21 personnes, surtout des élèves, sont mortes noyées, le 25 octobre au soir, après des pluies abondantesen Jordanie. Le pays pleure, des mosquées aux églises en passant par le roi. Le pape a envoyé ses condoléances.
Six mois après la tragédie de Nahal Tzafit en Israël où 10 étudiants avait trouvé la mort, emportés par les eaux lors d’une crue éclair au sud de la mer Morte, la Jordanie a connu pareille catastrophe jeudi dernier. Des trombes d’eau ont provoqué une crue soudaine et brutale du côté jordanien de la mer Morte à quelque 50 km au sud-ouest d’Amman. Cette région est située au point le plus bas du monde, à moins de 420 mètres au-dessous du niveau de la mer. Les pluies descendant de la montagne vers les wadis qui débouchent dans la mer, peuvent être à l’origine d’une violente et très dangereuse montée des eaux, provoquants torrentsboueux et glissements de terrains.
Les intempéries de la semaine dernière ont coûté la vieà une vingtaine de personnes. Les victimes du « jeudi noir » comme la presse jordanienne a nommé la catastrophe, sont en majorité des élèves (âgés de 11 à 14 ans) et leurs professeurs qui étaient en sortie scolaire. Des passants qui se promenaient dans cette région touristique sont également décédés après avoir été emportés par les flots meurtriers, a indiqué la Défense civile, soulignant qu’un pont s’était égalementaffaissé.
Plus de 35 personnes ont été retrouvées blessées. Parmi eux, on compte des membres des forces de l’ordre qui participaient aux opérations de secours, a précisé une source de la Défense civile à l’AFP.
Aussitôt, la catastrophe connue. Les drapeaux du royaume hachémite ont été mis en berne en signe de deuil à travers le pays. Le roi, Abdallah II a annulé une visite prévue à Bahreïn prévue le lendemain des inondations. « Ma tristesse et ma douleur n’ont d’égal que ma colère contre tous ceux n’ayant pas pris les mesures qui auraient pu permettre d’éviter [cela] », a écrit le souverain sur Twitter, tandis que la prière du mort était récitée dans les mosquées du royaume. Le ministre de l’Education Azmi Mahafzah a promis une « enquête complète » pour déterminer les causes exactes de la catastrophe.« L’organisateur de la sortie scolaire assume l’entière responsabilité de ce qui est arrivé », a-t-il ajouté.
Télégramme du Pape
Dimanche les cloches des églises latines ont sonné le glas avant la messe en signe de « solidarité avec le peuple jordanien affligé. » Cela avait été annoncé dans un communiqué du vicariat du Patriarcat latin pour la Jordanie, publié dès le lendemain de la tragédie. Le vicariat a aussi invité ses paroisses à élever des prières appropriées durant la messe dominicale. Empreint d’une vive émotion, le communiqué du vicariat exprime au nom des évêques, des prêtres, des diacres, de toutes ses institutions éducatives et sociales, ainsi que tous ses fidèles « [sa] douleur et [son] chagrins extrêmes avec tous les Jordaniens. » Et le vicariat latin, assurant sa prière pour le repos des âmes des victimes et sa proximité avec leurs familles endeuillées en « implorant le Dieu tout-puissant de les embrasser et de les envelopper dans ses puissants bras de réconfort et de consolation. »
Aujourd’hui, lundi 29 octobre, une minute de silence a été observée à l’Université américaine de Madaba (AUM), la première université catholique de Jordanie.
Samedi 27 octobre, le Saint-Siège a envoyé un télégramme au nonce apostolique en Jordanie, Mgr Alberto Ortega Martin, signé du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, assurant de la « sincère solidarité » du pape François « profondément attristé d’apprendre la perte tragique de vies et le traumatisme causé » par cette tragédie. Le Pape a dit aussi prier « pour les jeunes gens dont la vie a été perdue, pour le rétablissement des blessés et la consolation des personnes endeuillées. Adressant ses encouragements aux autorités civiles et à ceux qui sont impliqués dans les efforts de recherches et de secours. » Ce dernier point faisant écho aux dernières lignes du communiqué du vicariat des catholiques latins en Jordanie qui a félicité toutes les institutions jordaniennes et toutes les forces de sécurité, « en particulier le Département de la Défense civile », pour « les efforts remarquables qu’ils ont déployés depuis le début de cette tragédie douloureuse. »
Jeudi, l’armée israélienne avait annoncé avoir dépêché des hélicoptères et des drones à la demande de la Jordanie pour aider aux opérations de sauvetage.Israël et la Jordanie ont signé un traité de paix en 1994. La mer Morte se situe le long de la frontière entre les deux pays.
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