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Cet automne, nous avons signalé sur le site que la vieille ville de Jérusalem était de plus en plus accessible. En effet, la municipalité a fait des efforts pour aménager certaines de ses ruelles dorénavant praticables aux fauteuils roulants et même à de petits véhicules électriques, un peu comme des voitures de golf. En fonction de leurs couleurs, vous reconnaissez leur office. Rouge pour les ambulances, kaki pour l’armée, bleu pour la police, blanc pour les taxis. Des taxis aux tarifs prohibitifs. Mais du moins certaines personnes à mobilité réduite, pèlerins ou habitants de la ville, peuvent-elles dorénavant se déplacer plus facilement.
Le tout a été fait dans la pierre locale, c’est discret. Il y a même une application pour smartphone (Accessible JLM) qui permet de trouver le plan de toutes les rues aménagées. Dommage qu’il soit uniquement en hébreu. Cela dit les principaux sites (hôtels compris) sont répertoriés et leur niveau d’accessibilité indiqué. L’application une fois prise en main s’avère efficace.
En revanche, ces aménagements ont entraîné la multiplication des scooters qui à coups de klaxons, ici comme ailleurs, se croient les rois de la route.
Sans être aménagées aux deux roues, d’autres rues ont été rénovées. Il y en a une cependant qui n’en finit pas de se dégrader, c’est la portion de la Via dolorosa entre la 5e et la 7e station. Cette semaine je l’ai empruntée en sens inverse par temps de pluie. Il faisait nuit et froid, j’étais seule et je ne me suis jamais montrée aussi prudente. À chaque pas j’aurais pu tomber. Or je notais que la pluie n’était pas seule en cause. Puisqu’elle s’offrait vide à mon regard, je pouvais apprécier. Cette rue est de loin la plus dangereuse de la vieille ville. Inégale, défoncée, cassée, rafistolée de bric et de broc, glissante à force que ses pavés soient rendus lisses par le passage de milliers et millions de pèlerins.
On comprend que la municipalité ait du mal à engager des travaux dans une rue aussi passante et symbolique de la ville, mais n’a-t-elle pas connaissance du nombre d’interventions rendues nécessaires par les chevilles foulées ? Il n’y a pas de jours où on ne voit quelqu’un tomber d’après un frère franciscain qui l’arpente souvent.
On pourrait remercier la municipalité de nous faire goûter le côté pénible du chemin de croix. Mais on lui expliquerait à raison que pour imiter Jésus nous n’avons pas besoin de nous vautrer sur la voie qu’il a putativement empruntée et dont on éviterait volontiers qu’elle devienne trop littéralement douloureuse.
À bon entendeur.
Dernière mise à jour: 01/03/2024 17:04