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Bethléem : la chapelle de l’antique clocher médiéval

Marie-A. Beaulieu
27 décembre 2023
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À la découverte de la chapelle Sainte-Hélène et de ses fresques dans le couvent franciscain adjacent à la basilique de la Nativité à Bethléem.


Le clocher de l’église médiéval

© Badische Landesbibliothek

S’il ne s’élève plus vers le ciel, le clocher médiéval de la basilique de la Nativité reposait sur une maçonnerie antérieure datant probablement de l’époque byzantine estiment les archéologues qui ont trouvé sur le mur des tessons blancs d’antiques mosaïques.

Quand vous faites face à l’entrée de la basilique, il faut situer cette structure à gauche, une dizaine de mètres après le gros contrefort flanqué à la façade. On y accède par une porte qui se trouve dans le cloître de saint Jérôme. Juste à côté de celle qui permet d’entrée du cloître dans la nef de la basilique de la Nativité.

Croquis extrait de l’œuvre de Konrad von Grünenberg : Beschreibung der Reise von Konstanz nach Jerusalem – Cod. St. Peter, pap. 32., publié en 1487.


Des fresques méconnues

La surprise de cette chapelle ce sont ses fresques.

Elles datent de l’époque médiévale, mais la datation du père Vincent o.p. est assez large, du milieu du XIe siècle si on en juge au caractère hiératique des personnages, à la seconde moitié du XIIe siècle quand on observe les accessoires de la composition et les compare aux fresques d’Abou Gosh.

En 1950, la chapelle fut rendue à son objet alors qu’elle était devenue le bûcher du couvent et son atelier de menuiserie. Une première restauration des fresques fut faite suivant les techniques (un peu invasives) de l’époque, elles ont connu une nouvelle cure de jouvence en 2007.

©MAB/CTS


Jésus au centre

Tous les murs étaient couverts de fresques mais seules celles du mur Est sont arrivées jusqu’à nous avec une deisis : Jésus-Christ siégeant sur son trône, donnant sa bénédiction de la main droite, portant l’Évangile dans sa main gauche, entouré de la Vierge Marie désignant son fils et de saint Jean Baptiste vêtu de poils de chameau. Jésus bénit de la main droite, tandis que de la gauche il tient le livre.

©MAB/CTS


Hétimasie : le trône du jugement

Dans l’intrados de l’arche, au-dessus du Christ, on peut voir la scène de l’hétimasie, un trône vide préparé pour le jugement.

Sur le trône, un coussin recouvert d’un tissu et sur l’ensemble est posé l’Évangile.

Le trône est décoré de feuillages des deux côtés et d’un motif en écailles de poisson en bas. Derrière, une croix à deux traverses.

©MAB/CTS


Et les saints

De chaque côté de la deisis, deux saints qui se tiennent debout.

Tous portent la barbe, de longues tuniques et sur leurs épaules l’étole des prêtres mais les lettres qui permettaient de les identifier
ne sont plus lisibles.

Ils font 190 cm de hauteur, ce qui donne une idée de l’ensemble.


Sainte famille

De prime abord, la composition pourrait faire penser à une présentation de Jésus au Temple, mais le frère Bellarmino Bagatti croit voir dans l’édifice au toit
de tuiles une représentation de la basilique de la Nativité, il pourrait alors s’agir d’une adoration des mages.

©MAB/CTS


Les apôtres

Cette autre composition pourrait représenter un groupe d’apôtres.

La chapelle est utilisée pour les groupes de pèlerins quand les autres lieux de célébration sont occupés.

Une trentaine de pèlerins peuvent y trouver places assises.

©MAB/CTS

 

Dernière mise à jour: 27/05/2024 11:16

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