Plus ça va, moins nous écrivons comme des Français qui habitent ici, mais davantage comme des gens d’ici qui racontent en français ce dont ils sont témoins.
Ils s’appellent Fida’, Amami’, Juliana, Georges, Marcel ou Mirna ; il y aussi Jessica qui s’est jointe spontanément quand elle en a entendu parler. Ils ont répondu présents sur un simple appel téléphonique, pour se retrouver dans les jardins de l’université et poser pour la photo.
C’était un vendredi, et ils étaient déjà en congés. “On a besoin d’un petit groupe pour faire une photo, c’est pour le magazine en langue française.” Les conversations téléphoniques n’ont pas duré longtemps, et il n’y a pas eu besoin d’argumenter des heures pour les convaincre. Ils sont venus, parce que c’est aussi cela la jeunesse, c’est aussi cela l’Orient. Une générosité, une simplicité, une disponibilité.
Tous ceux-là iront aux Journées mondiales de la jeunesse en Pologne, d’où le logo des JMJ au centre. Ils sont de Bethléem et de Beit Sahour, Georges lui est de Jérusalem. Ils sont Palestiniens, chrétiens et heureux de porter leur drapeau.
Coopération
Peut-être même cette photo fera-t-elle un double emploi dans la revue en langue arabe. Car le dossier que vous allez lire sur la foi de ces jeunes, nous l’avons trouvé si beau que nous avons dit au père Najib qui fait la revue Terre Sainte en arabe (à vrai dire en arabe la revue s’appelle de la devise franciscaine Paix et Bien) : “Comment ces articles seraient-ils destinés aux seuls lecteurs étrangers au pays ? C’est la jeunesse d’ici qu’il faut enflammer de jalousie avec la foi lumineuse de ces jeunes-là.” Nos délais étaient décalés, les articles paraîtront en arabe avec le numéro de septembre.
Ce n’est pas plus mal, cela va aider Nizar à faire le buzz, comme on dit aujourd’hui. À donner le goût de la surprise à venir, sur les réseaux sociaux. En Terre Sainte, comme en France, les jeunes passent des heures à les consulter. Et ce sera un des numéros de “Paix et Bien” que les jeunes s’arracheront. Du moins on l’espère.
Cette coopération des magazines franciscains entre eux nous donne des ailes. Ces dernières années, nombre d’articles de Terre Sainte Magazine ont été traduits en anglais et depuis quelques numéros en arabe. Cela nous entraîne aussi à changer notre regard sur le pays. Plus ça va, moins nous écrivons comme des Français qui habitent ici, mais davantage comme des gens d’ici qui racontent en français ce dont ils sont témoins.
C’est ce qui nous donne la légitimité à être traduit en arabe. Comme aussi le fait qu’un nombre grandissant de chrétiens d’ici nous ont explicitement dit : “On veut nous aussi découvrir notre patrimoine, notre histoire, notre pays comme vous le racontez dans les autres langues.” Cela reste un défi à relever. Et nous comptons sur la prière des lecteurs de Terre Sainte Magazine pour le porter.
Dernière mise à jour: 10/01/2024 20:28