Depuis l’an 2000 seuls les musulmans peuvent entrer librement dans leurs lieux de prières. Des exceptions étaient faites pour des délégations officielles ou de petits groupes de spécialistes qui savaient montrer pattes blanches. Mais les conditions se sont encore durcies ces dernières années. A mesure, semble-t-il, que des juifs de plus en plus nombreux s’autorisent à monter sur l’esplanade. En août dernier, le Jerusalem Post se flattait de ce qu’un nombre record ait été établi à 1300 en un seul jour, à l’occasion d’une date importante du calendrier juif, celle de Tisha Be’av, qui commémore précisément la destruction du Temple. D’après l’organisation Har Habayit, 2017 a vu 25 628 visiteurs juifs contre 14 626 en 2016 sur le Mont du Temple.
Quand bien même les juifs s’interdisent de pénétrer sur l’esplanade surélevée du Dôme du Rocher, lieu supposé du Saint des Saints, les autorités musulmanes veillent jalousement au grain, craignant l’acte de quelque fanatique qui voudrait attenter au troisième lieu saint de l’islam.
Actuellement, le droit d’entrer dans les mosquées de l’esplanade, une centaine peut-être de non-musulmans l’obtiennent par an. Le privilège que cela représente ajoute sensiblement à l’impression qui se dégage devant la splendeur du lieu et l’écrasement ressenti devant le poids de l’Histoire.
La vue de cette pierre invite à l’imagination. On se figure la joie de David d’avoir atteint le sommet du mont qu’il a choisi pour y faire reposer l’Arche d’Alliance. On le voit curieux de pénétrer dans la grotte où avant lui tant de bergers se sont abrités du soleil ou de la pluie. Est-ce là que le grand prêtre entrait seul une fois par an, le jour du Grand pardon, le pied enchaîné dans l’hypothèse où il eut fallu l’en sortir sans entrer, si jamais il avait été terrassé par le Seigneur ou par une crise cardiaque ? Et qu’en a vu Jésus ? Qu’a-t-il ressenti quand il venait dans la demeure de son Père ?
Mais c’est un luxe musulman qui s’affiche et d’autres narratifs dont il est question. Il vaut certes mieux savoir apprécier l’art islamique. Peut-être ne déciderait-on pas de décorer ainsi son intérieur !
Mais quand il s’agit de photographier, c’est un cauchemar devant la complexité à saisir avec l’objectif de la caméra ce que l’œil embrasse et ce que le cerveau transmet. Si bien qu’en dépit des clichés pris par l’équipe de Terre Sainte Magazine, il a fallu se résoudre à demander l’aide de professionnels. Munis des précieuses autorisations, ils ont pu nous fournir les plus belles photos du dossier et celle de la couverture. Nous les en remercions ici chaleureusement.
Le choix de la photo de Une s’est imposé. Parce que cette image montrait et le rocher et l’intérieur du Dôme. Il est enfin débarrassé des échafaudages qui l’ont caché durant les années de travail nécessaires à sa restauration. Pour belles que soient ces photos, elles ne traduisent pas tout de l’atmosphère du lieu. Probablement parce qu’on ne voit décidément bien qu’avec le cœur. ♦
Dernière mise à jour: 30/01/2024 13:43