Le grand Mufti en 1934. © G. Eric and Edith Matson Photograph Collection/ Library of Congress, Washington DC
Une excommunication retentissante
Le grand Moufti de Jérusalem a convoqué tout dernièrement les ulémas de toute la Palestine en un congrès extraordinaire qui s’est réuni dans les salons de l’école musulmane ‘Raudat-al-Maaref’ près de la mosquée d’Omar, afin d’étudier les mesures canoniques à prendre à l’encontre des arabes musulmans qui vendent leurs terres aux juifs. Les décisions de cette vénérable assemblée ont été communiquées aux fidèles à l’occasion de la prière du vendredi à la mosquée El Aksa, décisions qui se résument dans une sorte de censure qui atteint tous les vendeurs et leurs intermédiaires. Par conséquent tous ceux qui auront encouru cette excommunication seront privés à leur mort des honneurs funèbres et leur corps ne pourra pas être enseveli dans l’enceinte des cimetières musulmans.
Mai 1935
Touristes et pèlerins
Grande affluence de pèlerins et de touristes à Jérusalem à l’occasion des fêtes de Pâques. La Pâque juive, qui avait lieu à ce moment-là, a attiré beaucoup de monde au Mur des Lamentations, reste vénérable de l’ancien Temple de Salomon. D’autre part la pittoresque procession en l’honneur de Moïse vers la plaine de la Mer Morte, où les musulmans vénèrent le tombeau du conducteur d’Israël, avaient amené dès le Vendredi Saint à Jérusalem une foule innombrable de fidèles de Mahomet, soit pour prendre part à cette procession, soit pour la voir passer. Nombreux aussi ont été les pèlerins français venus dans la Ville Sainte pour s’unir aux souffrances et à la résurrection de Jésus-Christ.
Mai 1935
Les Samaritains sur le Mont Garizin dans les années 1930. © G. Eric and Edith Matson Photograph Collection/ Library of Congress, Washington DC
Chez les Samaritains de Naplouse
Pour la première fois dans l’histoire, les curieux qui ont voulu assister aux cérémonies spéciales qui se déroulent chaque année sur le mont Garizim à l’occasion du repas de l’Agneau Pascal, ont dû payer 25 piastres pour y être admis. Ce fait est probablement une des nombreuses conséquences de la crise qui sévit chez les Samaritains comme partout ailleurs. Les musulmans n’exigent-ils pas 20 piastres pour entrer dans la mosquée d’Omar ? Heureusement que les catholiques n’en sont pas encore là et n’en viendront jamais là !
Juin 1935
Abondance de médecins en Palestine
Le Gouvernement palestinien prépare en ce moment une loi pour restreindre l’exercice de la médecine dans le pays à partir de l’année prochaine. Ces restrictions sont la conséquence naturelle du grand nombre de médecins qui sont venus en Palestine au cours de ces deux dernières années à la suite des persécutions hitlériennes en Allemagne. La presse israélite proteste contre les mesures que l’on compte prendre et demande qu’au lieu d’empêcher l’immigration des médecins juifs, on les dirige plutôt vers les grands centres ou vers les campagnes où le service sanitaire laisse encore tant à désirer.
Juin 1935
Le Sionisme au Liban
Les journaux palestiniens écrivent que le Patriarche maronite étudierait en ce moment très sérieusement le problème d’une immigration éventuelle juive au Liban afin de parer à la crise économique. Au cours de son voyage en Palestine, Mgr Aki, vicaire patriarcal maronite, se serait rencontré avec les chefs sionistes et aurait examiné avec eux la possibilité d’employer des capitaux juifs au Liban.
Juin 1935
Naturalisation
La presse juive se lamente -une fois de plus !- De nombreux juifs, venus en Palestine, n’arrivent pas, malgré la propagande acharnée des Sionistes, à se décider à acquérir la naturalisation palestinienne. Non que leur manque l’amour de la terre des Ancêtres, mais ils devraient renoncer à leur patrie d’adoption… et surtout aux avantages qui en découlent. Alors, n’est-ce pas ? on ne sait jamais ce qui peut arriver, et les fils de Jacob ont appris à être prudents !-
Juin 1935
Winston Churchill, Lawrence d’Arabie, et l’émir Abdullah marchant dans les jardins de la Government House, à Jérusalem, durant une réunion secrète. © G. Eric and Edith Matson Photograph Collection/ Library of Congress, Washington DC
Arabes et Anglais
Le parti arabe palestinien a envoyé à Sa Majesté George V à l’occasion de son Jubilé un télégramme ainsi conçu, au moins dans les grandes lignes : « La conquête des Lieux Saints par les arabes, il y a treize siècles, a établi dans le pays le droit et la justice, tandis que l’occupation britannique y a introduit la domination juive qui aura pour effet d’anéantir les habitants de la Palestine. Au moment où le monde entier, à l’occasion de votre Jubilé, se réjouit de vos intentions pacifiques et fête votre amour de l’humanité en général, les habitants de la Palestine sont effacés de l’existence au nom de votre Majesté. Nous profitons de cette occasion pour vous demander justice.» Encore de grands mots !
Juin 1935
L’invasion japonaise
La concurrence effrénée que les produits japonais font aux marchandises locales sur les marchés arabes du Proche Orient a rendu inévitable une réaction de plus en plus forte de la part de l’industrie et du commerce de ces pays. Aussi une vive opposition vient de se produire en même temps en Syrie, en Irak, en Égypte et en Palestine pays qui ont même demandé l’intervention du Gouvernement pour mettre un terme à l’invasion japonaise.
Septembre 1935
Antisémitisme allemand
La politique antijuive du Troisième Reich vient d’avoir une répercussion curieuse à Jérusalem, où le Consul Général allemand de cette ville a été relevé de ses fonctions à cause des origines juives de sa femme.
Octobre 1935
Le cinéma et les femmes musulmanes
Naplouse, qui passe pour une des villes les plus fanatiques de l’Islam palestinien, vient d’ouvrir une salle de cinéma. Cette innovation a vivement contrarié les bons musulmans qui ont envoyé une pétition au maire, l’invitant d’interdire aux femmes l’entrée de cette salle. Mais voici que celles-ci ont levé le gant et ont déclaré ouvertement ne vouloir à aucun prix renoncer au droit d’assister à la projection des films qui aura lieu dans la ville. Où en sommes-nous ?
Octobre 1935
Les juifs et la nationalité palestinienne
D’après les statistiques publiées ces temps derniers, un tiers seulement de la population juive possède la nationalité de Palestine : et encore, le plus grand nombre est formé par les Israélites nés dans le pays. Parmi les sionistes venus en Terre Sainte au cours de ces douze derniers mois, 1262 seulement ont adopté la nationalité palestinienne. On dirait qu’ils n’ont pas grande confiance dans l’avenir du ‘Foyer National’ !
Octobre 1935
heurts à Hébron – Une voiture se charge d’emporter le corps d’un manifestant blessé lors d’un affrontement en 1929. © G. Eric and Edith Matson Photograph Collection/ Library of Congress, Washington DC
Incident à la mosquée d’Hébron
Alors que le fameux rabbin ‘thaumaturge ‘ de Ghor, accompagné d’un groupe d’admirateurs, visitait la mosquée d’Hébron, construite sur la caverne de Makpela qui renferme les tombes des Patriarches, un incident s’est produit ; il paraît que le rabbin en question aurait dépassé les limites permises aux juifs. Naturellement la presse musulmane s’est hâtée de protester contre les prétendues provocations juives et de rappeler que les troubles de 1929 avaient eu lieu à la suite de tentatives de ce genre lesquelles avaient pour but d’élargir les droits traditionnels des juifs au Mur des Lamentations. Beaucoup de bruit pour peu de chose !
Novembre 1935
En faveur de la neutralité de la Palestine
Le docteur Magnes, président de l’Université hébraïque de Jérusalem, veut que la Société des Nations déclare la neutralité de la Palestine ; mais la presse juive est loin de s’entendre sur cette question. Beaucoup en effet prétendent que cette idée n’est qu’une utopie et que les intérêts du Foyer National juif exigent que la Palestine suive en tout et partout le sort de l’Empire britannique.
Janvier 1936
Réunion de protestation
Une foule de 2 000 jeunes gens juifs environ venus à Jérusalem de tous les coins de la Palestine ont hautement protesté contre les lois antisémites de Nuremberg et contre les persécutions de leurs coreligionnaires en Allemagne.
Janvier 1936
Conseil législatif
Le projet du Conseil législatif en Palestine prévoit 28 députés, plus un Président non palestinien. Parmi les députés, 11 seront musulmans, 7 juifs, 3 chrétiens, 5 fonctionnaires du Gouvernement et deux commerçants. Les juifs se sont immédiatement opposés au projet en question, parmi les arabes au contraire il y a du pour et du contre.
Janvier 1936
Ecole primaire en Palestine, 1904. © G. Eric and Edith Matson Photograph Collection/ Library of Congress, Washington DC
Instruction publique
M. Bowman, directeur du Département de l’instruction publique, parlant à l’occasion d’un banquet de la « Rotary Club », disait ces jours-ci que les écoles élémentaires dans les villages arabes qui étaient d’une trentaine en 1920 s’élèvent maintenant à 300, et que les enfants qui les fréquentent, de 1 500 environ qu’ils étaient à cette époque, sont maintenant 20 000.
Janvier 1936
Propagande communiste
A Jaffa de nombreux tracts communistes ont été distribués dernièrement, invitant les jeunes gens arabes à imiter l’exemple de leurs coreligionnaires d’Egypte en obligant leurs chefs politiques à former un front unique pour la défense des intérêts nationaux de leur pays.
Janvier 1936
Changement en Transjordanie
Dans les milieux arabes on prévoit un changement dans la Constitution de la Transjordanie. Il paraît qu’on voudrait modifier le traité actuel anglo-transjordanien pour arriver à un régime plus autonome. Dans le traité remanié, il y aurait une clause interdisant formellement l’extension de la Déclaration Balfour et la colonisation juive en Transjordanie.
Février 1936
Trois jours de repos par semaine ?
C’est au moins le désir du Gouverneur de Jérusalem. Il s’agirait de fixer comme jours de repos le vendredi, le samedi et dimanche pour satisfaire les musulmans, les juifs et les chrétiens. Mais ladite proposition a été vivement combattue par les musulmans au sein du Conseil Municipal ; ils prétendent que le Coran n’oblige nullement ses adhérents au repos du vendredi. Comme il est difficile de contenter tout le monde, même quand il s’agit de se reposer !
Février 1936
Les Catholiques et la Municipalité de Jérusalem
Les Catholiques de Jérusalem ont renouvelé leurs instances auprès du Haut Commissaire britannique pour qu’il fasse droit à leur demande de nommer, outre les deux conseillers élus par le peuple, un conseiller catholique au sein de la Municipalité.
Février 1936
Dernière mise à jour: 31/12/2023 19:34
