennes techniques d’architecture au temps des Abassides, qui ont survécu 1230 ans malgré les graves tremblements de terre (en 1033 et 1087) ayant détruit la ville. L’imposant plafond massif de la piscine est soutenu par d’énormes piliers en pierre reliés par des arcs en ogive. Selon les archéologues, cette architecture pourrait avoir servi de modèle à l’architecture gothique.

 

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