La « Collecte pour la Terre Sainte » dite du Vendredi Saint réservera cette année des fonds spéciaux à l’Irak et à la Syrie, précise un communiqué de la Congrégation pour les Eglises orientales, publié le 12 mars 2018.
Le 30 mars prochain, les Eglises catholiques du monde entier célèbreront la passion et la mort de Jésus sur la croix. Et en ce jour du Vendredi Saint, les fidèles du monde entier sont traditionnellement appelés chaque année à se tourner vers la Terre Sainte. Ils sont invités à participer à la collecte recommandée par la Congrégation pour les Eglises orientales en faveur de la Custodie de Terre Sainte et de l’Eglise locale. Et ce, afin de les aider à maintenir les structures pastorales, éducatives, sociales, sanitaires et sociales dont elles ont la charge. Couvrant aussi bien l’entretien des Lieux Saints, la gestion des écoles, des centres de loisirs, des hôpitaux, des dispensaires, des maisons de retraite, de logements pour les familles, … Le reste étant géré par la Congrégation pour les Eglises orientales pour la formation des prêtres, l’aide au clergé, l’éducation scolaire et culturelle, …
Cette collecte est née « de la volonté des papes de garder un lien fort entre tous les chrétiens du monde et les lieux saints », précise un communiqué de la Congrégation pour les Eglises orientales, publié le 12 mars 2018. Le texte rajoute qu’elle est « la principale source de subsistance » en ces lieux et « l’instrument que l’Eglise s’est donné pour être au côté des communautés ecclésiales du Moyen-Orient. »
Cette année l’Irak et la Syrie sont au cœur des préoccupations du dicastère. Avec la libération de la Plaine de Ninive, indique le communiqué, les chrétiens commencent à revenir. Il faut donc leur assurer « les moyens nécessaires pour une vie digne pour ceux qui retournent [dans leur pays] et ceux qui sont réfugiés dans les pays voisins. » A savoir principalement au Liban et en Jordanie. Le dicastère pour les Eglises orientales, « avec une attention particulière » aux besoins des Syriens et des Irakiens souhaite aussi « favoriser l’activité culturelle et spirituelle qui d’une certaine façon rapproche les personnes, en dépit des différences religieuses et ethniques. »
« Ne les laissons pas seuls ! »
Dans une lettre adressée aux évêques catholiques du monde entier datée du 14 février dernier, jour du mercredi des Cendres mais publiée avec le communiqué du 12 mars, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales et Mgr Cyril Vasil’, secrétaire du dicastère appellent les fidèles catholiques du monde à ne pas oublier « les milliers de personnes, dont les enfants et les jeunes, chassés par les violences de la guerre en Syrie et en Irak, la plupart en âge scolaire, qui font appel à notre générosité pour reprendre leur vie scolaire et rêver d’un futur meilleur. » Dans leur lettre, les deux prélats lancent un appel à la solidarité : « démontrons-leur notre proximité, concrétisée par notre prière constante et par l’aide économique. (…) Bien des chrétiens irakiens et aussi syriens veulent revenir sur leur terre où leurs maisons ont été détruites, les écoles, les hôpitaux et les églises dévastées. Ne les laissons pas seuls! »
Bilan de la collecte 2017
L’an dernier, indique le site du Saint-Siège sur lequel sont parues les communications de la Congrégation pour les Eglises orientales, la collecte du Vendredi Saint a permis de récolter 5,5 millions de dollars et 1,4 millions d’euros. Ce sont les territoires de Jérusalem, Palestine, Israël, Jordanie, Chypre, Syrie, Liban, Egypte, Ethiopie, Erythrée, Turquie, Iran et Irak qui en ont été les bénéficiaires.
En ce qui concerne la Syrie, le rapport sur la collecte 2016-2017 précise que « l’aide était principalement destinée au centre d’urgence d’Alep dans la paroisse de Saint François, où le besoin de la population chrétienne, mais pas seulement, était plus grand. » D’autres interventions en faveur de la population ont permis de participer à la réparation de maisons endommagées, au paiement des loyers, à l’accès aux médicaments ou à l’électricité et aussi à la distribution de nourriture et d’eau potable.
De l’importance des pèlerinages
D’autre part, parce que « les pèlerinages constituent un soutien appréciable pour la survivance de milliers de familles », écrit le Cardinal Sandri, l’accent est également mis sur toutes les mesures améliorant et favorisant l’accès aux sanctuaires en Terre Sainte et si possible au plus grand nombre. C’est ainsi que la Custodie de Terre Sainte indique dans son rapport que la basilique de la Nativité à Bethléem et le tombeau du Christ au Saint-Sépulcre ont pu bénéficier de fonds pour leur restauration. Ainsi que la basilique de l’Annonciation pour des travaux d’étanchéité.
A Jérusalem, au Jardin des Oliviers, un tunnel reliant la basilique Gethsémani et la vallée du Cédron est en train d’être réalisé. Toujours dans la ville sainte, les travaux du Terra Sancta Museum se poursuivent pour une ouverture prévue en 2021.
A Béthanie, autour de la Maison de Marthe, Marie et Lazare, des subventions ont été versées pour la restauration et la mise en valeur des vestiges byzantins et médiévaux du couvent de Béthanie incluant également la formation et l’emploi de 10 jeunes Palestiniens pour la restauration et apportant un soutien financier à l’activité entrepreneuriale de l’association locale des femmes. Un projet éducatif avec les écoles primaires locales a été également mis en place pour transmettre la connaissance religieuse et archéologique du site.
Une nouvelle chapelle va bientôt être construite au Mont Tabor (lieu de la transfiguration), tandis que Capharnaüm restructure son parking de bus et prévoit la construction d’une hôtellerie pour l’accueil des pèlerins. En Jordanie, les travaux sur le Mont Nebo pour le mémorial de Moïse sont terminés incluant même un système de billetterie électronique et une petite cafétéria.
En outre, pour améliorer et faciliter les conditions de vie des familles et les jeunes couples des communautés en Terre Sainte afin qu’ils ne soient pas tentés par l’émigration, les travaux de rénovation des maisons dans la vieille ville de Jérusalem se poursuivent. Plusieurs projets de complexes résidentiels voient également le jour dans différents quartiers de Jérusalem à Beit Hanina, Bethphagé, Pisgat Zeev. Mais aussi à Jaffa et Nazareth.
Le rapport indique également que 390 étudiants des communautés locales bénéficient de bourses d’études sur une période de quatre ans. Ces élèves suivent leur cursus dans les différentes universités de Palestine, d’Israël et de Jordanie (Bethléem, Bir Zeit, Jérusalem, Haïfa, Amman et autres.)