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Terre Sainte Magazine reçu par le pape François

Pape François
15 mars 2022
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© Photos Vatican Media

Le 17 janvier à Rome, le pape François a accordé une audience aux “communicants” de la Custodie à l’occasion des 100 ans des revues en langues espagnole, italienne et française qui naissaient ensemble en janvier 1921. Emmenée par le custode Francesco Patton, la délégation a entendu avec une joie non dissimulée les paroles du pape. Si elles bénissent notre travail, elles bénissent aussi votre lecture. Merci de faire partie de l’aventure.


Chers frères et sœurs, bonjour !

Je vous souhaite la bienvenue à l’occasion du centième anniversaire du magazine “Terre Sainte”. Je remercie le custode de Terre Sainte, le père Francesco Patton, ofm, pour son mot d’introduction. Et je salue avec gratitude tous ceux d’entre vous qui travaillent au sein de la rédaction du magazine dans ses différentes éditions linguistiques et pour les Éditions de Terre Sainte(1), ainsi que ceux qui travaillent pour les sites Internet et les médias sociaux et tous les collaborateurs du Christian Media Center(2). Le service que vous rendez aujourd’hui est conforme à l’intuition qui a guidé le custode Ferdinando Diotallevi il y a cent ans, et qui consiste – comme il l’écrivait dans le premier numéro de la revue – à “faire connaître davantage la Terre Sainte, cette terre de Dieu, qui fut le berceau du christianisme et où nous vénérons les sanctuaires dans lesquels s’est opérée la Rédemption du genre humain.”

© Photos Vatican Media

Faire connaître la Terre Sainte, c’est transmettre le “Cinquième Évangile”, c’est-à-dire l’environnement historique et géographique dans lequel la Parole de Dieu a été révélée puis s’est faite chair en Jésus de Nazareth, pour nous et pour notre Salut. C’est aussi apprendre à connaître les personnes qui y vivent aujourd’hui, la vie des chrétiens des différentes Églises et dénominations, mais aussi celle des juifs et des musulmans, pour essayer de construire, dans un contexte complexe et difficile comme celui du Moyen-Orient, une société fraternelle.

Je vous remercie parce que, pour raconter l’histoire de la Terre Sainte, vous vous efforcez de rencontrer les gens là où ils sont et tels qu’ils sont.

La communication, à l’heure des réseaux sociaux, doit permettre de construire une communauté, mieux, une fraternité(3). Je vous encourage à raconter la fraternité qui est possible : la fraternité entre chrétiens d’Églises et de confessions malheureusement encore séparées, mais qui, en Terre Sainte, sont souvent déjà proches de l’unité, comme j’ai eu l’occasion de le constater moi-même. Raconter la fraternité qui est possible entre tous les enfants d’Abraham, juifs, chrétiens et musulmans. Raconter la fraternité ecclésiale qui s’ouvre aux migrants, aux personnes déplacées et aux réfugiés, pour leur rendre la dignité dont ils ont été privés lorsqu’ils ont dû quitter leur patrie à la recherche d’un avenir pour eux et leurs enfants. Pour raconter cette réalité.

© CTS

Je vous remercie parce que, pour raconter l’histoire de la Terre Sainte, vous vous efforcez de rencontrer les gens là où ils sont et tels qu’ils sont(4). En effet, pour écrire vos rapports, articles, enquêtes et publications, vous ne vous limitez pas aux territoires les plus tranquilles, mais vous vous rendez également dans les réalités les plus difficiles et les plus souffrantes, comme la Syrie, le Liban, la Palestine et Gaza. Je sais que vous essayez de parler de ce qui est beau et bien, mais que vous parlez aussi de la résistance active aux maux de la guerre, de la réconciliation, de la restauration de la dignité des enfants privés de leur enfance, des réfugiés avec leurs tragédies mais aussi avec leurs rêves et leurs espoirs. Je vous remercie parce que, pour faire votre travail de cette manière, vous “n’avez pas épargné la semelle de vos chaussures”, et je sais que vous ne l’épargnerez pas non plus à l’avenir, pour pouvoir raconter tout cela.

En effet, pour communiquer une certaine réalité, rien ne peut remplacer complètement l’expérience personnelle, le fait de vivre sur place. Et vous vivez et travaillez dans le lieu même où la Parole de Dieu, son message de Salut s’est fait chair et a été rendu “rencontrable” en Jésus-Christ, non seulement dans ses paroles, mais dans ses yeux, dans sa voix, dans ses gestes(5). L’attrait de Jésus dépendait de la vérité de sa prédication, mais l’efficacité de ce qu’il disait était indissociable de son regard, de son comportement, et même de ses silences. Les disciples non seulement écoutaient ses paroles, mais ils le regardaient parler. En effet, en lui – le Logos incarné – la Parole s’est faite Visage, le Dieu invisible s’est laissé voir, entendre et toucher […] (cf. 1 Jn 1, 1-3). La parole n’est efficace que si elle se “voit”, si elle nous fait participer à une expérience, à un dialogue.(ibid.)

Lire aussi >> « Le pape François est avec vous et prie pour vous »

Chers communicants de la Custodie de Terre Sainte, vous êtes appelés à faire connaître ce que le Synode sur la Parole de Dieu (2008) et ensuite le pape Benoît XVI ont appelé “le Cinquième Évangile”, c’est-à-dire cette Terre où l’histoire et la géographie du Salut se rencontrent et nous permettent de faire une nouvelle lecture du texte biblique, en particulier des textes évangéliques. Là, “nous pouvons voir, et même toucher la réalité de l’histoire que Dieu a réalisée avec les hommes. En commençant par les lieux de la vie d’Abraham jusqu’aux lieux de la vie de Jésus, de l’Incarnation jusqu’à la tombe vide, signe de sa Résurrection. Oui, Dieu est entré dans cette terre, il a agi avec nous dans ce monde” (6).
Et le mystère pascal illumine et donne un sens à l’histoire d’aujourd’hui, au parcours des peuples qui vivent aujourd’hui sur cette terre, un parcours malheureusement marqué par des blessures et des conflits encore aujourd’hui, mais que la grâce de Dieu ouvre toujours à l’espérance, une espérance de fraternité et de paix. En ce sens aussi, en racontant la Terre Sainte, vous racontez le “Cinquième Évangile”, celui que Dieu continue d’écrire dans l’Histoire.

© Vatican Media

Grâce aux moyens de communication sociale, vous pouvez enrichir la foi de nombreuses personnes, même celles qui n’ont pas l’occasion d’effectuer un pèlerinage sur les Lieux saints. Vous le faites par votre engagement professionnel, réalisé chaque jour avec compétence au service de l’Évangile. C’est précieux pour les croyants du monde entier et, en même temps, cela soutient les chrétiens vivant sur la Terre de Jésus. Et je veux profiter de cette occasion pour exprimer ma proximité avec eux. Je me souviens toujours d’eux, également dans la prière. S’il vous plaît, sur le chemin du retour, transmettez mes salutations et ma bénédiction aux familles et communautés chrétiennes de Terre Sainte.

Chers frères et sœurs, que la providence du Seigneur et la protection de la sainte Vierge vous accompagnent toujours dans votre travail. Je transmets cordialement la bénédiction à vous tous et aux autres collaborateurs qui n’ont pas pu venir. Et je vous demande, depuis la Terre Sainte, de prier pour moi aussi. Merci !

1. La maison d’édition de la Custodie basée à Milan.

2. Le département vidéo de la Custodie basé à Jérusalem.

3. Cf. Message pour la Journée mondiale des communications 2019.

4 et 5. Cf. Message pour la Journée mondiale des communications sociales 2021.

6. Benoît XVI, Regina Caeli, 17 mai 2009.

Dernière mise à jour: 01/05/2024 10:00

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