Appel vibrant du Card. Gugerotti pour la collecte en faveur des Chrétiens de Terre Sainte

(g.s.) – La lettre que le cardinal Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales, a adressé depuis le Vatican aux évêques du monde entier pour recommander le rendez-vous annuel avec la Collecte pour la Terre Sainte part de la guerre qui a dévasté la Terre Sainte ces derniers mois. Datée du mercredi des Cendres 2024, la lettre a été rendue publique le 8 mars. A noter que le document change l’appellation de la quête qui prêtait à confusion, passant de collecte pour les Lieux saints a Collecte en faveur des Chrétiens de Terre Sainte.

La guerre, écrit le cardinal, éloigne tant de pèlerins de Jérusalem « alors que les habitants de la Terre Sainte continuent à souffrir et à mourir ».

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Le Pape François n’a jamais cessé d’exprimer sa proximité à tous ceux qui sont impliqués dans le conflit en Terre Sainte et de crier son exhortation aux hommes et aux femmes de bonne volonté à œuvrer pour la paix et à respecter le caractère sacré de toute personne humaine.

Espérons que bientôt, les pèlerinages à Jérusalem reprendront. Leur histoire est aussi vieille que le christianisme, rappelle le cardinal. Ce qui les rend « possible encore aujourd’hui grâce à l’œuvre généreuse des Franciscains de la Custodie de Terre Sainte et des Eglises Orientales qui y sont présentes. Ils maintiennent et animent les sanctuaires, signes de la mémoire des actions de Jésus, témoins matériels d’un Dieu qui a assumé la matière pour nous sauver, boue animée par le souffle de l’Esprit. Grâce à leur dévouement dans ces lieux, on ne cesse pas d’y prier pour le monde entier. »

Une solidarité consolidée dans le temps

Le cardinal Gugerotti rappelle que « depuis ses origines, l’Église a cultivé une solidarité ininterrompue et passionnée avec l’Église de Jérusalem ». À la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne, les papes sont intervenus à plusieurs reprises pour promouvoir et réglementer la collecte en faveur des Lieux Saints. Le dernier à l’avoir réformée fut, comme on le sait, saint Paul VI, en 1974, à travers l’exhortation apostolique Nobis in animo. Dans cet esprit, ses successeurs, comme le fait aujourd’hui le pape François, ont toujours souligné l’importance de ce geste ecclésial.

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S’adressant à tout le peuple de Dieu, le cardinal préfet écrit : « Chers frères et sœurs, il ne s’agit pas d’une pieuse tradition réservée à quelques-uns. Partout dans l’Eglise catholique, on fait obligation aux fidèles d’offrir leur aide par la Collecte pontificale pour la Terre Sainte qui se fait le Vendredi Saint ou, dans d’autres lieux, un autre jour de l’année. Nous la ferons cette année encore, en comptant sur votre générosité particulière.

Savez pourquoi ? Parce qu’en plus de la garde des Lieux Saints qui ont vu Jésus, il y a encore vivants et actifs des chrétiens de Terre Sainte malgré mille tragédies et difficultés, souvent causées par l’égoïsme des grands de ce monde. Nombreux dans l’histoire sont morts martyrs pour ne pas voir coupées les racines de leur chrétienté très ancienne. Leurs Églises font partie intégrante de l’histoire comme de la culture de l’Orient.

Mais aujourd’hui, beaucoup d’entre eux n’en peuvent plus et abandonnent les lieux où leurs pères et leurs mères ont prié et témoigné de l’Évangile. Ils abandonnent tout et fuient parce qu’ils ne voient plus d’espoir. Et les loups rapaces se partagent les dépouilles.

Les chrétiens d’Irak, de Syrie, du Liban et de tant d’autres terres s’adressent à nous et nous demandent : Aidez-nous à répandre encore en Orient «la bonne odeur du Christ » (Deuxième Lettre aux Corinthiens 2, 15).

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« Aidons les chrétiens à rester ! »

Même en Terre Sainte, la possibilité d’une nouvelle vague d’émigration chrétienne, compte tenu des conditions actuelles, n’est pas éloignée. Gugerotti écrit : « Je m’adresse à vous pour que leur cri ne soit pas ignoré et que le Saint Père puisse soutenir les Eglises locales à trouver de nouvelles voies, des lieux d’habitation, du travail, des formations scolaires et professionnelles, afin qu’ils puissent rester et ne se perdent pas dans le monde inconnu d’un Occident si différent de leur manière de vivre comme de témoigner de leur foi. S’ils partent, s’ils abandonnent Jérusalem et la Palestine, leurs petits commerces destinés aux pèlerins qui n’y vont plus, l’Orient perdra une partie de son âme et peut-être pour toujours. Qu’ils sentent le cœur de la solidarité de l’Église !

En conclusion, le cardinal a exprimé sa gratitude : « Aux Eglises locales, aux franciscains, aux nombreux volontaires de la charité, véritables enfants de la paix, témoins du Prince de la paix, j’exprime les remerciements du Pape François, ainsi qu’à vous tous, pour vos prières et votre contribution pour la Terre Sainte et pour tous ceux qui y vivent. Que le Seigneur vous bénisse et vous récompense. Je remercie également chacun des Evêques qui prendront à cœur cette sainte initiative. Merci au nom de ceux qui pleurent et meurent pour la folie de la guerre. Merci en particulier au nom de ceux qui ont perdu leurs enfants ou qui les voient horriblement mutilés. Aidez-nous à les aider !

La collecte et la redistribution de 2023

Dans l’annexe à la lettre de son Préfet, le Dicastère pour les Églises orientales précise qu’en règle générale, la Custodie de Terre Sainte reçoit 65 % des fonds collectés par la Collecte, tandis que les 35 % restants vont au même Dicastère, qui les utilise pour la formation des candidats au sacerdoce, la subsistance du clergé.  activités scolaires, formation culturelle et subventions aux diverses circonscriptions ecclésiastiques du Moyen-Orient.En 2023, le corps de la Curie romaine a reçu 6 571 893,96 euros de la Collection de Terre Sainte, qu’il a ensuite redistribués.