Avez-vous déjà vu ainsi, un drapeau français flotter, porté par des ballons ? Des ballons pas tout à fait comme les autres d’ailleurs. Oblongs et à ce point transparents, ceux qui savent à quoi cela ressemble les reconnaissent au premier coup d’œil, ces ballons sont faits de préservatifs gonflés à l’hélium…
À quel espoir ou à quel désespoir faut-il être accroché pour n’avoir comme dernier mot que ce drapeau, livré aux humeurs des vents ?
Il est lancé depuis Gaza, inoffensif et porteur de toute la rage de vivre de ces 2 millions d’habitants enfermés dans leur enclave, pour la plupart tenus la tête hors de l’eau à coups de convois humanitaires.
Un drapeau, six préservatifs et un peu d’hélium pour affirmer que l’on est encore en vie et entend le rester. Et si l’on devait mourir demain, envoyer haut les couleurs nationales d’une patrie jamais atteinte, mais au moins le contempler dans le ciel qui, lui au moins, a permis le rêve.
Peu importe en fait jusqu’où il ira et qui le trouvera ; un travailleur palestinien ou thaï dans une plantation israélienne, un propriétaire terrien israélien, l’enfant juif d’une école des villes alentours.
Il sera monté haut, il n’aura pas eu d’opposants, personne n’aura pu lui enlever sa liberté de se déplacer, sa fierté d’exister encore.
Est-ce de l’espoir ou du désespoir ? C’est tragique, c’est beau.
Dernière mise à jour: 29/04/2024 16:07