Le 30 mai 2016, le Père Pierbattista Pizzaballa, OFM, a rendu visite au Patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, S.B Théophilos III, pour lui faire ses adieux au terme de son service de douze ans comme Custode de Terre Sainte. A cette occasion, le Patriarche lui a conféré la décoration de Grand Taxiarque, une des plus prestigieuses du Patriarcat. Une première dans l’histoire !
Par ce geste, il a voulu exprimer au P. Pizzaballa sa reconnaissance pour la qualité des relations qu’il avait contribué à établir autour des lieux saints : “Pendant votre mandat ici dans la ville sainte de Jérusalem, vous avez activement contribué à construire la confiance et le respect mutuel entre les diverses communautés religieuses et chrétiennes en général et avec notre communauté grecque orthodoxe en
particulier.”
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Le patriarche a souligné en particulier “l’accord historique” entre arméniens, franciscains et grecs pour la restauration de l’édicule du Tombeau du Christ : “Une chose que beaucoup considéraient comme totalement impossible est aujourd’hui devenue réalité.” Cet accord, signé par les patriarches grec orthodoxe et arménien orthodoxe et le custode et annoncé en mars 2016, mérite bien ce qualificatif d’“historique”.
Statu quo
Depuis 1947 ce petit édifice était enserré dans de lourdes poutres d’acier pour assurer sa stabilité. Entre 1959 et 1996, les trois partenaires dans le statu quo avaient procédé à la restauration générale de la basilique du Saint-Sépulcre, mais elles n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur la restauration de la tombe.
Au cours des dernières années, différents facteurs et événements ont consolidé la confiance réciproque et ont permis d’écarter des obstacles qui naguère semblaient insurmontables. Deux faits récents y ont joué un rôle significatif : l’accord pour la restauration du toit de la basilique de la Nativité à Bethléem et la célébration commune avec le pape François et le Patriarche œcuménique Bartholomaios devant le Tombeau du Christ.
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L’urgence de la restauration de la toiture de la basilique de la Nativité était reconnue par tous depuis très longtemps, mais il avait été impossible d’entreprendre les travaux nécessaires en raison de certains désaccords sur qui aurait le droit de le faire et comment procéder. Finalement, en 2010 un accord fut signé et les travaux ont commencé. Le P. Pizzaballa déclara alors : “C’est le début d’un nouveau mode de vie ensemble à Bethléem.”
Progrès sensibles
La prière œcuménique que le pape François et le patriarche Bartholomaios voulaient célébrer face au Tombeau du Christ, en mai 2014, mit les Églises devant des questions qui ne s’étaient encore jamais posées : comment concilier une prière œcuménique en ce lieu unique, tout en respectant les privilèges historiques et les sensibilités de chacun ?
Paradoxalement, la complexité des questions à résoudre a été à l’origine d’une nouvelle compréhension et d’une confiante collaboration entre franciscains et grecs orthodoxes. La portée œcuménique de cette collaboration a été confirmée un an plus tard, car elle a rendu possible une célébration œcuménique semblable, au même endroit, pour la commémoration du centenaire du génocide arménien, en avril 2015.
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Dans ce nouveau climat œcuménique autour des lieux saints, il est temps de mettre fin au slogan que beaucoup de guides touristiques aiment à répéter, à savoir que les lieux saints sont une cause de conflits continuels entre les Églises. Il permet aussi d’espérer que d’autres initiatives deviendront bientôt réalité.
Beaucoup rêvent, par exemple, d’un accueil coordonné des visiteurs au Saint-Sépulcre et à la Nativité, assurant un service d’ordre commun et favorisant un meilleur climat de recueillement. Pour le moment, cela semble rester un rêve, mais avec la foi le rêve peut se transformer en espoir. Le rayonnement des lieux saints en deviendrait tellement plus fructueux.
Dernière mise à jour: 10/01/2024 20:28